Aux arbres il faut un ciel clair,
L’espace, le soleil et l’air,
L’eau dont leur feuillage se mouille.
Il faut le calme en la forêt,
La nuit, le vent tiède et discret
Au rossignol, pour qu’il gazouille.
Il te faut, dans les soirs joyeux,
Le triomphe ; il te faut des yeux
Eblouis de ta beauté fière.
Au chercheur d’idéal il faut
Des âmes lui faisant là-haut
Une sympathique atmosphère.
Mais quand mauvaise est la saison,
L’arbre perd fleurs et frondaison.
Son bois seul reste, noir et grêle.
Et sur cet arbre dépouillé,
L’oiseau, grelottant et mouillé,
Reste muet, tête sous l’aile.
Ainsi ta splendeur, sur le fond
Que les envieuses te font,
Perd son nonchaloir et sa grâce.
Chez les nuls, qui ne voient qu’hier,
Le poète, interdit et fier,
Rêvant l’art de demain, s’efface.
Arbres, oiseaux, femmes, rêveurs
Perdent dans les milieux railleurs
Feuillage, chant, beauté, puissance.
Dans la cohue où tu te plais,
Regarde-moi, regarde-les,
Et tu comprendras mon silence.





Poèmes similaires:
- Excuse à Ariste Ce n’est donc pas assez ; et de la part des muses, Ariste, c’est en vers qu’il vous faut des excuses ; Et la mienne […]...
- Dans l’ombre de ce vallon Dans l’ombre de ce vallon Pointent les formes légères Du Rêve. Entre les bourgeons Et du milieu des fougères Émergent des fronts songeurs Dans leurs […]...
- Quand on perd par triste occurrence (Chanson.) Quand on perd, par triste occurrence, Son espérance Et sa gaieté, Le remède au mélancolique, C’est la musique Et la beauté! Plus oblige et […]...
- Et Jeanne à Mariette a dit Et Jeanne à Mariette a dit : – Je savais bien Qu’en répondant : c’est moi, papa ne dirait rien. Je n’ai pas peur de […]...
- Le malheur Le malheur m’a jeté son souffle desséchant : De mes doux sentiments la source s’est tarie, Et mon âme incomprise avant l’heure flétrie, En perdant […]...
- À Rosita Tu ne veux pas aimer, méchante? Le printemps est triste, vois ; Entends-tu ce que l’oiseau chante Dans la sombre douceur des bois? Sans l’amour […]...
- La peste Stance. J’ai vu la peste en raccourci : Et s’il faut en parler sans feindre, Puisque la peste est faite ainsi, Peste, que la peste […]...
- Celle, de qui l’amour vainquit la fantaisie Celle, de qui l’Amour vainquit la fantaisie, Que Jupiter conçut sous un Cygne emprunté ; Cette sœur des Jumeaux, qui fit par sa beauté Opposer […]...
- Elle était déchaussée, elle était décoiffée Elle était déchaussée, elle était décoiffée, Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ; Moi qui passais par là, je crus voir une fée, […]...
- Baif, qui, comme moi, prouves l’adversité Sonnet LVI. Baïf, qui, comme moi, prouves l’adversité, Il n’est pas toujours bon de combattre l’orage, Il faut caler la voile, et de peur du […]...
- Si la perte des tiens, si les pleurs de ta mère Sonnet CIII. Si la perte des tiens, si les pleurs de ta mère, Et si de tes parents les regrets quelquefois, Combien, cruel Amour, que […]...
- À Adolphe Gaïffe Jeune homme sans mélancolie, Blond comme un soleil d’Italie, Garde bien ta belle folie. C’est la sagesse! Aimer le vin, La beauté, le printemps divin, […]...
- Les horizons L’horizon s’étend libre au loin, laissant l’espace Étaler la splendeur de son immensité ; Il a beau déployer un orbe illimité, Quelque vaste qu’il soit, […]...
- Sous le sapin Quand je m’assieds sous le sapin, Grave et seul dans ma rêverie, J’oublierais là soir et matin Tout, jusqu’aux fleurs de la prairie, Sous le […]...
- Douce Maîtresse Douce Maîtresse, touche, Pour soulager mon mal, Ma bouche de ta bouche Plus rouge que coral ; Que mon col soit pressé De ton bras […]...
- Le premier givre L’hiver est sorti de sa tombe, Son linceul blanchit le vallon ; Le dernier feuillage qui tombe Est balayé par l’aquilon. Nichés dans le tronc […]...
- Frère et sœur Frère et sœur, les petiots, se tenant par la main, Vont au rythme pressé de leurs bras qu’ils balancent ; Des hauteurs et des fonds […]...
