À Adolphe Brisson.
Je mourrai sans avoir la petite maison
Qui voit sa claire image aux bords d’une eau courante
Sous l’abri de la haute et large feuillaison
D’un vieux saule trempant son pied dans la Charente.
Et voici que j’arrive à l’arrière-saison,
Assez pauvre d’argent sans misère apparente ;
Mettant parfois d’accord la rime et la raison,
Sans jamais acquérir un seul titre de rente.
Le soleil des heureux pour moi n’aura pas lui.
Dans un ciel morne et froid l’automne s’est enfui. –
Quand sur le drap funèbre on éteindra mon cierge,
On dira : » L’homme errant qu’on enterre aujourd’hui,
S’endormait chaque soir dans la maison d’ autrui. –
De notre monde il part comme on sort d’une auberge.





Poèmes similaires:
- Les regrets Tableau IX. Justine est seule et gémissante, Et mes yeux avec intérêt La suivent dans ce lieu secret Où sa chute fut si touchante. D’abord […]...
- Regrets d’amour Stance. Caliste, lorsque je vous vois, Dirai-je que je vous admire? C’est vous dire bien peu pour moi, Et peut-être c’est trop vous dire. Je […]...
- Les regrets de la jeune femme Les poètes ont vu dans le monde infernal Des âmes qui des dieux attendaient le signal Pour vivre de la vie humaine, Acteurs muets encore, […]...
- Ballade de ses regrets Je veux chanter ma ballade à mon tour! Ô Poésie, ô ma mère mourante, Comme tes fils t’aimaient d’un grand amour Dans ce Paris, en […]...
- Les calmes regrets Dans quels calmes regrets ton esprit résigné Erre-t-il, y portant une tristesse auguste ; Ou, frémissant de haine envers le sort injuste, De quels âpres […]...
- J’ai l’âme de regrets touchée J’ai l’âme, pour un lit, de regrets si touchée, Que nul homme jamais ne fera que j’approche De la chambre amoureuse, encore moins de la […]...
- Les regrets d’une coquette Adieu beauté, parure du jeune âge, Bientôt l’hiver va neiger sur mon front ; La main du temps qui ride mon visage, Chaque matin me […]...
- Une tempête souffle Une tempête souffle, et sur l’immense plage S’appesantit un ciel presque noir et cruel, Où s’obstine le vol grisâtre d’un pétrel, Qui le rend plus […]...
- Depuis que j’ai laissé mon naturel séjour Sonnet XXXVI. Depuis que j’ai laissé mon naturel séjour Pour venir où le Tibre aux flots tortus ondoie, Le ciel a vu trois fois par […]...
- L’automne Voici venu le froid radieux de septembre : Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ; Mais la maison a l’air sévère, ce […]...
- La lune Le soleil dit à la lune : » Que fais-tu sur l’horizon? Il est bien tard, à la brune, Pour sortir de sa maison. L’honnête […]...
- Printemps À Adolphe Magu. Les amoureux ne vont pas loin : On perd du temps aux longs voyages. Les bords de l’Yvette ou du Loing Pour […]...
- Dans la clairière À Adolphe Willette. Pour plus d’agilité, pour le loyal duel, Les témoins ont jugé qu’Elles se battraient nues. Les causes du combat resteront inconnues ; […]...
- Quel froid! Sans feu Paris ne peut plus vivre ; Il court, tout crispé de frissons, Secouant sa barbe de givre Et son lourd manteau de glaçons. […]...
- La Créole Voici l’heure décolorée : La créole a quitté l’ombrelle Et bâille dans son hamac frêle Au bruit de la vague éplorée. Les chatoiements du clair […]...
- Sur la dune Couchants marins, orgueil des ciels occidentaux! Pour mieux voir s’exalter leur lumière engloutie, Viens sur la dune à l’heure où rentrent les bateaux Et regarde […]...
- Le tiède après-midi paisible Ah! comme tout est lourd, comme tout sent l’automne! Comme ton cœur d’enfant prodigue bat, pauvre homme, Devant ces murs où tu laissas ta vie […]...
- Bouquet À Paimpol, un soir, tandis que la lune Éveillait au large un chant de marin, Nous avons tous deux cueilli sur la dune Ces touffes […]...
- La nuit, lorsque je dors La nuit, lorsque je dors et qu’un ciel inutile Arrondit sur le monde une vaine beauté, Quand les hautes maisons obscures de la ville Ont […]...
