Aux deux rives de l’eau, paysage tremblant,
Sur la berge encaissée où leur ampleur tient juste,
Des arbres, dont le tronc au sol rude s’incruste
Agitent leurs rameaux sans feuilles, d’un bruit lent.
Des percherons trapus tirent du col, soufflant
Le brouillard enflammé d’une haleine robuste.
Large, bien que petit, d’épaules et de buste,
Le charretier conduit ses bêtes en sifflant.
Le bateau lourd, ainsi mené, descend le fleuve,
Vers la mer où le ciel à l’aurore s’abreuve
Et boit, comme en un vase étincelant, l’azur.
Parfois il faut aussi l’effort à la pensée,
Mais le courant du rêve est invisible et sûr :
L’âme vers l’infini va, lentement bercée.
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