J’aurais bien voulu vivre en doux ermite,
Vivre d’un radis et de l’eau qui court.
Mais l’art est si long et le temps si court!
Je rêve, poignards, poisons, dynamite.
Avoir un chalet en bois de sapin!
J’ai de beaux enfants (l’avenir), leur mère
M’aime bien, malgré cette idée amère
Que je ne sais pas gagner notre pain.
Le monde nouveau me voit à sa tête.
Si j’étais anglais, chinois, allemand,
Ou russe, oh! alors on verrait comment
La France ferait pour moi la coquette.
J’ai tout rêvé, tout dit, dans mon pays
J’ai joué du feu, de l’air, de la lyre.
On a pu m’entendre, on a pu me lire
Et les gens s’en vont dormir, ébahis…
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Les langues Sonnet. Le russe est froid, presque cruel, L’allemand chuinte ses consonnes ; Italie, en vain tu résonnes De ton baiser perpétuel. Dans l’anglais il y […]...
- Insoumission À Lionel Nunès. Vivre tranquille en sa maison, Vertueux ayant bien raison, Vaut autant boire du poison. Je ne veux pas de maladie, Ma fierté […]...
- Qui? quoi? comment? a qui? pourquoi Qui? quoy? comment? a qui? pourquoy? Passez, presens ou avenir, Quant me viennent en souvenir, Mon cueur en penser n’est pas coy. Au fort, plus […]...
- Henriettik Comme un fond d’outremer de vieux maître allemand L’azur uni des flots encadre son visage ; Et parmi l’âpreté du rude paysage L’enfant épanouit son […]...
- Vois, cette branche est rude, elle est noire Ô les tendres propos et les charmantes choses Que me disait Aline en la saison des roses! Doux zéphyrs qui passiez alors dans ces beaux […]...
- Autre guitare Comment, disaient-ils, Avec nos nacelles, Fuir les alguazils? – Ramez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Oublier querelles, Misère et périls? – Dormez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Enchanter les […]...
- Déserteuses Sonnet. Un temple ambré, le ciel bleu, des cariatides. Des bois mystérieux ; un peu plus loin, la mer… Une cariatide eut un regard amer […]...
- L’affiche rouge Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmes Ni l’orgue ni la prière aux agonisants Onze ans déjà que cela passe vite onze ans Vous […]...
- Chanson Si je perds bien des maîtresses, J’en fais encor plus souvent, Et mes vœux et mes promesses Ne sont que feintes caresses, Et mes vœux […]...
- Au Roi (Sur la conquête de la Franche-Comté.) Quelle rapidité, de conquête en conquête, En dépit des hivers guident tes étendards? Et quel dieu dans tes yeux […]...
- Ballade du dernier amour Mes souvenirs sont si nombreux Que ma raison n’y peut suffire. Pourtant je ne vis que par eux, Eux seuls me font pleurer et rire. […]...
- Écrit sur la première page d’un Pétrarque Quand d’une aube d’amour mon âme se colore, Quand je sens ma pensée, ô chaste amant de Laure, Loin du souffle glacé d’un vulgaire moqueur, […]...
- C’était ores, c’était qu’à moi je devais vivre Sonnet XXXVII. C’était ores, c’était qu’à moi je devais vivre, Sans vouloir être plus que cela que je suis, Et qu’heureux je devais de ce […]...
- Naître, vivre, mourir Naître, vivre, mourir, c’est le destin des hommes, Le secret de la vie et le décret de Dieu ; Tout ce que nous étions et […]...
- Le courtisan et le dieu Protée On en veut trop aux courtisans ; On va criant partout qu’à l’état inutiles Pour leur seul intérêt ils se montrent habiles : Ce sont […]...
- Vilain J’ai connu, Madame, une Dame, Moi vilain petit paysan, Aussi grande de cœur et d’âme Que… la plus grande et… fine lame Et… pleine d’esprit… […]...
- Rêve Ô mes auteurs chéris, vous qui, lorsque je pleure, Me consolez toujours, m’entourez à toute heure, Vos écrits ont calmé mes pensers dévorants, Et je […]...
- Une grande dame Belle » à damner les saints « , à troubler sous l’aumusse Un vieux juge! Elle marche impérialement. Elle parle – et ses dents font un […]...
- Les dieux A l’éclat du soleil j’aime à brûler mes yeux : Je bois une liqueur arrière mais choisie ; Et j’aime, dangereuse et triste poésie, A […]...
- Flat nox Brisé de mes élans insensés vers le ciel, Triste, j’ai replié les ailes de mon âme ; Et, lâchement tombé dans les bras d’une femme, […]...
- L’hirondelle Ô petite hirondelle Qui bats de l’aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sûr, Bâtir d’un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre […]...
- Bon conseil aux amants L’amour fut de tout temps un bien rude Ananké. Si l’on ne veut pas être à la porte flanqué, Dès qu’on aime une belle, on […]...
- Apollonie J’aime ton nom d’Apollonie, Echo grec du sacré vallon, Qui, dans sa robuste harmonie, Te baptise soeur d’Apollon. Sur la lyre au plectre d’ivoire, Ce […]...
- L’oubli Autrefois inséparables, Et maintenant séparés. Gaie, elle court dans les prés, La belle aux chants adorables ; La belle aux chants adorés, Elle court dans […]...
- Profanation Je n’ai pas d’ami, Ma maîtresse est morte. Ce n’est qu’à demi Que je le supporte. Peut-on vivre seul? Mon désir qui dure Retrousse un […]...
- Destinée Comme la vie est faite! Et que le train du monde Nous pousse aveuglément en des chemins divers! Pareil au Juif maudit, l’un, par tout […]...
- Chanson Paimpolaise Les marins ont dit aux oiseaux de mer : Nous allons bientôt partir pour l’Islande, Quand le vent du Nord sera moins amer Et quand […]...
- Les vagues Vous êtes la beauté. Vers, la pure Ionie C’est de vous que naquit Vénus au temps des dieux, Et vous avez formé son corps victorieux […]...
- Envoi Sonnet. Faites-vous de ces vers un intime entretien, Pardonnez-moi tous ceux où, pour la renommée, J’ai pu chanter l’amour sans vous avoir nommée, Où j’ai […]...
- Prière Ah! Si vous saviez comme on pleure De vivre seul et sans foyers, Quelquefois devant ma demeure Vous passeriez. Si vous saviez ce que fait […]...