On conte qu’un serpent, voisin d’un horloger
(C’était pour l’horloger un mauvais voisinage),
Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger,
N’y rencontra pour tout potage
Qu’une lime d’acier, qu’il se mit à ronger.
Cette lime lui dit, sans se mettre en colère :
» Pauvre ignorant! et que prétends-tu faire?
Tu te prends à plus dur que toi.
Petit serpent à tête folle,
Plutôt que d’emporter de moi
Seulement le quart d’une obole,
Tu te romprais toutes les dents.
Je ne crains que celles du temps. «
Ceci s’adresse à vous, esprits du dernier ordre,
Qui, n’étant bons à rien, cherchez sur tout à mordre.
Vous vous tourmentez vainement.
Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages
Sur tant de beaux ouvrages?
Ils sont pour vous d’airain, d’acier, de diamant.





Poèmes similaires:
- Le villageois et le serpent Ésope conte qu’un manant, Charitable autant que peu sage, Un jour d’hiver se promenant À l’entour de son héritage, Aperçut un Serpent sur la neige […]...
- Le serpent qui danse Que j’aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau! Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums, Mer […]...
- L’ours, le sansonnet, le serpent et le singe Fable X, Livre II. Naguère un ours encor sauvage, Ours sans esprit et sans usage, Mais non pas sans ambition, Disait : » Je veux […]...
- Les Tronçons du serpent Je veille, et nuit et jour mon front rêve enflammé, Ma joue en pleurs ruisselle, Depuis qu’Albaydé dans la tombe a fermé Ses beaux yeux […]...
- Le trou du serpent Au long des murs, quand le soleil y donne, Pour réchauffer mon vieux sang engourdi, Avec les chiens, auprès du lazarrone, Je vais m’étendre à […]...
- La tête et la queue du serpent Le Serpent a deux parties Du genre humain ennemies, Tête et Queue ; et toutes deux Ont acquis un nom fameux Auprès des Parques cruelles […]...
- Le lézard et la vipère Fable VIII, Livre I. Quoi! je ne me vengerais pas De cette maudite vipère! Disait un lézard a son père. Pourquoi fuirais-je les combats? Au […]...
- Le lion amoureux À Mademoiselle de Sévigné. Sévigné, de qui les attraits Servent aux Grâces de modèle, Et qui naquîtes toute belle, A votre indifférence près, Pourriez-vous être […]...
- Le berger et la mer Du rapport d’un troupeau, dont il vivait sans soins, Se contenta longtemps un voisin d’Amphitrite : Si sa fortune était petite, Elle était sûre tout […]...
- La lionne et l’ourse Mère Lionne avait perdu son fan : Un chasseur l’avait pris. La pauvre infortunée Poussait un tel rugissement Que toute la forêt était importunée. La […]...
- À Jules de Prémaray Lecteur, prompt à nous consoler, Toi qui sais encore voler, Comme l’abeille, au miel attique, Ton enthousiaste rumeur Encourage le doux rimeur, Ô voix émue […]...
- À Madame *** Vos narines qui vont en l’air, Non loin de vos beaux yeux quelconques, Sont mignonnes comme ces conques Du bord de mer de bains de […]...
- Le satyre et le passant Au fond d’un antre sauvage Un Satyre et ses enfants Allaient manger leur potage, Et prendre l’écuelle aux dents. On les eût vus sur la […]...
- Les dents Derrière l’épaisseur et le pur incarnat Des lèvres, qu’en passant fait palpiter l’haleine, On entrevoit les dents découvertes à peine, Comme une aube à travers […]...
- À Glycère Oui, vous m’offrez votre amitié, Pour tous les maux que je vous conte, Mais quoi! c’est trop peu de moitié, Glycère, et je n’ai pas […]...
- L’ivrogne et sa femme Chacun a son défaut où toujours il revient : Honte ni peur n’y remédie. Sur ce propos, d’un conte il me souvient : Je ne […]...
- Vendetta Tu ne veux pas de mon âme Que je jette à tour de bras : Chère, tu me le payeras!… Sans rancune – je suis […]...
- Le berger et le roi Deux démons à leur gré partagent notre vie, Et de son patrimoine ont chassé la raison. Je ne vois point de cœur qui ne leur […]...
