Le grain de blé qu’on va moudre contient l’hostie.
Le vin se change au sang divin de la victime.
Le fruit tire son suc de la branche brisée.
La rose, vierge en pleurs, fléchit sous la rosée,
Et le miel alourdit l’abeille suspendue
Qu’un souffle d’air balance aux lèvres de la rose.
La nuit, épouse obscure, est grosse de l’aurore,
Et la mer sourdement couve un nouveau déluge.
Chaque être, de la plante au poète qui prie,
Supporte son anneau dans la chaîne infinie :
L’enfant déjà mûrit au cœur des fiancées,
Et le vieillard, tout près de Dieu, traîne sa vie.
Poète, sois un arbre aux fruits lourds de pensée.
(2 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Un grain de sagesse Tout paraît simple à la jeunesse, Tout est facile pour l’espoir ; Que nous avons de peine à voir Nos bornes et notre faiblesse! Rien […]...
- L’homme mûrit son cœur L’homme mûrit son cœur. L’arbre mûrit sa sève. Voici l’heure des fruits, et voici la saison Où la terre a poussé des germes à foison. […]...
- Je plante en ta faveur cet arbre Je plante en ta faveur cet arbre de Cybelle, Ce Pin, où tes honneurs se liront tous les jours ; J’ai gravé sur le tronc […]...
- L’Algeiras Je vous envoie une branche De cet ajonc grêle et ras Qu’ici l’on nomme algeiras, Dont la fleur est presque blanche. Plante ingrate au teint […]...
- Par ses yeux conquerans fust tristement ravie Sonnet LXXXVI. Par ses yeux conquerans fust tristement ravie Ma serve liberté, en la propre saison Que le soleil plus chault reprend sur l’horizon Sa […]...
- Le vieillard et l’âne Un Vieillard sur son Ane aperçut en passant Un Pré plein d’herbe et fleurissant. Il y lâche sa bête, et le Grison se rue Au […]...
- À l’enfant malade pendant le siège Si vous continuez d’être ainsi toute pâle Dans notre air étouffant, Si je vous vois entrer dans mon ombre fatale, Moi vieillard, vous enfant ; […]...
- À une rose Rose, rose-d’amour vannée, Jamais fanée, Le rouge-fin est ta couleur, Ô fausse-fleur! Feuille où pondent les journalistes Un fait-divers, Papier-Joseph, croquis d’artistes : – Chiffres […]...
- Le fils des armures Tous les ducs morts sont là, gloire d’acier vêtue, Depuis Othon le Saint jusqu’à Job le Frugal ; Et devant eux, riant son rire musical, […]...
- Ô poète inquiet du monde Ô poète inquiet du monde, qui médites, Opposant un front ferme aux grands souffles salés, Souviens-toi que l’amour, docile au pas de l’heure, Ne descend […]...
- Le monde des âmes À R. Albaret. Newton, voyant tomber la pomme, Conçut la matière et ses lois : Oh! surgira-t-il une fois Un Newton pour l’âme de l’homme? […]...
- Le spectre de la rose Soulève ta paupière close Qu’effleure un songe virginal ; Je suis le spectre d’une rose Que tu portais hier au bal. Tu me pris encore […]...
- Mois de septembre Après ces cinq longs mois que j’ai passés loin d’elle, J’interroge mon cœur ; il est resté fidèle. En Mai, dans la jeunesse exquise du […]...
- Chant d’une jeune esclave Il est un bosquet sombre où se cache la rose, Et le doux rossignol y va souvent gémir ; Il est un fleuve pur dont […]...
- L’impudent La misère et le mauvais œil, Soit dit sans le calomnier, Ont fait à ce monstre d’orgueil Une âme de vieux prisonnier. Oui, jettatore, oui, […]...
- L’aumône Chanson. C’est le soir, l’heure du poète, Le laboureur quitte son champ, La nature devient muette Aux splendeurs du soleil couchant. Là-bas, au pied de […]...
- Les chaînes J’ai voulu tout aimer, et je suis malheureux, Car j’ai de mes tourments multiplié les causes ; D’innombrables liens frêles et douloureux Dans l’univers entier […]...
- Vous, le charme et l’honneur de mon jardin natal Vous, le charme et l’honneur de mon jardin natal, Enfant qui secouez dans les herbes aiguës, Pour en faire tomber des bêtes de métal, Le […]...
- À M. Froment Meurice Nous sommes frères : la fleur Par deux arts peut être faite. Le poète est ciseleur ; Le ciseleur est poète. Poètes ou ciseleurs, Par […]...
- Le vieil esprit de nuit Le vieil esprit de nuit, d’ignorance et de haine Des clous de Jésus-Christ forge à l’homme une chaîne, Change l’enfant candide et pur en nain […]...
- Puisque l’ennui, pauvre homme Puisque l’ennui, pauvre homme, Te jette encore à de nouveaux voyages, Emporte au moins dans l’âme L’adieu doré des beaux jours de l’automne. Comme un […]...
- Le portrait Sonnet. La Maladie et la Mort font des cendres De tout le feu qui pour nous flamboya. De ces grands yeux si fervents et si […]...
- La volupté Sonnet. Deux êtres asservis par le désir vainqueur Le sont jusqu’à la mort : la volupté les lie. Parfois, lasse un moment, la geôlière s’oublie, […]...
- Le lait des chats Les chats trempent leur langue rose Au bord des soucoupes de lait ; Les yeux fixés sur le soufflet, Le chien bâille en songeant, morose. […]...
- À un enfant, fille du poète Céleste fille du poète, La vie est un hymne à deux voix. Son front sur le tien se reflète, Sa lyre chante sous tes doigts. […]...
- Saules pleureurs Chanson. Elle passe comme le vent, Ma jeunesse douce et sauvage! Ma joie est d’y penser souvent : Elle passe comme le vent, Mon cœur […]...
- Pren ceste rose aimable comme toy Pren ceste rose aimable comme toy, Qui sers de rose aux roses les plus belles, Qui sers de fleur aux fleurs les plus nouvelles, Qui […]...
- Toi qu’empourprait l’âtre d’hiver Contrerime II. Toi qu’empourprait l’âtre d’hiver Comme une rouge nue Où déjà te dessinait nue L’arôme de ta chair ; Ni vous, dont l’image ancienne […]...
- Sois pure comme la rosée Sois pure comme la rosée, Comme le ciel que tu reflètes ; Sois légère aux herbes brisées, Ame tremblante du poète. Colore-toi du sang de […]...
- La sagesse Polybe, le vieillard aux secrets merveilleux, Que cent ans de sagesse ont fait semblable aux dieux, Assis près de Clydès le pâtre sur la mousse, […]...