Oh! ne jouez jamais, laissez l’homme courir
De l’or et du hasard cette chance vulgaire ;
Les anges dans le ciel, les femmes sur la terre
N’ont reçu du Seigneur des mains que pour bénir.
Le jeu sauve d’aimer, ou, s’il nous faut subir
Sans espérance hélas! quelque amour solitaire,
Il endort par degrés notre sombre chimère,
Et, s’il ne rajeunit, console de vieillir.
Mais vous, cœur noble et pur, jeunesse sans orages,
Mêler à vos pensers de profanes images,
Semer le grain de Dieu dans ces sillons ingrats!…
Oh, non! en écoutant cette langue nouvelle
Autour de vous peut-être on se dirait tout bas :
– La voix est d’elle encore, mais l’âme était plus belle.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Une fleur Hier, lorsqu’au matin sonnait la dixième heure, J’allais, et je ne sais comment il arriva Que je me retrouvai devant votre demeure, Je ne sais […]...
- Ha pensers trop pensés Ha pensers trop pensés, donnez quelque repos Quelque trêve à mon âme, et d’espérances vaines Favorisez au moins mes emprises hautaines, Et me faites changer […]...
- La moisson des roses C’était durant les mois où le soir et l’aurore Ont de si doux moments ; Votre âme en vos regards ne faisait que d’éclore, Vous […]...
- Le voyage Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte, Sans songer seulement à demander sa route ; Aller de chute en chute, et, se traînant […]...
- Retour Ô muse, avais-je dit, que me font tes merveilles? Elles n’enchantent plus la scène où nous passons. Pour consoler du jour le ciel a fait […]...
- L’anniversaire Oh! qui me donnera d’aller dans vos prairies, Promener chaque jour mes tristes rêveries, Rivages fortunés où parmi les roseaux L’Yonne tortueuse égare au loin […]...
- Le Barde Ne blâmez point la molle rêverie Qui m’aide à fuir les pensers glorieux : Je ne puis rien aux maux de ma patrie ; Je […]...
- L’arche invisible Où va cette arche à qui les ondes Ouvrent leur sein obéissant? Au vaste naufrage des mondes Elle dérobe l’innocent. De cette merveilleuse tombe Va […]...
- Le repos est plus loin Quand mon doigt, au hasard, tournait la blanche page Du livre où votre cœur se recueille et s’endort, Et qui mêle sans cesse à son […]...
- Complices de ma servitude STANCES. Composées en Bourgogne. 1609. Complices de ma servitude, Pensers, où mon inquiétude Trouve son repos désiré, Mes fidèles amis et mes vrais secrétaires, Ne […]...
- La fleur des poètes Chacun, comme un trésor, garde au fond de son ame Le parfum préféré de quelque chère fleur, Et dans tous nos pensers, sur le plus […]...
- L’été à Coutances Ah! l’équinoxe cherche noise Au solstice, et ce juin charmant Nous offre une bise sournoise ; L’été de Neustrie est normand! Notre été chicane et […]...
- À Ronsard (Pour un ami qui publiait une édition de ce poète.) À toi, Ronsard, à toi, qu’un sort injurieux Depuis deux siècles livre aux mépris de […]...
- Nous sommes en des temps infâmes Nous sommes en des temps infâmes Où le mariage des âmes Doit sceller l’union des cœurs ; À cette heure d’affreux orages, Ce n’est pas […]...
- Hora prima Sonnet. J’ai salué le jour dès avant mon réveil ; Il colorait déjà ma pesante paupière, Et je dormais encor, mais sa rougeur première A […]...
- Horreur sympathique Sonnet. De ce ciel bizarre et livide, Tourmenté comme ton destin, Quels pensers dans ton âme vide Descendent? Réponds, libertin. – Insatiablement avide De l’obscur […]...
- A un enfant Laisse en tes yeux si purs et si beaux d’innocence Tristes plonger mes yeux, Car j’ai besoin de voir aux regards de l’enfance Se réfléchir […]...
- Le lit de Procuste Sonnet. Quand, pourpre de plaisir, Mars en tes bras faiblit, Ô Vénus, et, laissant retomber son grand buste, Livre au coussin sa tête olympienne et […]...
- Profanation Sonnet. Beauté qui rends pareils à des temples les corps, Es-tu donc à ce point par les dieux conspuée De descendre du ciel sur la […]...
- Les yeux de Berthe Vous pouvez mépriser les yeux les plus célèbres, Beaux yeux de mon enfant, par où filtre et s’enfuit Je ne sais quoi de bon, de […]...
- Épilogue » Ô vents, disaient les flots, quand nous laisserez-vous Dormir à notre gré d’un sommeil large et doux? Trêve à la fin, trêve d’orages! Laissez-nous […]...
- Rêve Ô mes auteurs chéris, vous qui, lorsque je pleure, Me consolez toujours, m’entourez à toute heure, Vos écrits ont calmé mes pensers dévorants, Et je […]...
- Cette nuit, il pleuvait, la marée était haute Cette nuit, il pleuvait, la marée était haute, Un brouillard lourd et gris couvrait toute la côte, Les brisants aboyaient comme des chiens, le flot […]...
- Un soir Laissez-moi retrouver, là-haut, sur la colline, Dans les sentiers qu’hier nous avons parcourus, L’enivrant souvenir de cette heure divine Qui ne reviendra plus ; Heure […]...
- Non. Il fut gallican, ce siècle, et janséniste Non. Il fut gallican, ce siècle, et janséniste! C’est vers le Moyen Age énorme et délicat Qu’il faudrait que mon coeur en panne naviguât, Loin […]...
- La mouche et la fourmi La Mouche et la Fourmi contestaient de leur prix. « O Jupiter! dit la première, Faut-il que l’amour propre aveugle les esprits D’une si terrible manière, […]...
- Soupirs épars, sanglots en l’air perdus Sonnet XCIX. Soupirs épars, sanglots en l’air perdus, Témoins piteux des douleurs de ma gêne, Regrets tranchants avortés de ma peine, Et vous, mes yeux, […]...
- Prélude Lasse enfin de courir, vagabonde pensée, Ne reprendras-tu point ton allure passée? Ton pas doit-il fouler le pavé des chemins, Et ta main, sans pudeur, […]...
- Au désir Sonnet. Ne meurs pas encore, ô divin Désir, Qui sur toutes choses Vas battant de l’aile et deviens plaisir Dès que tu te poses. Rôdeur […]...
- Adieu à l’enfance Quand l’aube vient toucher mon chevet solitaire, Mon œil, sans soulever sa pesante paupière, Sent vaguement le jour poindre sur l’horizon, Et la nuit, en […]...