Sonnet III.
N’étant, comme je suis, encore exercité
Par tant et tant de maux au jeu de la fortune,
Je suivais d’Apollon la trace non commune,
D’une sainte fureur saintement agité.
Ores ne sentant plus cette divinité,
Mais piqué du souci qui fâcheux m’importune,
Une adresse j’ai pris beaucoup plus opportune
A qui se sent forcé de la nécessité.
Et c’est pourquoi, Seigneur, ayant perdu la trace
Que suit votre Ronsard par les champs de la Grâce,
Je m’adresse où je vois le chemin plus battu :
Ne me battant le coeur, la force, ni l’haleine,
De suivre, comme lui, par sueur et par peine,
Ce pénible sentier qui mène à la vertu.
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