Au zénith aveuglant brûle un globe de flamme,
Le ciel entier frémit criblé de flèches d’or.
Immobile et ridée à peine la mer dort,
La mer dort au soleil comme une belle femme.
Ça et là, dans le creux des rochers, une lame
Blanchit, et par degrés d’un insensible effort
Les vagues, expirant sur le sable du bord,
Allongent leur ourlet tiède jusqu’à mon âme.
Mon âme a fui!… Mon âme est dans la mer sacrée!
Mon âme est l’eau qui brille et la clarté dorée,
Et l’écume et la nacre, et la brise et le sel!
Et mon essence unie à l’essence du monde
Court, miroite, étincelle, et se perd, vagabonde,
Ainsi qu’un grain d’encens consumé sur l’autel,
Dans la splendeur sans bords de l’être universel.
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