Plainte
Vrai sauvage égaré dans la ville de pierre, À la clarté du gaz je végète et je meurs. Mais vous vous y plaisez, et vos […]
Vrai sauvage égaré dans la ville de pierre, À la clarté du gaz je végète et je meurs. Mais vous vous y plaisez, et vos […]
Comme bercée en un hamac La pensée oscille et tournoie, À cette heure où tout estomac Dans un flot d’absinthe se noie. Et l’absinthe pénètre […]
XxÀ Ernest Cabaner. Mille étés et mille hivers Passeront sur l’univers, Sans que du poète-dieu Li-taï-pé meurent les vers, Dans l’Empire du milieu. * Sur […]
Puisque ma bouche a rencontré Sa bouche, il faut me taire. Trêve Aux mots creux. Je ne montrerai Rien qui puisse trahir mon rêve. * […]
À Démètre Perticari. Des parfums, des fleurs, des schalls, des colliers Dans un château vaste. Des amants heureux sur tous les paliers, Gens de haute […]
Il est des diamants aux si rares lueurs Que, pris par les voleurs ou perdus dans la rue, Ils retournent toujours aux rois leurs possesseurs. […]
Pourquoi, tout à coup, quand tu joues, Ces airs émus et soucieux? Qui te met cette fièvre aux yeux, Ce rose marbré sur les joues? […]
À Émile Wroblewski. Apportez-moi des fleurs odorantes, Pour me parer, compagnes errantes, Pour te charmer, ô mon bien-aimé. Déjà le vent s’élève embaumé. Le vent […]
Sonnet. Les coquelicots noirs et les bleuets fanés Dans le foin capiteux qui réjouit l’étable, La lettre jaunie où mon aïeul respectable À mon aïeule […]
Il faut écouter, amis, La parole des ancêtres. – Ne soyons jamais soumis! Mais, d’où viennent tous les êtres? Donc pour cela, puis-je oser, À […]
Les saphirs durs et froids, voilés par la buée De l’orgueilleuse chair, ressemblent à ces yeux D’où jaillissent de bleus rayons silencieux, Inquiétants éclairs d’un […]
Né dans quelque trou malsain D’Auvergne ou du Limousin, Il bêche d’abord la terre. Humble, sans désir, sans but ; C’est le modeste début Du […]
Sonnet. J’écris ici ces vers pour que, le soir, songeant À tous les rêves bleus que font les demoiselles, Vous laissiez sur vos yeux, placides […]
À Arsène Houssaye. Bois frissonnants, ciel étoilé, Mon bien-aimé s’en est allé, Emportant mon coeur désolé! Vents, que vos plaintives rumeurs, Que vos chants, rossignols […]
Sonnet. Si mon âme claire s’éteint Comme une lampe sans pétrole, Si mon esprit, en haut, déteint Comme une guenille folle, Si je moisis, diamantin, […]
Sonnet. Je sais faire des vers perpétuels. Les hommes Sont ravis à ma voix qui dit la vérité. La suprême raison dont j’ai, fier, hérité […]
À J. Keck. Ma belle amie est morte, Et voilà qu’on la porte En terre, ce matin, En souliers de satin. Elle dort toute blanche, […]
XxÀ Stéphane Mallarmé. Après le bain, la chambrière Vous coiffe. Le peignoir ruché Tombe un peu. Vous écoutez, fière, Les madrigaux de la psyché. Mais […]
À Henry Cros. Au bord du chemin, contre un églantier, Suivant du regard le beau cavalier Qui vient de partir, Elle se repose, Fille de […]
Comme en un préau d’hôpital de fous Le monde anxieux s’empresse et s’agite Autour de mes yeux, poursuivant au gîte Le rêve que j’ai quand […]