Louise Ackermann

Depuis que sous les cieux un doux rayon colore Ma jeunesse en sa fleur, ouverte aux feux du jour, Si mon cœur a rêvé, si […]

Ah! si la Muse était tant soit peu fée, Chanter, vraiment, serait emploi des dieux ; Point ne pourrait le plus petit Orphée La bouche […]

Une princesse, au fond des bois, A dormi cent ans autrefois, Oui, cent beaux ans, tout d’une traite. L’enfant, dans sa fraîche retraite, Laissait courir […]

Ciel pur dont la douceur et l’éclat sont les charmes, Monts blanchis, golfe calme aux contours gracieux, Votre splendeur m’attriste, et souvent à mes yeux […]

I Du fer, du feu, du sang! C’est elle! c’est la Guerre Debout, le bras levé, superbe en sa colère, Animant le combat d’un geste […]

Je ne vous offre plus pour toutes mélodies Que des cris de révolte et des rimes hardies. Oui! Mais en m’écoutant si vous alliez pâlir? […]

Mes pleurs sont à moi, nul au monde Ne les a comptés ni reçus ; Pas un œil étranger qui sonde Les désespoirs que j’ai […]

Nous voilà donc encore une fois en présence, Lui le tyran divin, moi le vieux révolté. Or je suis la Justice, il n’est que la […]

Jeté par le hasard sur un vieux globe infime, A l’abandon, perdu comme en un océan, Je surnage un moment et flotte à fleur d’abîme, […]

La trompette a sonné. Des tombes entr’ouvertes Les pâles habitants ont tout à coup frémi. Ils se lèvent, laissant ces demeures désertes Où dans l’ombre […]

I Idéal! Idéal! sur tes traces divines, Combien déjà se sont égarés et perdus! Les meilleurs d’entre nous sont ceux que tu fascines ; Ils […]

Quand Orphée autrefois, frappé par les Bacchantes, Près de l’Hèbre tomba, sur les vagues sanglantes On vit longtemps encor sa lyre surnager. Le fleuve au […]

Frappe encor, Jupiter, accable-moi, mutile L’ennemi terrassé que tu sais impuissant! Écraser n’est pas vaincre, et ta foudre inutile S’éteindra dans mon sang, Avant d’avoir […]

(À M. Louis de Ronchaud). I Regardez-les passer, ces couples éphémères! Dans les bras l’un de l’autre enlacés un moment, Tous, avant de mêler à […]

Lorsque le dieu du jour, plein d’amoureuse audace, Dédaignant tout à coup l’Olympe et ses plaisirs, Sans char, la lyre en main, s’élançait sur la […]

Eh bien! reprends-le donc ce peu de fange obscure Qui pour quelques instants s’anima sous ta main ; Dans ton dédain superbe, implacable Nature, Brise […]

Alors j’avais quinze ans. Au sein des nuits sans voiles, Je m’arrêtais pour voir voyager les étoiles Et contemplais trembler, à l’horizon lointain, Des flots […]

De son bonheur furtif lorsque malgré l’orage L’amant d’Héro courait s’enivrer loin du jour, Et dans la nuit tentait de gagner à la nage Le […]

Ô Nature! bientôt, sous le nom d’industrie, Tu vas tout envahir, tu vas tout absorber. Le poète navré s’indigne et se récrie :  » Quoi! […]

Puisque les plus heureux ont des douleurs sans nombre, Puisque le sol est froid, puisque les cieux sont lourds, Puisque l’homme ici-bas promène son cœur […]

J’aime à changer de cieux, de climat, de lumière. Oiseau d’une saison, je fuis avec l’été, Et mon vol inconstant va du rivage austère Au […]

Il s’ouvre par delà toute science humaine Un vide dont la Foi fut prompte à s’emparer. De cet abîme obscur elle a fait son domaine […]

Au courant de l’amour lorsque je m’abandonne, Dans le torrent divin quand je plonge enivré, Et presse éperdument sur mon sein qui frissonne Un être […]

Endymion s’endort sur le mont solitaire, Lui que Phœbé la nuit visite avec mystère, Qu’elle adore en secret, un enfant, un pasteur. Il est timide […]

Serait-ce un autre cœur que la Nature donne À ceux qu’elle préfère et destine à vieillir, Un cœur calme et glacé que toute ivresse étonne, […]

Il est donc vrai? Je garde en quittant la patrie, Ô profonde douleur! un cœur indifférent. Pas de regard aimé, pas d’image chérie, Dont mon […]

Au pied des monts voici ma colline abritée, Mes figuiers, ma maison, Le vallon toujours vert et la mer argentée Qui m’ouvre l’horizon. Pour la […]

S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre, Qu’une entre vous vraiment comprit sa tâche austère ; Si, dans le sentier rude avançant lentement, […]

Quand l’abeille, au printemps, confiante et charmée, Sort de la ruche et prend son vol au sein des airs, Tout l’invite et lui rit sur […]

Quand le vieux Gœthe un jour cria :  » De la lumière! «  Contre l’obscurité luttant avec effort, Ah! lui du moins déjà sentait sur […]

D’un souffle printanier l’air tout à coup s’embaume. Dans notre obscur lointain un spectre s’est dressé, Et nous reconnaissons notre propre fantôme Dans cette ombre […]

Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas, Où vas-tu? Quel dessein pousse vers nous tes pas? Toi […]

Prodigue de trésors et d’ivresse idolâtre, La Jeunesse a toujours fait comme Cléopâtre : Un pur et simple vin est trop froid pour son cœur […]

Tu l’as dit : C’en est fait ; ni fuite ni refuge Devant l’assaut prochain et furibond des flots. Ils avancent toujours. C’est sur ce […]

Quel était ton désir et ta crainte secrète? Quoi! le vœu de ton cœur, ta Muse trop discrète Rougit-elle de l’exprimer? Alcée, on reconnaît l’amour […]

Au vieux roi de Thulé sa maîtresse Adèle Avait fait en mourant don d’une coupe d’or, Unique souvenir qu’elle lui laissait d’elle, Cher et dernier […]

Les yeux baissés, rougissante et candide, Vers leur banquet quand Hébé s’avançait, Les Dieux charmés tendaient leur coupe vide, Et de nectar l’enfant la remplissait. […]

Lorsque le passager, sur un vaisseau qui sombre, Entend autour de lui les vagues retentir, Qu’a perte de regard la mer immense et sombre Se […]

À Ernest Havet. ……………………………………. XxDERNIER MOT. Un dernier mot, Pascal! À ton tour de m’entendre Pousser aussi ma plainte et mon cri de fureur. Je […]

Sur le seuil des enfers Eurydice éplorée S’évaporait légère, et cette ombre adorée À son époux en vain dans un suprême effort Avait tendu les […]

Un poète est parti ; sur sa tombe fermée Pas un chant, pas un mot dans cette langue aimée Dont la douceur divine ici-bas l’enivrait. […]

Dans tout l’enivrement d’un orgueil sans mesure, Ébloui des lueurs de ton esprit borné, Homme, tu m’as crié :  » Repose-toi, Nature! Ton œuvre est […]

Levez les yeux! C’est moi qui passe sur vos têtes, Diaphane et léger, libre dans le ciel pur ; L’aile ouverte, attendant le souffle des […]

Du chef-d’œuvre toujours un cœur fut le berceau. L’art, au fond, n’est qu’amour. Pour provoquer la vie, Soit qu’on ait la palette en main ou […]

À Madame M. Quand la rose s’entr’ouvre, heureuse d’être belle, De son premier regard elle enchante autour d’elle Et le bosquet natal et les airs […]