Autrefois Progné l’Hirondelle
De sa demeure s’écarta,
Et loin des villes s’emporta
Dans un bois où chantait la pauvre Philomèle.
Ma soeur, lui dit Progné, comment vous portez-vous?
Voici tantôt mille ans que l’on ne vous a vue :
Je ne me souviens point que vous soyez venue
Depuis le temps de Thrace habiter parmi nous.
Dites-moi, que pensez-vous faire?
Ne quitterez-vous point ce séjour solitaire?
Ah! reprit Philomèle, en est-il de plus doux?
Progné lui repartit : Eh quoi cette musique
Pour ne chanter qu’aux animaux?
Tout au plus à quelque rustique?
Le désert est-il fait pour des talents si beaux?
Venez faire aux cités éclater leurs merveilles.
Aussi bien, en voyant les bois,
Sans cesse il vous souvient que Térée autrefois
Parmi des demeures pareilles
Exerça sa fureur sur vos divins appas.
Et c’est le souvenir d’un si cruel outrage
Qui fait, reprit sa Sœur, que je ne vous suis pas :
En voyant les hommes, hélas!
Il m’en souvient bien davantage.





Poèmes similaires:
- Le charlatan Le monde n’a jamais manqué de Charlatans. Cette science de tout temps Fut en Professeurs très fertile. Tantôt l’un en Théâtre affronte l’Achéron : Et […]...
- L’araignée et l’hirondelle Ô Jupiter, qui sus de ton cerveau, Par un secret d’accouchement nouveau, Tirer Pallas, jadis, mon ennemie, Entends ma plainte une fois en ta vie. […]...
- Le loup et l’agneau La raison du plus fort est toujours la meilleure : Nous l’allons montrer tout à l’heure. Un Agneau se désaltérait Dans le courant d’une onde […]...
- L’huître et les plaideurs Un jour deux pèlerins sur le sable rencontrent Une Huître, que le flot y venait d’apporter : Ils l’avalent des yeux, du doigt ils se […]...
- Le renard, le loup et le cheval Un Renard, jeune encore, quoique des plus madrés, Vit le premier cheval qu’il eût vu de sa vie. Il dit à certain Loup, franc novice […]...
- Beams Elle voulut aller sur les bords de la mer, Et comme un vent bénin soufflait une embellie, Nous nous prêtâmes tous à sa belle folie, […]...
- Le parfum d’un sourire Hier, en vous voyant, je me suis rappelé Que j’ai fait un bouquet au temps des églantines : Des roses, des yeux bleus, des pompons […]...
- Charité Si vous croyez que j’ai l’âme assez abaissée Pour porter vos dédains sans me lever un jour Si vous croyez en moi tuer toute pensée, […]...
- Si des maux renaissants avec ma patience STANCES. 1586. Si des maux renaissants avec ma patience N’ont pouvoir d’arrêter un esprit si hautain, Le temps est médecin d’heureuse expérience ; Son remède […]...
- Le loup et le chien Un Loup n’avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, […]...
- Le petit poisson et le pêcheur Petit poisson deviendra grand, Pourvu que Dieu lui prête vie ; Mais le lâcher en attendant, Je tiens pour moi que c’est folie : Car […]...
- L’ours et l’amateur des jardins Certain Ours montagnard, ours à demi léché, Confiné par le Sort dans un bois solitaire, Nouveau Bellérophon, vivait seul et caché. Il fût devenu fou […]...
- Les Vosges S’il est vrai qu’on fait bien d’admirer lentement Le dessin magnifique et pur du sol charmant, Les bois frais, les blés verts qui sont de […]...
- Ah! vous voulez la lune Ah! vous voulez la lune? Où? dans le fond du puits? Non ; dans le ciel. Eh bien, essayons. Je ne puis. Et c’est ainsi […]...
- Le coq et le renard Sur la branche d’un arbre était en sentinelle Un vieux Coq adroit et matois. Frère, dit un Renard adoucissant sa voix, Nous ne sommes plus […]...
- À notre cri-cri mort Vraie image du vrai poète, Tous les soirs, mon petit grillon, Tu nous chantais ta chansonnette Parmi les fleurs de ce balcon. Tu voulais, pour […]...
- Ô femmes! chastetés augustes Ô femmes! chastetés augustes! fiertés saintes! Pudeur, crainte sacrée entre toutes les craintes! Farouche austérité du front pensif et doux! Ô vous à qui je […]...
- Le vieux portrait Dans l’ovale du cadre où s’éteint la dorure, Sous le verre, l’éclat d’un pastel ancien S’amortit en des tons gris de perle. On voit bien […]...
