La mer bleue au-delà des sables immobiles ;
Un ciel qui peint avec de brûlantes couleurs ;
Des filles aux cils bruns, comme de fortes fleurs
Dressant leur corps nerveux, belles d’être nubiles ;
De fiers aspects, malgré les feuillages débiles
Des oliviers frileux aux bleuâtres pâleurs.
– Ô Provence! pays des gais conteurs habiles,
Ton grand soleil n’a pas essuyé tous les pleurs.
Dans la lande salée où les genêts jaunissent,
Fleurs sauvages aussi, les poètes fleurissent
Et distillent leur miel par un instinct savant :
Miel exquis et nouveau, plein de saveurs amères,
Dont le bouquet natif se parfume souvent
Aux vieux et doux airs que chantent nos grand-mères.





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