Sonnet XXXVII.
C’était ores, c’était qu’à moi je devais vivre,
Sans vouloir être plus que cela que je suis,
Et qu’heureux je devais de ce peu que je puis
Vivre content du bien de la plume et du livre.
Mais il n’a plu aux dieux me permettre de suivre
Ma jeune liberté, ni faire que depuis
Je vécusse aussi franc de travaux et d’ennuis,
Comme d’ambition j’étais franc et délivre.
Il ne leur a pas plu qu’en ma vieille saison
Je susse quel bien c’est de vivre en sa maison,
De vivre entre les siens sans crainte et sans envie :
Il leur a plu (hélas) qu’à ce bord étranger
Je visse ma franchise en prison se changer,
Et la fleur de mes ans en l’hiver de ma vie.





Poèmes similaires:
- Naître, vivre, mourir Naître, vivre, mourir, c’est le destin des hommes, Le secret de la vie et le décret de Dieu ; Tout ce que nous étions et […]...
- Ores l’effroi et ores l’espérance Ores l’effroi et ores l’espérance De tous côtés se campent en mon cœur : Ni l’un ni l’autre au combat n’est vainqueur, Pareils en force […]...
- L’ennui de vivre avec le monde L’ennui de vivre avec les gens et dans les choses Font souvent ma parole et mon regard moroses. Mais d’avoir conscience et souci dans tel […]...
- Seigneur, vous m’avez laissé vivre Seigneur, vous m’avez laissé vivre Pour m’éprouver jusqu’à la fin. Vous châtiez cette chair ivre, Par la douleur et par la faim! Et Vous permîtes […]...
- Le temps de vivre Déjà la vie ardente incline vers le soir, Respire ta jeunesse, Le temps est court qui va de la vigne au pressoir, De l’aube au […]...
- Ores, plus que jamais, me plaît d’aimer la Muse Sonnet XXII. Ores, plus que jamais, me plaît d’aimer la Muse Soit qu’en français j’écrive ou langage romain, Puisque le jugement d’un prince tant humain […]...
- Ores qu’on voit le Ciel Sonnet LXXXIV. Ores qu’on voit le Ciel en cent mille bouchons Cracheter sur la terre une blanche dragée, Et que du gris hyver la perruque […]...
- C’est ores, mon Vineus, mon cher Vineus, c’est ore Sonnet XLII. C’est ores, mon Vineus, mon cher Vineus, c’est ore, Que de tous les chétifs le plus chétif je suis, Et que ce que […]...
- L’arbre et le jardinier Fable X, Livre V. – Lève une tête un peu moins haute, Toi qui n’es bon qu’à me chauffer. Tes fruits sont affreux. – C’est […]...
- Lai de la mort d’Amour Merci, gentilles Jouvencelles, M’avez reçu dans le châtel. Soyez tendres autant que belles, Saurez les chants du ménestrel ; Les retins de mon noble maître, […]...
- La complainte de France France, jadis on te souloit (1) nommer, En tous pays, le trésor de noblesse, Car un chacun pouvait en toi trouver Bonté, honneur, loyauté, gentillesse, […]...
- Pour la vicomtesse d’Auchy STANCES. 1608. Laisse-moi, Raison importune, Cesse d’affliger mon repos, En me faisant mal-à-propos Désespérer de ma fortune ; Tu perds temps de me secourir, Puisque […]...
- À toi qui veux mourir Ôh! ne t’envole pas, doux être, Ma colombe aux plumes d’argent! Reste : ici-bas tu fais connaître La joie à mon cœur indigent! Ne quitte […]...
- Jeunes amoureux nouveaux Jeunes amoureux nouveaux, En la nouvelle saison, Par les rues, sans raison Chevauchent faisant les sauts. Et font saillir des carreaux Le feu, comme de […]...
- Le baiser (I) N’êtes-vous pas toute petite Dans votre vaste appartement, Où comme un oiseau qui palpite Voltige votre pied normand? N’est-elle pas toute mignonne, Blanche dans l’ombre […]...
- L’homme et la puce Par des voeux importuns nous fatiguons les Dieux, Souvent pour des sujets même indignes des hommes. Il semble que le Ciel sur tous tant que […]...
- Le colimaçon Fable IV, Livre I. Sans ami, comme sans famille, Ici bas vivre en étranger ; Se retirer dans sa coquille Au signal du moindre danger […]...
