Sonnet LXXXV.
Desja la terre avait avorté la verdure
Par les sillons courbez, lors qu’un fascheux hyver
Dissipe les beautez, et à son arriver
S’accorde en s’opposant au vouloir de nature,
Car le froid enuieux que le bled vert endure,
Et le neige qui veut en son sein le couver,
S’oppose à son plaisir affin de le sauver,
Et pour en le sauvant luy donner nourriture.
Les espoirs de l’amour sont les bleds verdissantz,
Le desdain, les courroux sont frimatz blanchissantz :
Comme du temps fascheux s’esclost un plus beau jour,
Soubz l’ombre du refus la grâce se réserve,
La beauté du printemps soubz le froid se conserve,
L’ire des amoureux est reprise d’amour.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Ce qui a esgalé aux cheveulx de la terre Sonnet IX. Ce qui a esgalé aux cheveulx de la terre Les tours, et les chasteaux qui transpercent les Cieux, Ce qui a renversé les […]...
- On ne voit rien au Ciel, en la terre pezante Sonnet LXXXVII. On ne voit rien au Ciel, en la terre pezante, Au feu, en l’eau, à l’air, qu’en le considérant Mon esprit affligé n’aille […]...
- Ô trois et quatre fois malheureuse la terre Sonnet CXIV. Ô trois et quatre fois malheureuse la terre Dont le prince ne voit que par les yeux d’autrui, N’entend que par ceux-là qui […]...
- Déjà nommé Malgré moi je reviens, et mes vers s’y résignent, À cet homme qui fut si misérable, hélas! Et dont Mathieu Molé, chez les morts qui […]...
- Bien que déjà, ce soir Bien que déjà, ce soir L’automne Laisse aux sentes et aux orées, Comme des mains dorées, Lentes, les feuilles choir, Bien que déjà l’automne, Ce […]...
- Puis, déjà très anciens Puis, déjà très anciens, Des songes de souvenirs, Si doux nécromanciens D’encor pires avenirs : Une fille, presque enfant, Quasi zézayante un peu, Dont on […]...
- Il n’avait pas vingt ans Il n’avait pas vingt ans. Il avait abusé De tout ce qui peut être aimé, souillé, brisé. Il avait tout terni sous ses mains effrontées. […]...
- Il avait dit un jour Il avait dit un jour : » Que ne puis-je auprès d’elle, ( Elle, alors, c’était moi! ) que ne puis-je chercher Ce bonheur entrevu […]...
- S’il l’avait su S’il avait su quelle âme il a blessée, Larmes du coeur, s’il avait pu vous voir, Ah! si ce coeur, trop plein de sa pensée, […]...
- Ce siècle avait deux ans Data fata secutus. DEVISE DES ST-JOHN. Ce siècle avait deux ans! Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte, Et du premier consul, déjà, par […]...
- Les femmes sont sur la terre Les femmes sont sur la terre Pour tout idéaliser ; L’univers est un mystère Que commente leur baiser. C’est l’amour qui, pour ceinture, A l’onde […]...
- Elle avait pris ce pli Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin De venir dans ma chambre un peu chaque matin ; Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on […]...
- S’il ne t’avait fallu que mon sang S’il ne t’avait fallu que mon sang et ma vie, S’il ne t’avait fallu que mes nuits et mes jours, Tu sais comme j’aurais noué […]...
- Fuyons, Dilliers, fuyons cette cruelle terre Sonnet CXVI. Fuyons, Dilliers, fuyons cette cruelle terre, Fuyons ce bord avare et ce peuple inhumain, Que des dieux irrités la vengeresse main Ne nous […]...
- À cette terre, où l’on ploie À cette terre, où l’on ploie Sa tente au déclin du jour, Ne demande pas la joie. Contente-toi de l’amour! Excepté lui, tout s’efface. La […]...
- Notre terre Terre, dont les âpres rivages Et les promontoires géants Refoulent les vagues sauvages Que soulèvent deux océans ; Terre qui, chaque avril, émerges, Toute radieuse, […]...
- L’amour par terre Le vent de l’autre nuit a jeté bas l’Amour Qui, dans le coin le plus mystérieux du parc, Souriait en bandant malignement son arc, Et […]...
- Le pot de terre et le pot de fer Le pot de fer proposa Au pot de terre un voyage. Celui-ci s’en excusa, Disant qu’il ferait que sage De garder le coin du feu, […]...
- La terre et l’enfant Enfant sur la terre on se traîne, Les yeux et l’âme émerveillés, Mais, plus tard, on regarde à peine Cette terre qu’on foule aux pieds. […]...
- De la terre au ciel Chanson. Un rayon de soleil se brise Sur la branche et sur les buissons. Je m’assieds à l’ombre, où la brise M’apporte parfums et chansons […]...
- C’est la terre sans fleurs C’est la terre sans fleurs de pourpre et sans décor, Le champ dur qui nourrit les bras et leur résiste. Septembre dans le ciel a […]...
- Milly ou la terre natale (II) Voilà le banc rustique où s’asseyait mon père, La salle où résonnait sa voix mâle et sévère, Quand les pasteurs assis sur leurs socs renversés […]...
- Milly ou la terre natale (I) Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie? Dans son brillant exil mon coeur en a frémi ; Il résonne de loin dans mon âme […]...
- Une terre au flanc maigre Une terre au flanc maigre, âpre, avare, inclément, Où les vivants pensifs travaillent tristement, Et qui donne à regret à cette race humaine Un peu […]...
- Ô terre, dans ta course immense Ô terre, dans ta course immense et magnifique, L’Amérique, et l’Europe, et l’Asie, et l’Afrique Se présentent aux feux du Soleil tour à tour ; […]...
- Elle passa, je crois qu’elle m’avait souri Elle passa, je crois qu’elle m’avait souri. C’était une grisette ou bien une houri. Je ne sais si l’effet fut moral ou physique, Mais son […]...
- Toutes les amours de la terre Toutes les amours de la terre Laissant au cœur du délétère Et de l’affreusement amer, Fraternelles et conjugales, Paternelles et filiales, Civiques et nationales. Les […]...
- Dans la soudaine nuit d’une jarre de terre Dans la soudaine nuit d’une jarre de terre Plongé par des enfants cruels, ce papillon, Regrettant le natal azur et la lumière, Remplit d’un délicat […]...
- Le ciel pâlit, la terre humide et reposée Le ciel pâlit, la terre humide et reposée Respire. Messager du matin, le vent pur Agite faiblement la vigne sur le mur Et d’une main […]...
- Nos désirs sont d’amour Sonnet LXXIII. Nos désirs sont d’amour la dévorante braise, Sa boutique nos corps, ses flammes nos douleurs, Ses tenailles nos yeux, et la trempe nos […]...