Sonnet.
Au temps des Immortels, fils de la vie en fête,
Où la Lyre élevait les assises des tours,
Un artisan sacré modela mes contours
Sur le sein d’une vierge, entre ses sœurs parfaite,
Des siècles je régnai, splendide et satisfaite,
Et les yeux m’adoraient… Quand, vers la fin des jours,
De mes félicités le sort rompit le cours,
Et je fus emportée au vent de la défaite.
Vieille à présent, je vis ; mais, fixe en mon destin,
Je vis, toujours debout sur un socle hautain,
Dans l’empyrée, où l’Art divin me transfigure.
Je suis la Coupe d’or, fille du temps païen ;
Et depuis deux mille ans je garde, à jamais pure,
L’incorruptible orgueil de ne servir à rien.





Poèmes similaires:
- La coupe du roi de Thulé Au vieux roi de Thulé sa maîtresse Adèle Avait fait en mourant don d’une coupe d’or, Unique souvenir qu’elle lui laissait d’elle, Cher et dernier […]...
- Le chien à qui on a coupé les oreilles » Qu’ai-je fait pour me voir ainsi Mutilé par mon propre Maître? Le bel état où me voici! Devant les autres chiens oserai-je paraître? Ô […]...
- La coupe Sonnet. Dans les verres épais du cabaret brutal, Le vin bleu coule à flots et sans trêve à la ronde ; Dans les calices fins […]...
- Ta bouche était la coupe ardente Ta bouche était la coupe ardente où je buvais ; Tes yeux étaient mon ciel, bleu comme l’autre, et vide. Ivre, j’avais laissé l’espérance candide […]...
- Ainsi qu’un lierre obscurceint le bord d’une coupe Ainsi qu’un lierre obscurceint le bord d’une coupe, La montagne en traits noirs sur le ciel se découpe, Sur le ciel pâlissant et pur d’un […]...
- Je t’aime mieux Oh! Non, ne crois pas que ma flamme Se soit éteinte avec le temps ; Sur mes sens tu régnas longtemps, Tu vis aujourd’hui dans […]...
- Ballade de ses regrets Je veux chanter ma ballade à mon tour! Ô Poésie, ô ma mère mourante, Comme tes fils t’aimaient d’un grand amour Dans ce Paris, en […]...
- Triolets à ma mie Puisque je sais que vous m’aimez, Je n’ai pas besoin d’autre chose. Mes maux seront bientôt calmés, Puisque je sais que vous m’aimez Et que […]...
- Le temps Oh! pourquoi de ce Temps, l’étoffe de la vie, Ne pouvons-nous, dis-moi, jouir à notre envie, Sans le déchirer par lambeau? Des trois formes qu’emprunte […]...
- Quel pas sur le pavé boueux Contrerime XXXIII. Quel pas sur le pavé boueux Sonne à travers la brume? Deux boutiquiers, crachant le rhume, S’en retournent chez eux. – » C’est […]...
- In memoriam (III) Au pied des monts voici ma colline abritée, Mes figuiers, ma maison, Le vallon toujours vert et la mer argentée Qui m’ouvre l’horizon. Pour la […]...
- Plus tard Depuis que la beauté, laissant tomber ses charmes, N’a plus offert qu’un marbre à mon désir vainqueur ; Depuis que j’ai senti mes plus brûlantes […]...
- Demain À Euphrosine. Vous m’amusez par des caresses, Vous promettez incessamment, Et le Zéphir, en se jouant, Emporte vos vaines promesses. Demain, dites-vous tous les jours […]...
- L’insouciance acquise C’est un trésor que la gaîté : Elle ressemble à l’espérance. Au cœur, s’il en fut peu doté, Reste un secours, l’insouciance : Bannir les […]...
- À Lydie Imitation. Horace. Du temps où tu m’aimais, Lydie, De ses bras nul autre que moi N’entourait ta gorge arrondie ; J’ai vécu plus heureux qu’un […]...
- La lune de miel En négligé galant, trônant dans son boudoir, La nouvelle épousée (elle est au moins marquise), Avec ses traits mutins et d’une grâce exquise, Regarde le […]...
- La quenouille Quenouille, de Pallas la compagne et l’amie, Cher présent que je porte à ma chère Marie, Afin de soulager l’ennui qu’elle a de moi, Disant […]...
- Le château de Bothwell Dans les tours de Bothwell, prisonnier autrefois, Plus d’un brave oubliait (tant cette Clyde est belle!) De pleurer son malheur et sa cause fidèle. Moi-même, […]...
