Sonnet.
Il est donc vrai! la terre est si vieille! Oh! raconte
Comment elle a trouvé son solide contour,
Le vaporeux chaos, sa lutte avec le jour,
L’universelle mer, le sol herbeux qui monte,
L’affreux serpent ailé, le pesant mastodonte,
Puis l’air pur, le ciel bleu, la rose, Eve, l’amour,
Le monde entier, qui marche en avant sans retour,
À pas lents et certains que son écorce compte!
Dis-moi surtout, dis-moi qu’il ne s’est point lassé,
Qu’il aspire du fond d’un éternel passé
Au terme indéfini de sa beauté future.
Ô savant curieux, mais dur, qui soulevas
Les langes chauds encor de la vive nature,
Prouve au moins l’Idéal si tu ne le sens pas!
(2 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Avant toi L’année avait trois fois noué mon humble trame, Et modelé ma forme en y broyant ses fleurs, Et trois fois de ma mère acquitté les […]...
- Avant que tu ne t’en ailles Avant que tu ne t’en ailles, Pâle étoile du matin, – Mille cailles Chantent, chantent dans le thym. Tourne devers le poète, Dont les yeux […]...
- Avant que mes chansons aimées Amor de mi pecho, Pecho de mi amor! Arbol, que has hecho, Que has hecho del flor? ROMANCE. Avant que mes chansons aimées, Si jeunes […]...
- Avant que mon adieu salue Avant que mon adieu salue avec tristesse Paris, ce beau Paris qui fut l’humble Lutèce, Et que j’aille revoir les fortunés climats Où Marseille au […]...
- Avant le temps tes temples fleuriront Avant le temps tes temples fleuriront, De peu de jours ta fin sera bornée, Avant le soir se clorra ta journée, Trahis d’espoir tes pensers […]...
- C’était longtemps avant la guerre Contrerime XI. Sur la banquette en moleskine Du sombre corridor, Aux flonflons d’Offenbach s’endort Une blanche Arlequine. … Zo’ qui saute entre deux MMrs, Nul […]...
- Avant que mon désir douloureux soit comblé Avant que mon désir douloureux soit comblé D’un amour qui l’apaise enfin ou dont je meure, Entendrai-je souvent encore la mer du blé Bruire aux […]...
- Le monde à nu Sonnet. Entouré de flacons, d’étranges serpentins, De fourneaux, de matras aux encolures torses, Le chimiste, sondant les caprices des forces, Leur impose avec art des […]...
- Le fer Sonnet. Nous avons oublié combien la terre est dure : Au pas lent de nos bœufs le fer tranchant du soc L’entame en retournant le […]...
- La volupté Sonnet. Deux êtres asservis par le désir vainqueur Le sont jusqu’à la mort : la volupté les lie. Parfois, lasse un moment, la geôlière s’oublie, […]...
- Un peu de musique Sonnet. Une musique amoureuse Sous les doigts d’un guitariste S’est éveillée, un peu triste, Avec la brise peureuse ; Et sous la feuillée ombreuse Où […]...
- Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur Sonnet XXI. Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur, Ton Du Bellay n’est plus : ce n’est plus qu’une souche Qui dessus un […]...
- Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire Sonnet XI. Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire, Bien que de tels trésors l’avarice n’ait soin, Bien que de tels harnais le soldat n’ait […]...
- La reine au bal Oui, je sais qu’elle est la plus belle, La reine du bal, je le sais ; Mais je suis un vaincu rebelle, Je ne la […]...
- Au Roi (I) (Sur la prise de Maastricht.) Sonnet. Grand roi, Maastricht est pris, et pris en treize jours : Ce miracle était sûr à ta haute conduite, […]...
- À quoi pense la nuit Sonnet. À quoi pense la Nuit, quand l’âme des marais Monte dans les airs blancs sur tant de voix étranges, Et qu’avec des sanglots qui […]...
- Ascension Jésus au ciel est monté Pour vous envoyer sa grâce Espérance et charité, Foi qui jamais ne se lasse, Patience et tous les dons Que […]...
- Le luth Sonnet. Pour le doux ébat que je puisse choisir, Souvent, après dîner, craignant qu’il ne m’ennuie, Je prends le manche en main, je le tâte […]...
- Je hais du Florentin l’usurière avarice Sonnet LXVIII. Je hais du Florentin l’usurière avarice, Je hais du fol Siennois le sens mal arrêté, Je hais du Genevois la rare vérité, Et […]...
- Lied J’ai dit aux bons vents Qui heurtent ma porte : » Bien loin des vivants Qu’un souffle m’emporte! « J’ai dit au soleil : » […]...
- I Sonnet I Sonnet Avec la manière de s’en servir. Réglons notre papier et formons bien nos lettres : Vers filés à la main et d’un pied […]...
- Soirs (II) Sonnet. Le Séraphin des soirs passe le long des fleurs… La Dame-aux-Songes chante à l’orgue de l’église ; Et le ciel, où la fin du […]...
- Nous ne sommes fâchés que la trêve se fasse Sonnet CXXIII. Nous ne sommes fâchés que la trêve se fasse : Car bien que nous soyons de la France bien loin, Si est chacun […]...
- La géante Sonnet. Du temps que la Nature en sa verve puissante Concevait chaque jour des enfants monstrueux, J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante, Comme aux […]...
- Extase Sonnet LXX bis. Ainsi l’amour du Ciel ravit en ces hauts lieux Mon âme sans la mort, et le corps en ce monde Va soupirant […]...
- En deuil C’est en deuil surtout que je l’aime ; Le noir sied à son front poli, Et par ce front le chagrin même Est embelli. Comme […]...
- Madrigal triste I Que m’importe que tu sois sage? Sois belle! et sois triste! Les pleurs Ajoutent un charme au visage, Comme le fleuve au paysage ; […]...
- Vénus Anadyomène Sonnet. Comme d’un cercueil vert en fer blanc, une tête De femme à cheveux bruns fortement pommadés D’une vieille baignoire émerge, lente et bête, Avec […]...
- Prière Ah! Si vous saviez comme on pleure De vivre seul et sans foyers, Quelquefois devant ma demeure Vous passeriez. Si vous saviez ce que fait […]...
- Ursin, quand j’oy nommer de ces vieux noms romains Sonnet C. Ursin, quand j’oy nommer de ces vieux noms romains, De ces beaux noms connus de l’Inde jusqu’au More, Non les grands seulement, mais […]...