À Adolphe Brisson.
Je mourrai sans avoir la petite maison
Qui voit sa claire image aux bords d’une eau courante
Sous l’abri de la haute et large feuillaison
D’un vieux saule trempant son pied dans la Charente.
Et voici que j’arrive à l’arrière-saison,
Assez pauvre d’argent sans misère apparente ;
Mettant parfois d’accord la rime et la raison,
Sans jamais acquérir un seul titre de rente.
Le soleil des heureux pour moi n’aura pas lui.
Dans un ciel morne et froid l’automne s’est enfui. –
Quand sur le drap funèbre on éteindra mon cierge,
On dira : » L’homme errant qu’on enterre aujourd’hui,
S’endormait chaque soir dans la maison d’ autrui. –
De notre monde il part comme on sort d’une auberge.
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