Chaque jour, en tombant sur la terre glacée,
Des feuilles de nos bois la dernière moisson
Emporte de mon cœur la plus chère pensée,
Quelque sonnet qui suit le pâle tourbillon.
Et feuilles et sonnets, au gré de l’Aquilon,
S’égarent un moment sur la foule insensée,
Puis retournent flétris à l’ombre du vallon,
Le voyageur les foule, et leur heure est passée.
Du moins, lorsque de mai le soleil renaîtra,
Sur les monts rajeunis l’arbre reverdira,
Et pour lui les hivers n’auront été qu’un rêve ;
Mais vainement hélas! des jours qu’il a perdus
Le poète en son cœur croit réveiller la sève,
Le cœur n’a qu’un printemps, et ne refleurit plus.
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