On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l’herbe sèche et des flaques d’eaux vertes
D’autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc,
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L’homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu’aux dépens de ceux qu’il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon!
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu’il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu’il ait au coeur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d’or!
Poèmes similaires:
- Sur le Carnaval de Venise IV Clair de lune sentimental. A travers la folle risée Que Saint-Marc renvoie au Lido, Une gamme monte en fusée, Comme au clair de lune un […]...
- Niobé Sur un quartier de roche, un fantôme de marbre, Le menton dans la main et le coude au genou, Les pieds pris dans le sol, […]...
- Les stalactites J’aime les grottes où la torche Ensanglante une épaisse nuit, Où l’écho fait, de porche en porche, Un grand soupir du moindre bruit. Les stalactites […]...
- L’habitude La goutte d’eau de l’Habitude Corrode notre liberté Et met sur notre volonté La rouille de la servitude. Elle infiltre une quiétude Pleine d’incuriosité : […]...
- Nocturne Laisse tes yeux s’emplir des prestiges nocturnes ; Attends à ton balcon, gouache d’un fin croissant, Que la noire alchimiste ait versé dans leurs urnes, […]...
- Larmes Larmes aux fleurs suspendues, Larmes de sources perdues Aux mousses des rochers creux ; Larmes d’automne épandues, Larmes de cors entendues Dans les grands bois […]...
- Je subis la peine du dam Je subis la peine du dam, Je répands les sueurs sanglantes Du vieil et du nouvel Adam, Goutte à goutte, en des œuvres lentes : […]...
- Il a plu un soir de juin Il a plu. Soir de juin. Ecoute, Par la fenêtre large ouverte, Tomber le reste de l’averse De feuille en feuille, goutte à goutte. C’est […]...
- La prière pour tous (VIII) VIII. Quand elle prie, un ange est debout auprès d’elle, Caressant ses cheveux des plumes de son aile, Essuyant d’un baiser son oeil de pleurs […]...
- Je voudrais bien richement jaunissant Je voudrais bien richement jaunissant En pluie d’or goutte à goutte descendre Dans le beau sein de ma belle Cassandre, Lors qu’en ses yeux le […]...
- La campagne De l’eau qui tombe goutte à goutte, Chrysa, je n’entends plus le bruit : Le ciel est clair, l’ouragan fuit ; L’oiseau joue au bord […]...
- Hermione et les bergers Palès fait gazouiller la flûte sous ses doigts, Mélène sous sa lèvre anime le hautbois, Et chacun à son tour que la lutte stimule Module […]...
- Hiver Le ciel pleure ses larmes blanches Sur les jours roses trépassés ; Et les amours nus et gercés Avec leurs ailerons cassés Se sauvent, frileux, […]...
- Le vase brisé À Albert Decrais. Le vase où meurt cette verveine D’un coup d’éventail fut fêlé ; Le coup dut effleurer à peine : Aucun bruit ne […]...
- Ospitalita Dans des vers immortels que vous savez sans doute, Dante acceptant d’un prince et le toit et l’appui, Des chagrins de l’exil abreuvé goutte à […]...
- Au gazon foulé par Éléonore Trône de fleurs, lit de verdure, Gazon planté par les amours, Recevez l’onde fraîche et pure Que ma main vous doit tous les jours. Couronnez-vous […]...
- L’île verte Sonnet. Des ruisseaux un déluge a fait de lourds torrents Qui roulent, pêle-mêle, écumeux, dévorant L’étendue, au travers des landes, des pacages, Et changeant en […]...
- Les meules de foin Sonnet. Tout le sol tondu ras des solitudes plates Dans un indéfini recul, toujours plus loin, S’étale montueux de ses meules de foin Où saigne […]...
- Blotti comme un oiseau Blotti comme un oiseau frileux au fond du nid, Les yeux sur ton profil, je songe à l’infini… Immobile sur les coussins brodés, j’évoque L’enchantement […]...
- Douleur muette À Victor Lalotte. Pas de larmes extérieures! Sois le martyr mystérieux ; Cache ton âme aux curieux Chaque fois que tu les effleures. Au fond […]...
- Milly ou la terre natale (I) Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie? Dans son brillant exil mon coeur en a frémi ; Il résonne de loin dans mon âme […]...
- Oh! n’insultez jamais une femme qui tombe Oh! n’insultez jamais une femme qui tombe! Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe! Qui sait combien de jours sa faim a combattu! […]...
- La goutte de rosée – » Petite perle cristalline, Tremblante fille du matin, Au bout de la feuille de thym Que fais-tu là sur la colline? » Avant la […]...
- Une larme Tombez, larmes silencieuses, Sur une terre sans pitié ; Non plus entre des mains pieuses, Ni sur le sein de l’amitié! Tombez comme une aride […]...
- Les fleurs Ô terre, vil monceau de boue Où germent d’épineuses fleurs, Rendons grâce à Dieu, qui secoue Sur ton sein ses fraîches couleurs! Sans ces urnes […]...
- La goutte et l’araignée Quand l’Enfer eut produit la Goutte et l’Araignée, « Mes filles, leur dit-il, vous pouvez vous vanter D’être pour l’humaine lignée Egalement à redouter. Or avisons […]...
- Dans le ciel clair Dans le ciel clair rayé par l’hirondelle alerte, Le matin qui fleurit comme un divin rosier Parfume la feuillée étincelante et verte Où les nids […]...
- Chanson violette Et ce soir-là, je ne sais, Ma douce, à quoi tu pensais, Toute triste, Et voilée en ta pâleur, Au bord de l’étang couleur D’améthyste. […]...
- Le sphinx Dans le Jardin Royal ou l’on voit les statues, Une Chimère antique entre toutes me plait ; Elle pousse en avant deux mamelles pointues, Dont […]...
- Chansons, chansons, chansons Chansons, chansons, chansons, chansons ; Des larmes avec des baisers… Puis vient l’automne et nous passons : L’herbe des champs a bien passé. J’ai pleuré […]...