Sonnet.
Pascal! pour mon salut à quel dieu dois-je croire?
– Tu doutes? crois au mien, c’est le moins hasardeux,
Il est ou non : forcé d’avouer l’un des deux,
Parie. À l’infini court la rouge ou la noire.
Tu risques le plaisir pour l’immortelle gloire ;
Contre l’éternité, le plus grand des enjeux,
N’exposer qu’une vie est certes avantageux :
La plus sûre vaut moins qu’un ciel aléatoire.
– Pitié! maître, j’avance et retire ma main ;
Joueur que le tapis sollicite et repousse,
J’hésite, tant la vie est légitime et douce!
Tout mon être répugne à ce choix inhumain ;
Le cœur a ses raisons où la raison s’abîme,
Et ton calcul est faux si je m’en sens victime.





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