Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon coeur plaintif es entrée ;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,
De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine ;
– Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l’ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
– Maudite, maudite sois-tu!
J’ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j’ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.
Hélas! le poison et le glaive
M’ont pris en dédain et m’ont dit :
» Tu n’es pas digne qu’on t’enlève
A ton esclavage maudit,
Imbécile! – de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire! «





Poèmes similaires:
- Les métamorphoses du vampire La femme cependant, de sa bouche de fraise, En se tordant ainsi qu’un serpent sur la braise, Et pétrissant ses seins sur le fer de […]...
- Sur mes vingt ans, pur d’offense et de vice Sur mes vingt ans, pur d’offense et de vice, Guidé, mal-caut, d’un trop aveugle oiseau, Ayant encore le menton damoiseau, Sain et gaillard je vins […]...
- Elizir d’Amor Tu ne me veux pas en rêve, Tu m’auras en cauchemar! T’écorchant au vif, sans trêve, – Pour moi… pour l’amour de l’art. – Ouvre […]...
- Bruxelles Plates-bandes d’amarantes jusqu’à L’agréable palais de Jupiter. – Je sais que c’est Toi qui, dans ces lieux, Mêles ton bleu presque de Sahara! Puis, comme […]...
- École buissonnière Ma pensée est une églantine Éclose trop tôt en avril, Moqueuse au moucheron subtil Ma pensée est une églantine ; Si parfois tremble son pistil […]...
- Le progrès calme et fort, et toujours innocent Le Progrès calme et fort, et toujours innocent, Ne sait pas ce que c’est que de verser le sang. Il règne, conquérant désarmé ; quoi […]...
- Sur un homme populaire Ô peuple! sous ce crâne où rien n’a pénétré, Sous l’auguste sourcil morose et vénéré Du tribun et du cénobite, Sous ce front dont un […]...
- Le lézard et la vipère Fable VIII, Livre I. Quoi! je ne me vengerais pas De cette maudite vipère! Disait un lézard a son père. Pourquoi fuirais-je les combats? Au […]...
- L’irréparable Pouvons-nous étouffer le vieux, le long Remords, Qui vit, s’agite et se tortille, Et se nourrit de nous comme le ver des morts, Comme du […]...
- À son âme Amelette Ronsardelette, Mignonnelette doucelette, Treschere hostesse de mon corps, Tu descens là bas foiblelette, Pasle, maigrelette, seulette, Dans le froid Royaume des mors : Toutesfois […]...
- Le fer Sonnet. Nous avons oublié combien la terre est dure : Au pas lent de nos bœufs le fer tranchant du soc L’entame en retournant le […]...
- Quand Auguste mourut Quand Auguste mourut, Rome, donnant l’exemple, Sur le mont Palatin lui fit bâtir un temple ; Et Livie y dressa des figures d’airain ; Elle […]...
- Dans la grotte Là! Je me tue à vos genoux! Car ma détresse est infinie, Et la tigresse épouvantable d’Hyrcanie Est une agnelle au prix de vous. Oui, […]...
- Le reniement de Saint-Pierre Qu’est-ce que Dieu fait donc de ce flot d’anathèmes Qui monte tous les jours vers ses chers Séraphins? Comme un tyran gorgé de viande et […]...
- Poison perdu Sonnet. Des nuits du blond et de la brune Pas un souvenir n’est resté Pas une dentelle d’été, Pas une cravate commune ; Et sur […]...
- Les nuages volaient Les nuages volaient dans la lueur hagarde, Noir troupeau que le vent lugubre a sous sa garde ; Et dans la profondeur blême au-dessous de […]...
- Le regard Cache-moi ton regard plein d’âme et de tristesse, Dont la langueur brûlante affaiblit ma raison ; De l’amour qu’il révèle il m’apprendrait l’ivresse ; Pour […]...
- Il ne faut pas les appeler cruelles Il ne faut pas les appeler cruelles : Elles le sont tout naturellement, Comme les fleurs, quelquefois les plus belles, Dont le parfum fait qu’on […]...
- Crépuscule du soir mystique Le Souvenir avec le Crépuscule Rougeoie et tremble à l’ardent horizon De l’Espérance en flamme qui recule Et s’agrandit ainsi qu’une cloison Mystérieuse où mainte […]...
