Né dans quelque trou malsain
D’Auvergne ou du Limousin,
Il bêche d’abord la terre.
Humble, sans désir, sans but ;
C’est le modeste début
Du propriétaire.
Dès que les temps sont plus beaux
Il achète des sabots
À quarante sous la paire
Et part, le cœur plein d’espoir
Il n’a pas l’air, à le voir,
D’un propriétaire.
D’abord pour gagner son pain
Il vend des peaux de lapin.
Quoique ce commerce altère,
Il ne boit pas son argent
Car il est intelligent,
Le propriétaire.
Si quelque minois moqueur
Lorgnant sa bourse et son cœur
Forçait la consigne altière!…
Sans escompter le futur
Il résiste et reste pur,
Le propriétaire.
Son magot d’abord petit
Tout doucement s’arrondit
Dans le calme et le mystère,
Puis, d’accord avec la loi,
Son or le fait presque roi,
Le propriétaire.
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