Ce qu’il faut au bonheur, lorsque souffle la bise,
C’est une porte close, un livre, et dans un coin
Une lampe qui brûle, et qui tout bas me dise
Que, si l’ennui venait, la muse n’est pas loin.
Il faut que d’heure en heure, et d’église en église,
La voix de l’avenir me parle dans l’airain,
Relève par degrés mon âme qui se brise,
Et, d’espoir en espoir, la mène au lendemain.
Surtout que nul amour ne tourmente ma veille,
Ou si dans le passé quelque ombre se réveille,
Qu’elle s’efface vite, et se perde à mes yeux,
Dans ce monde de l’âme, où d’une vie étrange
L’art anime son rêve, être mystérieux
Qui n’est déjà plus l’homme, et n’est pas encore l’ange.
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