- Insoumission À Lionel Nunès. Vivre tranquille en sa maison, Vertueux ayant bien raison, Vaut autant boire du poison. Je ne veux pas de maladie, Ma fierté […]...
- Le poison Le vin sait revêtir le plus sordide bouge D’un luxe miraculeux, Et fait surgir plus d’un portique fabuleux Dans l’or de sa vapeur rouge, Comme […]...
- Je me suis affranchi de prison Or je me suis affranchi de prison, Où me tenait cruellement en ferre L’enfant Amour, je vais libre sur terre Sauvé des flots, et repris […]...
- Ici de mille fards la trahison se déguise Sonnet CXXVII. Ici de mille fards la trahison se déguise, Ici mille forfaits pullulent à foison, Ici ne se punit l’homicide ou poison, Et la […]...
- L’héautontimorouménos À J. G. F. Je te frapperai sans colère Et sans haine, comme un boucher, Comme Moïse le rocher! Et je ferai de ta paupière, […]...
- Amour, tu sembles Amour tu sembles au phalange qui point Lui de sa queue, et toi de ta quadrelle : De tous deux est la pointure mortelle, Qui […]...
- Confrontations Ô cadavres, parlez! quels sont vos assassins Quelles mains ont plongé ces stylets dans vos seins? Toi d’abord, que je vois dans cette ombre apparaître, […]...
- J’ai rêvé de toi cette nuit J’ai rêvé de toi cette nuit : Tu te pâmais en mille poses Et roucoulais des tas de choses… Et moi, comme on savoure un […]...
- La vipère et la sangsue La vipère disait un jour à la sangsue : Que notre sort est différent! On vous cherche, on me fuit, si l’on peut on me […]...
- La mort de Cléopâtre Sur la peau de lion, fauve et royal coussin, Voyez agoniser la belle Cléopâtre. Elle est là toute nue, et de ses bras d’albâtre L’œil […]...
- Sous bois À travers le bois fauve et radieux, Récitant des vers sans qu’on les en prie, Vont, couverts de pourpre et d’orfèvrerie, Les Comédiens, rois et […]...
- Contre une vieille importune Sonnet. Furie aux crins retors, exécrable mégère, Qui te fait tant vomir de poison contre moi, Et troubler la beauté qui me donne la loi […]...
- Le tombeau de Charles Baudelaire Le temple enseveli divulgue par la bouche Sépulcrale d’égout bavant boue et rubis Abominablement quelque idole Anubis Tout le museau flambé comme un aboi farouche […]...
- Guitare GASTIBELZA, l’homme à la carabine, Chantait ainsi : » Quelqu’un a-t-il connu doña Sabine? Quelqu’un d’ici? Dansez, chantez, villageois! la nuit gagne Le mont Falù […]...
- Mois de juillet Le ciel flambe et la terre fume, La caille frémit dans le blé ; Et, par un spleen lourd accablé, Je dévore mon amertume. Sous […]...
- Requiem d’automne L’automne fait gronder ses grandes orgues grises Et célèbre le deuil des soleils révolus, L’avare automne entasse aux rebords des talus Les vols de feuilles […]...
- Le tombeau d’Edgar Poe Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change, Le Poète suscite avec un glaive nu Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu Que la mort triomphait […]...
- Les Muses au tombeau Près de la pierre close Sous laquelle repose Théophile Gautier, (Non tout entier, Car par son œuvre altière Ce dompteur de matière Est comme auparavant […]...
- Comme un chevreuil, quand le printemps destruit Comme un chevreuil, quand le printemps destruit L’oyseux crystal de la morne gelée, Pour mieulx brouster l’herbette emmielée Hors de son boys avec l’Aube s’en […]...
- Contre un poète parisien À Emmanuel des Essarts. Souvent la vision du Poète me frappe : Ange à cuirasse fauve, il a pour volupté L’éclair du glaive, ou, blanc […]...
- Les deux aventuriers et le talisman Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. Je n’en veux pour témoin qu’Hercule et ses travaux : Ce dieu n’a guère de rivaux […]...