Ô tragiques instants du départ, heure amère
Où toute véritable amante se sent mère
Et, mesurant sa force à son amour pour nous,
Nous berce longuement au creux de ses genoux,
Et détourne ses yeux pleins de larmes, et rêve,
Et répond à nos vains serments d’une voix brève,
Et soupire, et se parle à soi-même, et parfois
Nous lisse avec lenteur les cheveux de ses doigts,
Ou sourit comme un doux enfant qui rit aux anges!
Son cœur sombre se peint dans ses regards étranges
Et ses bras convulsifs nous pressent sur son sein.
Elle tremble et gémit faiblement, et, soudain,
Appuyant sur nos yeux ses lèvres bien-aimées,
Nous boit l’âme au travers des paupières fermées.





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