Sonnet LXVIII.
Je hais du Florentin l’usurière avarice,
Je hais du fol Siennois le sens mal arrêté,
Je hais du Genevois la rare vérité,
Et du Vénitien la trop haute malice :
Je hais le Ferrarais pour je ne sais quel vice,
Je hais tous les Lombards pour l’infidélité,
Le fier Napolitain pour sa grande vanité,
Et le poltron romain pour son peu d’exercice :
Je hais l’Anglais mutin et le brave Ecossais,
Le traître Bourguignon et l’indiscret Français,
Le superbe Espagnol et l’ivrogne Tudesque :
Bref, je hais quelque vice en chaque nation,
Je hais moi-même encore mon imperfection,
Mais je hais par surtout un savoir pédantesque.
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