Un grain d’ambre fondant et roulant dans du lait
Ou la goutte de miel d’une abeille importune,
Un éclair de soleil dans un rayon de lune,
Un peu d’or sous la peau pris comme en un filet,
Voilà les tons subtils du cou, si l’on voulait
L’avouer, que l’on soit blonde, châtaine ou brune.
Mais le contraste fait la neige sur chacune
Des épaules plus blanches, et le charme est complet.
Droit, il porte au repos, comme une fleur insigne,
La tête, puis se penche onduleux ; et le cygne,
S’il avait cette grâce, aurait ce cou charmant ;
Puis se renverse avec la bouche qui se pâme,
Et trahit, sous l’effort d’un léger battement,
Dans sa réalité le doux souffle de l’âme.
(2 votes, average: 3,50 out of 5)
Poèmes similaires:
- Prologue Le vieux maître excellent de l’école lombarde N’a certes pas créé ses tableaux d’un seul jet, Tant leur style absolu témoigne du projet De ne […]...
- Toujours l’extase des baisers Toujours l’extase des baisers! Ne boire que la fleur des choses! Les printemps sont malavisés ; Les roses ont tort d’être roses. Avoir toujours un […]...
- L’hercule En plein air, sur l’estrade en planches de bois blanc, Aux sons du cuivre aigu faussant les ritournelles, Pendant que les buveurs trinquent sous les […]...
- La génisse, la chèvre, et la brebis, en société avec le lion La Génisse, la Chèvre, et leur soeur la Brebis, Avec un fier Lion, seigneur du voisinage, Firent société, dit-on, au temps jadis, Et mirent en […]...
- Promenade À Emmanuel des Essarts. Ce n’est pas d’hier que d’exquises poses Me l’ont révélée, un jour qu’en rêvant J’allais écouter les chansons du vent. Ce […]...
- Ton cœur Voulant me croire aimé, vainqueur De mon âme triste et chagrine, Un jour que j’écoutais ton cœur Sous la rondeur de ta poitrine ; Loin […]...
- Je hais plus que la mort un jeune casanier Sonnet XXIX. Je hais plus que la mort un jeune casanier, Qui ne sort jamais hors, sinon aux jours de fête, Et craignant plus le […]...
- Le rêve qu’ils font tous » Presque un siècle entier sans courber ma tête A passé sur moi, vrai lion marin. Il faudrait pourtant prendre sa retraite, Et chercher à […]...
- À Clymène Mystiques barcarolles, Romances sans paroles, Chère, puisque tes yeux, Couleur des cieux, Puisque ta voix, étrange Vision qui dérange Et trouble l’horizon De ma raison, […]...
- Odelette Pourtant, si j’ai le chef plus blanc Que n’est d’un lis la fleur éclose, Et toi le visage plus franc Que n’est le bouton d’une […]...
- Une Sainte en son auréole Une Sainte en son auréole, Une Châtelaine en sa tour, Tout ce que contient la parole Humaine de grâce et d’amour ; La note d’or […]...
- J’ai l’âme de regrets touchée J’ai l’âme, pour un lit, de regrets si touchée, Que nul homme jamais ne fera que j’approche De la chambre amoureuse, encore moins de la […]...
- Les vertiges J’ai monté sur le roc où l’on peut se tenir A peine, et j’ai gravi la haute cathédrale, Et mes yeux s’effaraient de ne voir […]...
- La fleur du volcan Humble et chétive fleur, par le sort condamnée, Sur le flanc d’un volcan pourquoi donc es-tu née? Qu’as-tu fait à ce sort, dont l’injuste dédain […]...
- La toilette d’Atalante Jeune et svelte Atalante aux beaux reins potelés, De ton Pygmalion ta chair vivante est digne. Lui seul a le secret de cette forme insigne, […]...
- Puis ça, puis là Puis ça, puis la, Et sus et jus, De plus en plus, Tout vient et va. Tous on verra, Grands et menus, Puis ça, puis […]...
- Les fleurs de pommiers Les champs sont comme des damiers Teintés partout du blé qui lève. Avril a mis sur les pommiers Sa broderie exquise et brève. Avant que […]...
- Les serres et les bois Dans les serres silencieuses Où l’hiver invite à s’asseoir, Sous un jour blême comme un soir Fument les plantes précieuses. L’une, raide, élançant tout droit […]...
- Premier monologue – Stoïcisme » Détends l’arc, » t’ont dit Ésope Et le grondeur de Sinope ; Si ta tête est en syncope, C’est que l’arc fut trop tendu. […]...
- Il faut laisser maisons et vergers et jardins Il faut laisser maisons et vergers et jardins, Vaisselles et vaisseaux que l’artisan burine, Et chanter son obseque en la façon du Cygne, Qui chante […]...
- Chagrin Sonnet. Usez moins avec moi du droit de tout charmer ; Vous me perdrez bientôt si vous n’y prenez garde. J’aime bien a vous voir, […]...
- Saints innocents Cruel Hérode, noir Péché, De tes sept glaives tu poursuis Les innocents, lesquels je suis Dans mes cinq sens, – et, qu’empêché Me voici pour, […]...
- Maturité Jule! Heureux compagnon, dont le style aux beaux jours Ne respirait que joie et que folles amours, Sais-tu que maintenant ta prose, ô mon artiste, […]...
- Mois de novembre Captif de l’hiver dans ma chambre Et las de tant d’espoirs menteurs, Je vois dans un ciel de novembre, Partir les derniers migrateurs. Ils souffrent […]...
- La complainte de l’Âme Bretonne Sur la lande et dans les taillis, Cueillez l’ajonc et la bruyère, Doux compagnons à l’âme fière, Ô jeunes gens de mon pays! * * […]...
- Blanche Blanche a de grands yeux bleus d’une douceur insigne, Qu’elle ferme à demi, d’un air tendre et mourant. Son petit nez mutin est rose et […]...
- Du temps que tu fus tout mon bien Du temps que tu fus tout mon bien, Ô tête bien-aimée et folle, Par caprice tu voulais bien Voir à mon front une auréole. Dans […]...
- Tu m’as frappé, c’est ridicule Tu m’as frappé, c’est ridicule, Je l’ai battue et c’est affreux : Je m’en repens et tu m’en veux. C’est bien, c’est selon la formule. […]...
- Je fu en fleur ou temps passé d’enfance Je fu en fleur ou temps passé d’enfance Et puis après devins fruit en jeunesse ; Lors m’abaty de l’arbre de plaisance, Vert et non […]...
- Soleils couchants (VI) VI. Le soleil s’est couché ce soir dans les nuées ; Demain viendra l’orage, et le soir, et la nuit ; Puis l’aube, et ses […]...