À L. G. de Bellée.
Au fond d’un lointain souvenir,
Je revois, comme dans un rêve,
Entre deux rocs, sur une grève,
Une langue de mer bleuir.
Ce pauvre coin de paysage
Vu de très loin apparaît mieux,
Et je n’ai qu’à fermer les yeux
Pour éclairer la chère image.
Dans mon cœur les rochers sont peints
Tout verdis de criste marine,
Et je m’imprègne de résine
Sous le vent musical des pins.
L’œillet sauvage, fleur du sable,
Exhale son parfum poivré,
Et je me sens comme enivré
D’une ivresse indéfinissable.
De longs groupes de saules verts,
À l’éveil des brises salées,
Mêlent aux dunes éboulées
Leurs feuillages, blancs à l’envers.
Je revois comme dans un rêve,
Au fond d’un lointain souvenir,
Une langue de mer bleuir
Entre deux rocs, sur une grève.





Poèmes similaires:
- Chanson marine Nous revenions d’un long voyage, Las de la mer et las du ciel. Le banc d’azur du cap Fréhel Fut salué par l’équipage. Bientôt nous […]...
- Le musée de marine Au Louvre, je vais voir ces délicats modèles Qui montrent aux oisifs les richesses d’un port, Je connais l’armement des vaisseaux de haut-bord Et la […]...
- Marine Sous les molles pâleurs qui voilaient en silence La falaise, la mer et le sable, dans l’anse Les embarcations se réveillaient déjà. Du gouffre oriental […]...
- Marine L’Océan sonore Palpite sous l’oeil De la lune en deuil Et palpite encore, Tandis qu’un éclair Brutal et sinistre Fend le ciel de bistre D’un […]...
- Marine L’eau terne enserre les dragues Dans un bassin de mercure Où nage, sombre teinture, La fumée aux gestes vagues. Régulière, la fumée Cherche à tâtons […]...
- Marine Les chars d’argent et de cuivre – Les proues d’acier et d’argent – Battent l’écume, – Soulèvent les souches des ronces. Les courants de la […]...
- Brise marine La chair est triste, hélas! et j’ai lu tous les livres. Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue […]...
- Paysage de nuit À Jules Berge. C’est un dimanche soir. – Un large clair de lune Étale son argent sur la grève et la dune. La mer baisse… […]...
- Graziella Elle croyait, hélas! pauvre enfant du rivage, Pouvoir suivre en son vol et ses brûlants essors, L’âme de Lamartine, alors que sur la plage Il […]...
- Salut à l’île d’Ischia Il est doux d’aspirer, en abordant la grève, Le parfum que la brise apporte à l’étranger, Et de sentir les fleurs que son haleine enlève […]...
- Dernières vacances Sonnet. Heureux l’enfant qui meurt dans sa septième année Avant l’âge où le cœur doit saigner pour jouir ; Qui meurt de défaillance, en regardant […]...
- Pastorale À Henri Boutet. Deux grands bœufs vendéens à robe jaune pâle, Traînant un lourd charroi d’arbres mal équarris, Que mène un fier garçon tout bronzé […]...
- Le lait des chats Les chats trempent leur langue rose Au bord des soucoupes de lait ; Les yeux fixés sur le soufflet, Le chien bâille en songeant, morose. […]...
- Ne vous croyez ni grand, ni petit Ne vous croyez ni grand, ni petit! Contemplez. Asseyez-vous le soir sous les cieux étoilés, Sur le penchant d’un mont, près de la mer profonde. […]...
- Rêve Quand on rêve, l’on est aimé si tendrement! L’autre nuit, tu t’en vins avec mélancolie Appuyer sur mon cœur ton visage charmant. Tu ne me […]...
- A mes amis Quand parmi vous d’une voix inhabile Je m’essayai dans la langue des vers, Quand je voulus, de son divin asile Evoquer l’ange aux saints et […]...
- Je me souviens de mon enfance Je me souviens de mon enfance Et du silence où j’avais froid ; J’ai tant senti peser sur moi Le regard de l’indifférence. Ô jeunesse, […]...
- Bien souvent je revois Bien souvent je revois sous mes paupières closes, La nuit, mon vieux Moulins bâti de briques roses, Les cours tout embaumés par la fleur du […]...
- Even-tide Dans la lente douceur d’un soir des derniers jours La ville haletante exhale ses fumées. Frère de nonchaloir, le fleuve aux eaux lamées Roule un […]...
- Rythme des vagues J’étais assis devant la mer sur le galet. Sous un ciel clair, les flots d’un azur violet, Après s’être gonflés en accourant du large, Comme […]...
- Morceau à quatre mains Le salon s’ouvre sur le parc Où les grands arbres, d’un vert sombre, Unissent leurs rameaux en arc Sur les gazons qu’ils baignent d’ombre. Si […]...
- Cauchemar J’ai vu passer dans mon rêve – Tel l’ouragan sur la grève, – D’une main tenant un glaive Et de l’autre un sablier, Ce cavalier […]...
- De tout ce gala de province Contrerime XXXII. De tout ce gala de province Où l’on donnait Manon, Je ne revois plus rien sinon Ta forme étrange, et mince ; Et […]...
- Les Tronçons du serpent Je veille, et nuit et jour mon front rêve enflammé, Ma joue en pleurs ruisselle, Depuis qu’Albaydé dans la tombe a fermé Ses beaux yeux […]...
- Magie de la nature Sonnet. Béant, je regardais du seuil d’une chaumière De grands sites muets, mobiles et changeants, Qui, sous de frais glacis d’ambre, d’or et d’argent, Vivaient […]...
- Sommeil Et tu m’as dit : Pourquoi revenir sur ces choses? Le golfe aux blanches eaux rit sous le soleil blond. Il fait si doux de […]...
- Mnasyle Le troupeau maigre épars aux roches du rivage Broute le noir genièvre et la menthe sauvage… Au large la mer luit comme un métal ardent. […]...
- Les collines Quand je monte vers la barrière, En laissant la ville en arrière, Quand la rue est près de finir, Un mirage, un décor, un rêve […]...
- La visite des anges LA MÈRE. Canari, Doux chéri, Chante un peu moins fort, Sur ta gaîté fais quelque effort. Mon pauvre enfant, comme il est blême! Déjà cinq […]...
- À Théophile Gautier Quand sa chasse est finie, Le poëte oiseleur Manie L’outil du ciseleur. Car il faut qu’il meurtrisse, Pour y graver son pur Caprice, Un métal […]...