- Les guèbres et l’astronome Fable VIII, Livre II. XxL’astre du jour rentrait dans sa carrière ; Les Guèbres l’adoraient. Quelle divinité, Disaient-ils à genoux, au sein de la poussière, […]...
- À un ami trahi par sa maîtresse Quoi! tu gémis d’une inconstance? Tu pleures, nouveau Céladon? Ah! le trouble de ta raison Fait honte à ton expérience. Es-tu donc assez imprudent Pour […]...
- Ainsi qu’un lierre obscurceint le bord d’une coupe Ainsi qu’un lierre obscurceint le bord d’une coupe, La montagne en traits noirs sur le ciel se découpe, Sur le ciel pâlissant et pur d’un […]...
- Le jardin et la maison Voici l’heure où le pré, les arbres et les fleurs Dans l’air dolent et doux soupirent leurs odeurs. Les baies du lierre obscur où l’ombre […]...
- Soir d’été Une tendre langueur s’étire dans l’espace ; Sens-tu monter vers toi l’odeur de l’herbe lasse? Le vent mouillé du soir attriste le jardin ; L’eau […]...
- Qui est ami du cœur est ami de la bourse Sonnet LXI. Qui est ami du cœur est ami de la bourse, Ce dira quelque honnête et hardi demandeur, Qui de l’argent d’autrui libéral dépendeur […]...
- Printemps À Adolphe Magu. Les amoureux ne vont pas loin : On perd du temps aux longs voyages. Les bords de l’Yvette ou du Loing Pour […]...
- À Paul Gavarni La Beauté, fatal aimant, Est pareille au diamant Que la fange peut mouiller Sans le souiller. Jusqu’au milieu du ruisseau, L’éclat pur de son berceau […]...
- Mois d’octobre Avant que le froid glace les ruisseaux Et voile le ciel de vapeurs moroses, Écoute chanter les derniers oiseaux, Regarde fleurir les dernières roses. Octobre […]...
- Beauté des femmes Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles Qui font souvent le bien et peuvent tout le mal, Et ces yeux, où plus rien […]...
- À M. V. H Sonnet. Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses, Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux, Les bonbons, l’Océan, le jeu, […]...
- Méditation Virginité du cœur, hélas! si tôt ravie! Songes riants, projets de bonheur et d’amour, Fraîches illusions du matin de la vie, Pourquoi ne pas durer […]...
- Miséricorde, ô Cieux, ô Dieux impitoyables Sonnet III. Miséricorde, ô Cieux, ô Dieux impitoyables, Epouvantables flots, ô vous, pâles frayeurs Qui même avant la mort faites mourir les coeurs, En horreur, […]...
- C’est fait, belle Caliste (À la vicomtesse d’Auchy.) 1608. C’est fait, belle Caliste, il n’y faut plus penser : Il se faut affranchir des lois de votre empire ; […]...
- Soupçon Que le soc imprudent ait blessé sa racine, Le lis ne soutient plus son front qui se flétrit ; Son calice fermé languissamment s’incline, Perd […]...
- Poison perdu Sonnet. Des nuits du blond et de la brune Pas un souvenir n’est resté Pas une dentelle d’été, Pas une cravate commune ; Et sur […]...
- À M. du Maine (Sur ses œuvres spirituelles.) 1611. Tu me ravis, Du Maine, il faut que je l’avoue ; Et tes sacrés discours me charment tellement, Que le […]...
- Première soirée – Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. Assise sur ma grande chaise, […]...
- Ma douleur égoïste Faut-Il que ma douleur aussi soit égoïste? Faut-il que par instants je tressaille surpris De trop souffrir pour moi? – Dans quelle pose triste, Près […]...
- La jeunesse Qui voudra voir dedans une jeunesse La beauté jointe avec la chasteté, L’humble douceur, la grave majesté, Toutes vertus, et toute gentillesse : Qui voudra […]...
- À Elvire Oui, l’Anio murmure encore Le doux nom de Cynthie aux rochers de Tibur, Vaucluse a retenu le nom chéri de Laure, Et Ferrare au siècle […]...
- Aimons toujours! Aimons encore Aimons toujours! Aimons encore! Quand l’amour s’en va, l’espoir fuit. L’amour, c’est le cri de l’aurore, L’amour c’est l’hymne de la nuit. Ce que le […]...
- Vu que tu es plus blanche Vu que tu es plus blanche que le lys, Qui t’a rougi ta lèvre vermeillette D’un si beau teint? Qui est-ce qui t’a mis Sur […]...