- Un cœur Sitôt que j’eus le franc usage de mon cœur, Je le mis en des mains qui s’ouvraient pour le prendre ; C’étaient de douces mains, […]...
- Odelette Pourtant, si j’ai le chef plus blanc Que n’est d’un lis la fleur éclose, Et toi le visage plus franc Que n’est le bouton d’une […]...
- Amours d’oiseaux À Philippe Gille. I. Deux ramiers voyageurs, emperlés de rosée, Ont abattu leur vol au bord de ma croisée Ouverte à l’orient… Je les ai […]...
- Jocelyn, le 20 septembre 1793 Je ne sens plus le poids du temps ; le vol de l’heure D’une aile égale et douce en s’écoulant m’effleure ; Je voudrais chaque […]...
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage Sonnet XXXI. Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme celui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et […]...
- Si je n’étais pas assez bon Si je n’étais pas assez bon, Vois-tu, tu devais me le dire. J’ai l’habitude du pardon Comme toi celle du sourire. L’amant a dans son […]...
- Paraphrase du psaume CXXVIII Au nom du roi Louis XIII. À l’occasion de la première guerre des princes. 1614. Les funestes complots des âmes forcenées Qui pensaient triompher de […]...
- Séparation Je ne devais pas vous le dire ; Mes pleurs, plus forts que la vertu, Mouillant mon douloureux sourire, Sont allés sur vos mains écrire […]...
- La saison qui s’avance La saison qui s’avance Nous baille la défense D’user des us d’été, Le frisson de l’automne Déjà nous pelotonne Dans le lit mieux fêté. Fi […]...
- Indignation J’aurais bien voulu vivre en doux ermite, Vivre d’un radis et de l’eau qui court. Mais l’art est si long et le temps si court! […]...
- Saules pleureurs Chanson. Elle passe comme le vent, Ma jeunesse douce et sauvage! Ma joie est d’y penser souvent : Elle passe comme le vent, Mon cœur […]...
- Les membres et l’estomac Je devais par la Royauté Avoir commencé mon Ouvrage. A la voir d’un certain côté, Messer Gaster en est l’image. S’il a quelque besoin, tout […]...
- L’hiver a cessé : la lumière est tiède L’hiver a cessé : la lumière est tiède Et danse, du sol au firmament clair. Il faut que le cœur le plus triste cède À […]...
- À Madame *** Vos narines qui vont en l’air, Non loin de vos beaux yeux quelconques, Sont mignonnes comme ces conques Du bord de mer de bains de […]...
- Ode saphique XXX Belle dont les yeux doucement m’ont tué Par un doux regard qu’au cœur ils m’ont rué, Et m’ont en un roc insensible mué En mon […]...
- Vers pour le portrait de M. Honoré Daumier Celui dont nous t’offrons l’image, Et dont l’art, subtil entre tous, Nous enseigne à rire de nous, Celui-là, lecteur, est un sage. C’est un satirique, […]...
- Heureux celui qui peut longtemps suivre la guerre Sonnet XCIV. Heureux celui qui peut longtemps suivre la guerre Sans mort, ou sans blessure, ou sans longue prison! Heureux qui longuement vit hors de […]...
- Jamais adieu Ne t’en va pas, reste au rivage ; L’amour le veut, crois-en l’amour. La mort sépare tout un jour : Tu fais comme elle ; […]...
- L’imprudence Comme une fleur à plaisir effeuillée Pâlit, tombe et s’efface une brillante erreur. Ivre de toi, je rêvais le bonheur : Je rêvais, tu m’as […]...
- Tout ou Rien Sonnet. J’ai deux tentations, fortes également, Le duvet de la rose et le crin du cilice : Une rose du moins qui jamais ne se […]...
- La nuit d’hiver Qui m’appelle à cette heure, et par le temps qu’il fait? C’est une douce voix, c’est la voix d’une fille : Ah! je te reconnais […]...
- Ballade en l’honneur de Louise Michel Madame et Pauline Roland, Charlotte, Théroigne, Lucile, Presque Jeanne d’Arc, étoilant Le front de la foule imbécile, Nom des cieux, cœur divin qu’exile Cette espèce […]...
- Ballade du dernier amour Mes souvenirs sont si nombreux Que ma raison n’y peut suffire. Pourtant je ne vis que par eux, Eux seuls me font pleurer et rire. […]...