Oui, c’est une montée âpre, longue et poudreuse,
Un revers décharné, vrai site de Chartreuse.
Les pierres du chemin, qui croulent sous les pieds,
Trompent à chaque instant les pas mal appuyés.
Pas un brin d’herbe vert, pas une teinte fraîche ;
On ne voit que des murs bâtis en pierre sèche,
Des groupes contrefaits d’oliviers rabougris,
Au feuillage malsain couleur de vert-de-gris,
Des pentes au soleil que nulle fleur n’égaie,
Des roches de granit et des ravins de craie,
Et l’on se sent le coeur de tristesse serré…
Mais, quand on est en haut, coup d’oeil inespéré!
L’on aperçoit là-bas, dans le bleu de la plaine,
L’église où dort le Cid près de doña Chimène!





Poèmes similaires:
- La Grande Chartreuse J’ai vu, tels que des morts réveillés par le glas, Les moines, lampe en main, se ranger en silence, Puis pousser, comme un vol de […]...
- Le lion s’en allant en guerre Le lion dans sa tête avait une entreprise : Il tint conseil de guerre, envoya ses prévôts, Fit avertir les animaux. Tous furent du dessein, […]...
- À la grande chartreuse Jéhova de la terre a consacré les cimes ; Elles sont de ses pas le divin marchepied, C’est là qu’environné de ses foudres sublimes Il […]...
- Tristesse Avril est de retour. La première des roses, De ses lèvres mi-closes, Rit au premier beau jour ; La terre bienheureuse S’ouvre et s’épanouit ; […]...
- Si les larmes servaient de remède au malheur Sonnet LII. Si les larmes servaient de remède au malheur, Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter, On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter, Et […]...
- Dimanche matin Sonnet. Oh! les éveils des bourgades sous l’or des branches, Où courent la lumière et l’ombre – et les roseaux Et les aiguilles d’or des […]...
- Rosaire d’amour J’aime tes belles mains longues et paresseuses, Qui, pareilles au lis, n’ont jamais travaillé, Mais savent le secret des musiques berceuses Qui parlent à voix […]...
- Pourquoi, courtisane Pourquoi, courtisane, Vendre ton amour, La fleur diaphane, La fleur diaphane Que fleurit le jour Et que la main fane, La rose d’amour? – Pourquoi, […]...
- Le laurier du Generalife Dans le Generalife, il est un laurier-rose, Gai comme la victoire, heureux comme l’amour. Un jet d’eau, son voisin, l’enrichit et l’arrose ; Une perle […]...
- Le parfum des pervenches Bonne Vierge, écoutez ma voix, je vous en prie! Hier, parmi les bouquets vivants de la prairie, Je cueillis, en tressant ma guirlande, une fleur […]...
- J’ai dans mon cœur J’ai dans mon coeur, dont tout voile s’écarte, Deux bancs d’ivoire, une table en cristal, Où sont assis, tenant chacun leur carte, Ton faux amour […]...
- Je m’en suis venu seul Je m’en suis venu seul revoir notre vallée ; Elle est déserte, elle est muette, c’est l’hiver. Dans ses bois dépouillés comme elle est désolée! […]...
- Je fu en fleur ou temps passé d’enfance Je fu en fleur ou temps passé d’enfance Et puis après devins fruit en jeunesse ; Lors m’abaty de l’arbre de plaisance, Vert et non […]...
- Il pleure dans mon coeur Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur? Ô bruit doux de la […]...
- Les larmes se ressemblent Dans le ciel gris des anges de faïence Dans le ciel gris des sanglots étouffés Il me souvient de ces jours de Mayence Dans le […]...
- Ballade (À propos de deux ormeaux qu’il avait) Mon jardin fut doux et léger Tant qu’il fut mon humble richesse : Mi-potager et mi-verger, Avec quelque […]...
- Les feuilles de saule L’air était pur ; un dernier jour d’automne, En nous quittant, arrachait la couronne Au front des bois ; Et je voyais d’une marche suivie […]...
- Qu’on ouvre la fenêtre au large Qu’on ouvre la fenêtre au large, qu’on la laisse Large ouverte à l’air bleu qui vient avant la nuit! Je voudrais, ah! marcher autour de […]...
