Mon cœur dans le silence a soudain tressailli,
Comme une onde que trouble une brise inquiète ;
Puis la paix des beaux soirs doucement s’est refaite,
Et c’est un calme ciel qu’à présent je reflète
En tendant vers tes yeux mon désir recueilli.
Comme ceux-là qu’on voit dans les anciens tableaux,
Mains jointes et nu-tête, à genoux sur la pierre,
Je voudrais t’adorer sans lever la paupière,
Et t’offrir mon amour ainsi qu’une prière
Qui monte vers le ciel entre les grands flambeaux.
Ta respiration n’est qu’un faible soupir.
Dans la solennité de ta pose immobile,
Seul, le rythme des mers gonfle ton sein tranquille,
Et sur ton lit d’amour, d’où la pudeur s’exile,
La beauté de ton corps fait songer à mourir…
(2 votes, average: 2,50 out of 5)
Poèmes similaires:
- Extase du soir Sonnet. Droits et longs, par les prés, de beaux fils de la Vierge Horizontalement tremblent aux arbrisseaux. La lumière et le vent vernissent les ruisseaux. […]...
- Extase Sonnet LXX bis. Ainsi l’amour du Ciel ravit en ces hauts lieux Mon âme sans la mort, et le corps en ce monde Va soupirant […]...
- C’est l’extase langoureuse C’est l’extase langoureuse, C’est la fatigue amoureuse, C’est tous les frissons des bois Parmi l’étreinte des brises, C’est, vers les ramures grises, Le choeur des […]...
- Extase J’étais seul près des flots, par une nuit d’étoiles. Pas un nuage aux cieux, sur les mers pas de voiles. Mes yeux plongeaient plus loin […]...
- Toujours l’extase des baisers Toujours l’extase des baisers! Ne boire que la fleur des choses! Les printemps sont malavisés ; Les roses ont tort d’être roses. Avoir toujours un […]...
- Amourettes de jeune homme J’ai fait autrefois de la bête, J’avais des Philis à la tête, J’épiais les occasions, J’épiloguais mes passions, Je paraphrasais un visage. Je me mettais […]...
- Soupir Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur, Un automne jonché de taches de rousseur Et vers le ciel errant de ton œil […]...
- L’espace est noir L’espace est noir, l’onde est sombre ; Là-bas, sur le gouffre obscur, Brillent le phare dans l’ombre Et l’étoile dans l’azur. La nuit pose, pour […]...
- À deux beaux yeux Vous avez un regard singulier et charmant ; Comme la lune au fond du lac qui la reflète, Votre prunelle, où brille une humide paillette, […]...
- Les Cydalises Où sont nos amoureuses? Elles sont au tombeau. Elles sont plus heureuses, Dans un séjour plus beau! Elles sont près des anges, Dans le fond […]...
- Déserteuses Sonnet. Un temple ambré, le ciel bleu, des cariatides. Des bois mystérieux ; un peu plus loin, la mer… Une cariatide eut un regard amer […]...
- Aux moines Moines venus vers nous des horizons gothiques, Mais dont l’âme, mais dont l’esprit meurt de demain, Qui reléguez l’amour dans vos jardins mystiques Pour l’y […]...
- Ce soir, ta chair malade Ce soir, ta chair malade a des langueurs inertes ; Entre tes doigts fiévreux meurent tes beaux glaïeuls ; Ce soir, l’orage couve, et l’odeur […]...
- La jalousie Qu’as-tu fait d’un aveu doux à ton espérance? Mes pleurs, qu’en as-tu fait? Ton bonheur d’un moment. Les secrets de mon âme ont aigri ta […]...
- Elégie L’heure comme nous rêve accoudée aux remparts. Penchés vers l’occident, nous laissons nos regards Sur le port et la ville, où le peuple circule, Comme […]...
- Invitation Mon cœur est un beau lac solitaire qui tremble, Hanté d’oiseaux furtifs et de rameaux frôleurs, Où le vol argenté des sylphes bleus s’assemble En […]...
- Ville morte Sonnet. Vague, perdue au fond des sables monotones, La ville d’autrefois, sans tours et sans remparts, Dort le sommeil dernier des vieilles Babylones, Sous le […]...
- Chanson Le printemps n’a point tant de fleurs, L’automne tant de raisins meurs, L’été tant de chaleurs halées, L’hiver tant de froides gelées, Ni la mer […]...
- Oh! ce bonheur Oh! ce bonheur Si rare et si frêle parfois Qu’il nous fait peur. Nous avons beau taire nos voix Et nous faire comme une tente, […]...
- Soirs (III) Sonnet. Le ciel comme un lac d’or pâle s’évanouit, On dirait que la plaine, au loin déserte, pense ; Et dans l’air élargi de vide […]...
- Devant la mer, un soir Devant la mer, un soir, un beau soir d’Italie, Nous rêvions… toi, câline et d’amour amollie, Tu regardais, bercée au cœur de ton amant, Le […]...
- Hommage I. Pour y tasser le poids de tes belles lourdeurs, Tes doubles seins frugaux et savoureux qu’arrose Ton sang, tes bras bombés que lustre la […]...
- Mignon » Connais-tu le pays où fleurit l’oranger? » Ainsi chante Mignon sous un ciel étranger, Les yeux vers l’horizon immense. Elle voit en esprit ce […]...
- Even-tide Dans la lente douceur d’un soir des derniers jours La ville haletante exhale ses fumées. Frère de nonchaloir, le fleuve aux eaux lamées Roule un […]...
- Le poète au calife Ô sultan Noureddin, calife aimé de Dieu! Tu gouvernes, seigneur, l’empire du milieu, De la mer rouge au fleuve jaune. Les rois des nations, vers […]...
- Paraphrase du psaume CXLV N’espérons plus, mon âme, aux promesses du monde ; Sa lumière est un verre, et sa faveur une onde Que toujours quelque vent empêche de […]...
- A une femme A vous ces vers de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme pure […]...
- Frontispice Je rêve un frontispice à mes vers. Le burin, Fantasque, évoquerait sur le seuil d’un portique La fatale beauté d’une Chimère antique. Levant vers moi […]...
- Hymne à la paix La paix sereine et radieuse Fait resplendir l’or des moissons ; La nature est blonde et joyeuse, Le ciel est plein de grands frissons. Hosanna […]...
- L’indifférent Sonnet. Dans le parc vaporeux où l’heure s’énamoure, Les robes de satin et les sveltes manteaux Se mêlent, reflétés au ciel calme des eaux, Et […]...