- L’aigle et le chapon Fable XVI, Livre I. On admirait l’oiseau de Jupiter, Qui déployant ses vastes ailes, Aussi rapide que l’éclair, Remontait vers son maître aux voûtes éternelles. […]...
- Le chat et le rat Quatre animaux divers, le Chat grippe-fromage, Triste-oiseau le Hibou, ronge-maille le Rat, Dame Belette au long corsage, Toutes gens d’esprit scélérat, Hantaient le tronc pourri […]...
- Le mal marié Que le bon soit toujours camarade du beau, Dès demain je chercherai femme ; Mais comme le divorce entre eux n’est pas nouveau, Et que […]...
- La taupe et le lapin Chacun de nous souvent connaît bien ses défauts ; En convenir, c’est autre chose : On aime mieux souffrir de véritables maux, Que d’avouer qu’ils […]...
- Les compagnons d’Ulysse Ulysse était trop fin pour ne pas profiter D’une pareille conjoncture : Il obtint qu’on rendrait à ces Grecs leur figure. » Mais la voudront-ils […]...
- Obstination Vous aurez beau faire et beau dire. L’oubli me serait odieux ; Et je vois toujours son sourire Des adieux. Vous aurez beau dire et […]...
- La goutte et l’araignée Quand l’Enfer eut produit la Goutte et l’Araignée, « Mes filles, leur dit-il, vous pouvez vous vanter D’être pour l’humaine lignée Egalement à redouter. Or avisons […]...
- Chant de retour Monts bien-aimés, rives pour moi sacrées! Comment chanter lors d’un adieu touchant? Lorsque l’oiseau va quitter nos contrées, Pour le retour il réserve son chant […]...
- Le lion devenu vieux Le Lion, terreur des forêts, Chargé d’ans et pleurant son antique prouesse, Fut enfin attaqué par ses propres sujets, Devenus forts par sa faiblesse. Le […]...
- Pour Monseigneur le Duc du Maine Jupiter eut un fils qui se sentant du lieu Dont il tirait son origine Avait l’âme toute divine. L’enfance n’aime rien : celle du jeune […]...
- Les Dieux voulant instruire un fils de Jupiter Jupiter eut un fils, qui, se sentant du lieu Dont il tirait son origine, Avait l’âme toute divine. L’enfance n’aime rien : celle du jeune […]...
- Quand on est heureux, on n’a pas d’histoire Quand on est heureux, on n’a pas d’histoire. On se cache, on s’aime à l’ombre, tout bas ; Rien de glorieux, pas de fait notoire […]...
- L’ingratitude et l’injustice des hommes envers la fortune Un trafiquant sur mer, par bonheur, s’enrichit. Il triompha des vents pendant plus d’un voyage : Gouffre, banc, ni rocher, n’exigea de péage D’aucun de […]...
- Le dépositaire infidèle Grâce aux filles de Mémoire, J’ai chanté des animaux ; Peut-être d’autres héros M’auraient acquis moins de gloire. Le Loup, en langue des Dieux, Parle […]...
- La balance de Minos Minos, ne pouvant plus suffire Au fatigant métier d’entendre et de juger Chaque ombre descendue au ténébreux empire, Imagina, pour abréger, De faire faire une […]...
- Le rossignol et le paon L’aimable et tendre Philomèle, Voyant commencer les beaux jours, Racontait à l’écho fidèle Et ses malheurs et ses amours. Le plus beau paon du voisinage, […]...
- Hier au soir Hier, le vent du soir, dont le souffle caresse, Nous apportait l’odeur des fleurs qui s’ouvrent tard ; La nuit tombait ; l’oiseau dormait dans […]...
- Combattu des vents et des flots Sonnet IV. Combattu des vents et des flots, Voyant tous les jours ma mort preste, Et abayé d’une tempeste D’ennemis, d’aguetz, de complotz, Me resveillant […]...
- L’éléphant, et le singe de Jupiter Autrefois l’Éléphant et le Rhinocéros, En dispute du pas et des droits de l’Empire, Voulurent terminer la querelle en champ clos. Le jour en était […]...
- L’avare qui a perdu son trésor L’Usage seulement fait la possession. Je demande à ces gens de qui la passion Est d’entasser toujours, mettre somme sur somme, Quel avantage ils ont […]...
- À Madame Cne T Rondeau. Dans son assiette arrondi mollement, Un pâté chaud, d’un aspect délectable, D’un peu trop loin m’attirait doucement. J’allais à lui. Votre instinct charitable Vous […]...
- L’aigle et le hibou L’aigle et le chat-huant leurs querelles cessèrent, Et firent tant qu’ils s’embrassèrent. L’un jura foi de roi, l’autre foi de hibou, Qu’ils ne se goberaient […]...