S’il ne t’avait fallu que mon sang et ma vie,
S’il ne t’avait fallu que mes nuits et mes jours,
Tu sais comme j’aurais noué nos deux amours :
Par le bien, par le mal, mon cœur t’aurait suivie.
S’il ne t’avait fallu, pour combler ton envie,
Que poser devant tous et poser pour toujours
Tes petits pieds tyrans sur ma tête asservie,
Je ne les eusse point trouvés blessants ni lourds.
Que te fallait-il donc? Ma tête était pliée ;
Mon âme, tu sais bien que tu l’avais liée
Au fil d’or invisible, et qui ne rompt jamais.
Je vais te dire. C’est, ô ma petite blonde,
Une histoire, vois-tu, vieille comme le monde :
Tu ne pouvais m’aimer, puisque, moi, je t’aimais.
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