- Chanson de fou (I) Le crapaud noir sur le sol blanc Me fixe indubitablement Avec des yeux plus grands que n’est grande sa tête ; Ce sont les yeux […]...
- Le bord de la mer HARMODIUS La nuit vient. Vénus brille. L’ÉPÉE Harmodius, c’est l’heure! LA BORNE DU CHEMIN Le tyran va passer. HARMODIUS J’ai froid, rentrons. UN TOMBEAU Demeure. […]...
- Une gravure fantastique Ce spectre singulier n’a pour toute toilette, Grotesquement campé sur son front de squelette, Qu’un diadème affreux sentant le carnaval. Sans éperons, sans fouet, il […]...
- Parole de Socrate Socrate un jour faisant bâtir, Chacun censurait son ouvrage : L’un trouvait les dedans, pour ne lui point mentir, Indignes d’un tel personnage ; L’autre […]...
- La neige L’air donne le frisson comme un breuvage amer. Le jour est morne, éteint, et prend des tons de cuivre. Les moineaux, pépiant de froid, se […]...
- Nuit tombante À Jules de Blanzay. Dans les eaux sans reflet d’une boueuse mare, Le froid soleil d’hiver, brusquement descendu, Comme un astre honteux de sa lumière […]...
- Fin d’année Sous des cieux faits de filasse et de suie, D’où choit morne et longue la pluie, Voici pourrir Au vent tenace et monotone, Les ors […]...
- Voeu Ah! les oaristys! les premières maîtresses! L’or des cheveux, l’azur des yeux, la fleur des chairs, Et puis, parmi l’odeur des corps jeunes et chers, […]...
- Quand les malheureux ont l’été Quand les malheureux ont l’été Et le soleil pour leur sourire, Il semble qu’un peu de gaité Vienne atténuer leur martyre. Mais l’hiver, quand il […]...
- Les mères Les mères ont senti tressaillir leurs entrailles. Les lourds caissons chargés de boîtes à mitrailles Courent, et l’on dirait qu’ils bondissent joyeux. Le peuple de […]...
- Ce soir je reprendrai mon chemin solitaire Ce soir je reprendrai mon chemin solitaire, Dans les champs où la nuit traîne son manteau bleu J’irai, respirant l’air que l’herbe en fleur embaume, […]...
- Soirée d’hiver À Édouard Leconte. Au coucher du soleil, toute la forêt semble Dans le recueillement : touffes de chênes roux, Petits genévriers, maigres buissons de houx, […]...
- L’arche Le grand cintre de l’arche encadre un clair tableau. En attendant Avril et pour la bienvenue Des fleurs, le ciel sourit et le froid s’atténue. […]...
- Bien souvent je revois Bien souvent je revois sous mes paupières closes, La nuit, mon vieux Moulins bâti de briques roses, Les cours tout embaumés par la fleur du […]...
- J’ai beau trouver bien sympathique Contrerime XLIX. J’ai beau trouver bien sympathique Feu Loufoquadio, Ses Japs en sucre candiot, Son Bouddha de boutique ; Faime mieux le subtil schéma, Sur […]...
- La maison vide Petite maison basse, au grand chapeau pointu, Qui, d’hiver en hiver, semble s’être enfoncée Dans la terre sans fleurs, autour d’elle amassée. Petite maison grise, […]...
- Dans un baiser Dans un baiser, l’onde au rivage Dit ses douleurs ; Pour consoler la fleur sauvage L’aube a des pleurs ; Le vent du soir conte […]...
- Marine Sous les molles pâleurs qui voilaient en silence La falaise, la mer et le sable, dans l’anse Les embarcations se réveillaient déjà. Du gouffre oriental […]...
- Sentiers où l’herbe se balance – Sentiers où l’herbe se balance, Vallons, coteaux, bois chevelus, Pourquoi ce deuil et ce silence? – Celui qui venait ne vient plus. – Pourquoi […]...
- Marine L’eau terne enserre les dragues Dans un bassin de mercure Où nage, sombre teinture, La fumée aux gestes vagues. Régulière, la fumée Cherche à tâtons […]...
- La maison serait blanche La maison serait blanche et le jardin sonore De bruits d’eaux vives et d’oiseaux, Et le lierre du mur qui regarde l’aurore Broderait d’ombres les […]...