- Le capital primitif Multipliant ses aptitudes On peut en faire des talents ; On creuse, on étend ses études ; On forme, on réforme ses plans ; Mais […]...
- Chanson – J’ai dit à mon cœur J’ai dit à mon cœur, à mon faible cœur : N’est-ce point assez d’aimer sa maîtresse? Et ne vois-tu pas que changer sans cesse, C’est […]...
- La complainte de l’Âme Bretonne Sur la lande et dans les taillis, Cueillez l’ajonc et la bruyère, Doux compagnons à l’âme fière, Ô jeunes gens de mon pays! * * […]...
- Rêves J’ai rêvé parfois que vos yeux Me regardaient avec tristesse, Que vos grands yeux bleus sérieux Me regardaient avec tendresse ; J’ai rêvé que vous […]...
- Harmonie Regarde cette mer : pourquoi, d’un bleu limpide, Vois-tu s’étendre au loin ses lumineux réseaux? A sa face, pourquoi nulle ombre, nulle ride? C’est qu’un […]...
- À Saint-Georges-sur-Mer À Gabriel Audiat. Pourquoi donc m’en irais-je aux pays transalpins, Quand tout charme les yeux dans ma forêt de pins? Pourquoi fuir en ingrat cet […]...
- Demain, dès l’aube Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. […]...
- Morceau à quatre mains Le salon s’ouvre sur le parc Où les grands arbres, d’un vert sombre, Unissent leurs rameaux en arc Sur les gazons qu’ils baignent d’ombre. Si […]...
- Aimer, c’est de ne mentir plus Aimer, c’est de ne mentir plus. Nulle ruse, n’est nécessaire Quand le bras chaleureux enserre Le corps fuyant qui nous a plu. – Crois à […]...
- La femme noyée Je ne suis pas de ceux qui disent : Ce n’est rien ; C’est une femme qui se noie. Je dis que c’est beaucoup ; […]...
- Délicatesse A Mademoiselle Rachilde Tu nous rends l’égal des héros et des dieux, Et, nous procurant d’être les seuls dandies, Fais de nos orgueils des sommets […]...
- Le bouquet sous la croix D’où vient-il ce bouquet oublié sur la pierre? Dans l’ombre, humide encor de rosée, ou de pleurs, Ce soir, est-il tombé des mains de la […]...
- Chanson violette Et ce soir-là, je ne sais, Ma douce, à quoi tu pensais, Toute triste, Et voilée en ta pâleur, Au bord de l’étang couleur D’améthyste. […]...
- L’habit d’Arlequin Vous connaissez ce quai nommé de la Ferraille, Où l’on vend des oiseaux, des hommes et des fleurs. A mes fables souvent c’est là que […]...
- La fleur qui fait le printemps Les marronniers de la terrasse Vont bientôt fleurir, à Saint-Jean, La villa d’où la vue embrasse Tant de monts bleus coiffés d’argent. La feuille, hier […]...
- Versailles Versailles, tu n’es plus qu’un spectre de cité ; Comme Venise au fond de son Adriatique, Tu traînes lentement ton corps paralytique, Chancelant sous le […]...
- De la terre au ciel Chanson. Un rayon de soleil se brise Sur la branche et sur les buissons. Je m’assieds à l’ombre, où la brise M’apporte parfums et chansons […]...
- Portes et fenêtres N’entends-tu pas? – Sang et guitare! – Réponds!… je damnerai plus fort. Nulle ne m’a laissé, Barbare, Aussi longtemps me crier mort! Ni faire autant […]...
- L’enfant pâle C’est la triste feuille morte Que le vent d’octobre emporte, C’est la lune, au front du jour, Que nulle étoile n’escorte, Au soleil, c’est mon […]...
- L’arbrisseau La tristesse est rêveuse, et je rêve souvent ; La nature m’y porte, on la trompe avec peine : Je rêve au bruit de l’eau […]...
- Chanson Le printemps n’a point tant de fleurs, L’automne tant de raisins meurs, L’été tant de chaleurs halées, L’hiver tant de froides gelées, Ni la mer […]...
- L’étrangère Ah! que le monde est difficile! Hélas! il n’est pas fait pour moi. Ma sœur, en ton obscur asile, J’étais plus heureuse avec toi. On […]...