- La Mémoire I. Ô Mémoire, qui joins à l’heure La chaîne des temps révolus, Je t’admire, étrange demeure Des formes qui n’existent plus! En vain tombèrent les […]...
- Tu peux bien ne pas revenir Tu peux bien ne pas revenir Si c’est à présent ton envie ; Mais redoute mon souvenir, Qui, malgré toi, t’aura suivie Dans les songes […]...
- Escollier de Merencolie Escollier de Merencolie, A l’estude je suis venu, Lettres de mondaine clergie (1) Espelant a tout ung festu, Et moult fort m’y treuve esperdu. Lire […]...
- Le vieux chat et la jeune souris Une jeune Souris, de peu d’expérience, Crut fléchir un vieux Chat, implorant sa clémence, Et payant de raisons le Raminagrobis : » Laissez-moi vivre : […]...
- À tuer Voici venir le printemps vague Je veux être belle. Une bague Attire à ma main ton baiser. Aime-moi bien! Aime-moi toute Surtout jamais, jamais de […]...
- En la forest d’Ennuyeuse Tristesse En la forest d’Ennuyeuse Tristesse, Un jour m’avint qu’a par moy cheminoye, Si rencontray l’Amoureuse Deesse Qui m’appella, demandant ou j’aloye. Je respondy que, par […]...
- À Madame la présidente De Lamoignon (Sur le portrait du P. Bourdaloue qu’elle lui envoya.) Du plus grand orateur dont la chaire se vante, M’envoyer le portrait, illustre présidente, C’est me […]...
- L’ennui Mon cœur est froid, ma tête est vide, Je suis triste, et ne sais pourquoi : Toujours, comme un spectre livide, L’ennui se dresse devant […]...
- La vieille échelle Sonnet. Gisant à plat dans la pierraille, Veuve à jamais du pied humain, L’échelle, aux tons de parchemin, Pourrit au bas de la muraille. Jadis, […]...
- Lassitude Puisque le hasard m’y ramène, Pour mon malheur ou pour mon bien, Je veux que tu saches combien Ma maîtresse fut inhumaine. Pour l’oublier, j’ai […]...
- Le saule Sonnet. Tout à l’heure, sous les éclats Et les souffles de la tempête, Le saule brandillait sa tête, Et l’étang cognait ses bords plats. Avec […]...
- Les femmes sont fleurs Sonnet. Il y a des moments où les femmes sont fleurs ; On n’a pas de respect pour ces fraîches corolles… Je suis un papillon […]...
- Sur un miroir Toutes les fois, miroir, que tu lui serviras À se mettre du noir aux yeux ou sur sa joue La poudre parfumée, ou bien dans […]...
- Petit toit Il est, bien loin de l’Italie, Un lieu cher à mon souvenir ; C’est là qu’a commencé ma vie Et c’est là que je veux […]...
- Extase Mon cœur dans le silence a soudain tressailli, Comme une onde que trouble une brise inquiète ; Puis la paix des beaux soirs doucement s’est […]...
- Romance Le bleu matin Fait pâlir les étoiles. Dans l’air lointain La brume a mis ses voiles. C’est l’heure où vont, Au bruit clair des cascades, […]...
- Ville morte Sonnet. Vague, perdue au fond des sables monotones, La ville d’autrefois, sans tours et sans remparts, Dort le sommeil dernier des vieilles Babylones, Sous le […]...
- La roue de moulin Les nuages traînant leurs blocs Autour du soleil qui les troue, On voit reflamboyer la roue Du moulin bâti dans les rocs. Et la chose […]...
- Les larmes se ressemblent Dans le ciel gris des anges de faïence Dans le ciel gris des sanglots étouffés Il me souvient de ces jours de Mayence Dans le […]...
- Second monologue – Résignation Souffre! qu’importe Si, dans ton cœur, Cette douleur Un bien apporte? Divines fleurs Sont les douleurs ; Ces fleurs divines Ont des épines ; Pour […]...
- Le parfum Sonnet. Lecteur, as-tu quelquefois respiré Avec ivresse et lente gourmandise Ce grain d’encens qui remplit une église, Ou d’un sachet le musc invétéré? Charme profond, […]...
- Nature ornant la dame Nature ornant la dame qui devait De sa douceur forcer les plus rebelles, Lui fit présent des beautés les plus belles, Que dès mille ans […]...