Vous m’avez renvoyé ce livre sans le lire,
Et sans être écouté son chant m’est revenu ;
Il est beau cependant, et j’aurais bien voulu
Le voir aimé de vous, et vous l’entendre dire.
Mais simple que je suis, et quel est mon délire!
Lorsqu’au souffle de mai dans les airs répandu,
La jeunesse du monde a soudain reparu,
Chacun, au fond de soi, n’a-t-il pas une lyre?
La vôtre vous redit ce que chante au Seigneur
Dans son calice d’or l’âme de chaque fleur,
Et Dieu, dans les vallons, près des flots, sur les cimes
Épanchant sa rosée et ses dons éclatants,
Vous ouvre de sa main deux poèmes sublimes :
L’un est la solitude et l’autre le printemps.
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