- L’homme et la couleuvre Un Homme vit une Couleuvre. Ah! méchante, dit-il, je m’en vais faire une oeuvre Agréable à tout l’univers. A ces mots, l’animal pervers (C’est le […]...
- Ô femmes! chastetés augustes Ô femmes! chastetés augustes! fiertés saintes! Pudeur, crainte sacrée entre toutes les craintes! Farouche austérité du front pensif et doux! Ô vous à qui je […]...
- Le rat qui s’est retiré du monde Les Levantins en leur légende Disent qu’un certain Rat las des soins d’ici-bas, Dans un fromage de Hollande Se retira loin du tracas. La solitude […]...
- Le renard, le loup et le cheval Un Renard, jeune encore, quoique des plus madrés, Vit le premier cheval qu’il eût vu de sa vie. Il dit à certain Loup, franc novice […]...
- La poule aux oeufs d’or L’avarice perd tout en voulant tout gagner. Je ne veux, pour le témoigner, Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable, Pondait […]...
- Je dédie à tes pleurs, à ton sourire Je dédie à tes pleurs, à ton sourire, Mes plus douces pensées, Celles que je te dis, celles aussi Qui demeurent imprécisées Et trop profondes […]...
- À Mademoiselle Augustine Brohan (Au bas d’un portrait.) J’ai vu ton sourire et tes larmes, J’ai vu ton cœur triste et joyeux : Qui des deux a le plus […]...
- La nuit Quand la lune blanche S’accroche à la branche Pour voir Si quelque feu rouge Dans l’horizon bouge Le soir, Fol alors qui livre A la […]...
- La vieille et les deux servantes Il était une vieille ayant deux Chambrières. Elles filaient si bien que les soeurs filandières Ne faisaient que brouiller au prix de celles-ci. La Vieille […]...
- Contre ceux qui ont le goût difficile Quand j’aurais en naissant reçu de Calliope Les dons qu’à ses Amants cette Muse a promis, Je les consacrerais aux mensonges d’Esope : Le mensonge […]...
- Contes Ah! si la Muse était tant soit peu fée, Chanter, vraiment, serait emploi des dieux ; Point ne pourrait le plus petit Orphée La bouche […]...
- Passe-port Nez moyen. Œil très-noir. Vingt ans. Parisienne Les cheveux bien plantés sur un front un peu bas. Nom simple et très joli, que je ne […]...
- Le poète s’en va dans les champs II. Le poète s’en va dans les champs ; il admire. Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ; Et le voyant venir, […]...
- Le mari, la femme et le voleur Un mari fort amoureux, Fort amoureux de sa femme, Bien qu’il fût jouissant se croyait malheureux. Jamais oeillade de la dame, Propos flatteur et gracieux, […]...
- Il ne falloit, Maistresse, autres tablettes Il ne falloit, Maistresse, autres tablettes Pour vous graver, que celles de mon cœur, Où de sa main Amour nostre veinqueur Vous a gravee, et […]...
- L’honnêteté, douceur, rigueur Il ne fallait, maîtresse, autres tablettes Pour vous graver, que celles de mon cœur. Où de sa main, Amour, notre vainqueur Vous a gravée de […]...
- L’hirondelle et les petits oiseaux Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prévoyait jusqu’aux moindres orages, Et devant qu’ils fussent […]...
- Triolets fantaisistes Sidonie a plus d’un amant, C’est une chose bien connue Qu’elle avoue, elle, fièrement. Sidonie a plus d’un amant Parce que, pour elle, être nue […]...
- Épitaphe Contrerime LXV. I. M. N. Plus souple à dénouer mes plis Que le serpent n’ondule, Ayant tous, ô Vénus Pendule, Tes rites accomplis ; Quand […]...
- Quand je te dis adieu, pour m’en venir ici Sonnet XXVIII. Quand je te dis adieu, pour m’en venir ici, Tu me dis, mon La Haye, il m’en souvient encore : Souvienne-toi, Bellay, de […]...
- En chasse Vous qui craignez vent, pluie ou fièvres, Restez coi, mes mignons! Au lit! au chaud! vous, cœurs de lièvres ; Fusil en main et rire […]...
- Dédicace Vous souvient-il, cocodette un peu mûre Qui gobergez vos flemmes de bourgeoise, Du temps joli quand, gamine un peu sure, Tu m’écoutais, blanc-bec fou qui […]...