Que me servent mes vers et les sons de ma Lyre,
Quand nuit et jour je change et de mœurs et de peau,
Pour aimer sottement un visage si beau!
Que l’homme est malheureux qui pour l’amour soupire!
Je pleure, je me deuls (1), je suis plein de martyre,
Je fais mille Sonnets, je me romps le cerveau,
Et ne suis point aimé : un amoureux nouveau
Gagne toujours ma place, et je ne l’ose dire.
Madame en toute ruse a l’esprit bien appris,
Qui toujours cherche un autre, après qu’elle m’a pris.
Quand d’elle je brûlais, son feu devenait moindre ;
Mais ores que je feins n’être plus enflammé,
Elle brûle de moi. Pour être bien aimé,
Il faut aimer bien peu, beaucoup promettre et feindre.
1. Deuls : Du verbe douloir (se désoler, gémir).
(2 votes, average: 3,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Le serment Idole de ma vie, Mon tourment, mon plaisir, Dis-moi si ton envie S’accorde à mon désir? Comme je t’aime en mes beaux jours, Je veux […]...
- Dante écrit deux vers Dante écrit deux vers, puis il sort ; et les deux vers Se parlent. Le premier dit : – Les cieux sont ouverts. Cieux! je […]...
- Je ne vous ferai pas de vers Sonnet. Je ne vous ferai pas de vers, Madame, blonde entre les blondes, Vous réduiriez trop l’univers, Vous seriez reine sur les mondes. Vos yeux […]...
- Vers pour être calomnié Ce soir je m’étais penché sur ton sommeil. Tout ton corps dormait chaste sur l’humble lit, Et j’ai vu, comme un qui s’applique et qui […]...
- Odelette à sa maîtresse Je veux aimer ardemment, Aussi veux-je qu’également On m’aime d’une amour ardente : Toute amitié froidement lente Qui peut dissimuler son bien Ou taire son […]...
- Deux vers d’Alcée Quel était ton désir et ta crainte secrète? Quoi! le vœu de ton cœur, ta Muse trop discrète Rougit-elle de l’exprimer? Alcée, on reconnaît l’amour […]...
- À mes vers (Sur leur impatience à paraître.) J’ai beau vous arrêter, ma remontrance est vaine ; Allez, partez, mes Vers, dernier fruit de ma veine. C’est trop […]...
- Vers faits dans le jardin de Mme De P*** Dans ce réduit, où l’Amour en silence Aime à rêver en cessant de jouir, Heureux qui vient avec une espérance, Et s’en retourne avec un […]...
- Si c’est aimer, Madame, et de jour, et de nuit Si c’est aimer, Madame, et de jour, et de nuit Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire, Oublier toute chose, et ne vouloir rien […]...
- J’espère et crains J’espère et crains, je me tais et supplie, Or je suis glace, et ores un feu chaud, J’admire tout, et de rien ne me chaut, […]...
- Invocation Enfant blonde aux doux yeux, ô rose de Norvège, Qu’un jour j’ai rencontrée aux bords du bleu Léman, Cygne pur émigré de ton climat de […]...
- Vers amoureux Comme en un préau d’hôpital de fous Le monde anxieux s’empresse et s’agite Autour de mes yeux, poursuivant au gîte Le rêve que j’ai quand […]...
- Ce qui se passait aux Feuillantines vers 1813 Enfants, beaux fronts naïfs penchés autour de moi, Bouches aux dents d’émail disant toujours : Pourquoi? Vous qui, m’interrogeant sur plus d’un grand problème, Voulez […]...
- Vers pour Tavernier (Vers pour mettre en bas du portrait de Tavernier.) De Paris à Dehli, du couchant à l’aurore, Ce fameux voyageur courut plus d’une fois : […]...
- Pour toujours! L’espoir divin qu’à deux on parvient à former Et qu’à deux on partage, L’espoir d’aimer longtemps, d’aimer toujours, d’aimer Chaque jour davantage ; Le désir […]...
- À Marguerite En mon cœur n’est point escrite La rose ny autre fleur, C’est toy, blanche Marguerite, Par qui j’ay cette couleur. N’es-tu celle dont les yeux […]...
- Je sais faire des vers perpétuels Sonnet. Je sais faire des vers perpétuels. Les hommes Sont ravis à ma voix qui dit la vérité. La suprême raison dont j’ai, fier, hérité […]...
- Soupir Ne jamais la voir ni l’entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais, fidèle, toujours l’attendre, Toujours l’aimer. Ouvrir les bras et, las d’attendre, Sur […]...
- Vers le futur Ô race humaine aux destins d’or vouée, As-tu senti de quel travail formidable et battant, Soudainement, depuis cent ans, Ta force immense est secouée? L’acharnement […]...
- En regardant vers le païs de France En regardant vers le païs de France, Un jour m’avint, a Dovre sur la mer, Qu’il me souvint de la doulce plaisance Que souloye oudit […]...
- Plus de vers Non, plus de vers, jamais ; ce monde où tout s’altère, Ma muse, a fait pâlir ton front pudique et saint, Ton aile s’est brisée […]...
- Fraternité Frère, ô doux mendiant qui chantes en plein vent, Aime-toi, comme l’air du ciel aime le vent. Frère, poussant les boeufs dans les mottes de […]...
- Vers dorés Eh quoi! tout est sensible! Pythagore. Homme, libre penseur! te crois-tu seul pensant Dans ce monde où la vie éclate en toute chose? Des forces […]...
- Vers en assonances Les variations normales De l’esprit autant que du cœur, En somme, témoignent peu mal En dépit de tel qui s’épeure, Parlent par contre, contre tel […]...
- Vers dorés L’art ne veut point de pleurs et ne transige pas, Voilà ma poétique en deux mots : elle est faite De beaucoup de mépris pour […]...
- Plus mille fois que nul or terrien Plus mille fois que nul or terrien, J’aime ce front où mon tyran se joue Et le vermeil de cette belle joue, Qui fait honteux […]...
- Marie, qui voudrait votre beau nom tourner Marie, qui voudrait votre beau nom tourner, Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie, Faites cela vers moi dont votre nom vous prie, Votre amour […]...
- Vers 1820 Denise, ton mari, notre vieux pédagogue, Se promène ; il s’en va troubler la fraîche églogue Du bel adolescent Avril dans la forêt ; Tout […]...
- Je te donne ces vers Sonnet. Je te donne ces vers afin que si mon nom Aborde heureusement aux époques lointaines, Et fait rêver un soir les cervelles humaines, Vaisseau […]...
- Derniers vers L’heure de ma mort, depuis dix-huit mois, De tous les côtés sonne à mes oreilles, Depuis dix-huit mois d’ennuis et de veilles, Partout je la […]...