Seul un homme debout auprès d’une colonne,
Sans que ce grand fracas le dérange ou l’étonne,
A la scène oubliée attachant son regard,
Dans une extase sainte enivre ses oreilles.
De ces accords profonds, de ces hautes merveilles
Qui font luire ton nom entre tous, – ô Mozart! –
Ton génie avait pris le sien, et de ses ailes
Le poussait par delà les sphères éternelles.
L’heure, le lieu, le monde, il ne savait plus rien,
Il s’était fait musique, et son coeur en mesure
Palpitait et chantait avec une voix pure,
Et lui seul te comprenait bien.
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