À lutter contre toi d’où vient que je m’obstine,
Ô sang celte qui bats en ma veine latine,
Si, pour rendre à ton flot sa native âcreté,
Il m’a suffi de voir au fond du crépuscule,
Comme au fond d’un immense et brumeux ergastule,
La lune d’août ouvrir son œil ensanglanté?
Entre les fûts des pins qui rayaient son orbite
Et semblaient les barreaux d’une herse subite
Que l’on eût abaissée aux deux côtés du rail,
Tandis que nous roulions vers la Ville Éternelle,
Elle collait sa rouge et tragique prunelle,
Comme un Gaulois blessé derrière un soupirail.
Et j’ai senti que Rome et la molle Italie
Et Florence, où l’automne est sans mélancolie,
Et Baïes, dont tout cœur d’amant s’extasia,
Dans mon âme d’un soir s’étaient soudain voilées
Et qu’en elle un vaincu des anciennes mêlées
Pleurait encor, pleurait toujours Alésia.





Poèmes similaires:
- J’ai beau trouver bien sympathique Contrerime XLIX. J’ai beau trouver bien sympathique Feu Loufoquadio, Ses Japs en sucre candiot, Son Bouddha de boutique ; Faime mieux le subtil schéma, Sur […]...
- Ne pense, Robertet, que cette Rome-ci Sonnet LVXXXIII. Ne pense, Robertet, que cette Rome-ci Soit cette Rome-là qui te soulait tant plaire. On n’y fait plus crédit, comme l’on soulait faire, […]...
- À George Verlaine Ce livre ira vers toi comme celui d’Ovide S’en alla vers la Ville. Il fut chassé de Rome ; un coup bien plus perfide Loin […]...
- Sur l’océan couleur de fer Contrerime LXVI. Sur l’océan couleur de fer Pleurait un choeur immense Et ces longs cris dont la démence Semble percer l’enfer. Et pais la mort, […]...
- Emma Emma d’un clair ruisseau regardait l’onde pure, Et n’y voyait pas ses attraits ; Près d’elle il murmurait sous un ombrage frais, Sans qu’elle entendît […]...
- Le plus haut attentat que puisse faire un homme Le plus haut attentat que puisse faire un homme, C’est de lier la France ou de garrotter Rome C’est, quel que soit le lieu, le […]...
- Si je monte au Palais, je n’y trouve qu’orgueil Sonnet LXXX. Si je monte au Palais, je n’y trouve qu’orgueil, Que vice déguisé, qu’une cérémonie, Qu’un bruit de tambourins, qu’une étrange harmonie, Et de […]...
- Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c’est Rome LVXXXII. Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c’est Rome? Rome est de tout le monde un publique échafaud ; Une scène, un théâtre, auquel rien ne […]...
- Le désespoir de la vieille La petite vieille ratatinée se sentit toute réjouie en voyant ce joli enfant à qui chacun faisait fête, à qui tout le monde voulait plaire […]...
- Quand Auguste mourut Quand Auguste mourut, Rome, donnant l’exemple, Sur le mont Palatin lui fit bâtir un temple ; Et Livie y dressa des figures d’airain ; Elle […]...
- À une jeune fille Un baiser sur mon front! un baiser, même en rêve! Mais de mon front pensif le frais baiser s’enfuit ; Mais de mes jours taris […]...
- Croquis parisien La lune plaquait ses teintes de zinc Par angles obtus. Des bouts de fumée en forme de cinq Sortaient drus et noirs des hauts toits […]...
- Ma douleur est au cœur de ma vie Ainsi que ma douleur est au cœur de ma vie, Ta douleur, bien-aimée, est au cœur de la mienne ; Et, comme mon chagrin saigne […]...
- J’allais par des chemins perfides J’allais par des chemins perfides, Douloureusement incertain. Vos chères mains furent mes guides. Si pâle à l’horizon lointain Luisait un faible espoir d’aurore ; Votre […]...
- Vésuves et Cie Pompeïa-station – Vésuve, est-ce encor toi? Toi qui fis mon bonheur, tout petit, en Bretagne, – Du bon temps où la foi transportait la montagne […]...
- La fille du doge Si le doge est son père, ou si c’est quelque autre homme, C’est ce dont, pour ma part, je m’inquiète peu. Dès qu’elle a pris […]...
- Marco Quand Marco passait, tous les jeunes hommes Se penchaient pour voir ses yeux, des Sodomes Où les feux d’Amour brûlaient sans pitié Ta pauvre cahute, […]...
- Le chemin des pleurs À Madame Cousinery. Lorsque, portant sa croix, Jésus de Nazareth, Traîné sur le Calvaire, en gravissait la côte, Trébuchant dans sa robe écarlate, il pleurait […]...
- Ville morte Sonnet. Vague, perdue au fond des sables monotones, La ville d’autrefois, sans tours et sans remparts, Dort le sommeil dernier des vieilles Babylones, Sous le […]...
- La princesse Bérénice Sa tête fine dans sa main toute petite, Elle écoute le chant des cascades lointaines, Et, dans la plainte langoureuse des fontaines, Perçoit comme un […]...
- Pensée du soir A Ernest Raynaud Couché dans l’herbe pâle et froide de l’exil, Sous les ifs et les pins qu’argente le grésil, Ou bien errant, semblable aux […]...
- Charme indéfinissable et fin, le soir d’été Charme indéfinissable et fin, le soir d’été Se glisse, souffles, fleurs et voix, par les fenêtres. Comme sa paix se pose en baume sur les […]...
- Le lézard (Le lézard sur les ruines de Rome.) Un jour, seul dans le Colisée, Ruine de l’orgueil romain, Sur l’herbe de sang arrosée Je m’assis, Tacite […]...
- Église de Saint-Augustin Église de Saint-Augustin, Au porche maigre, à l’ample dôme Dont les cloches seraient à Rome Beaucoup mieux qu’ici, le matin, Si ta circonspecte opulence Ignore […]...
- À M. David, statuaire D’hommes tu nous fais dieux. RÉGNIER. Oh! que ne suis-je un de ces hommes Qui, géants d’un siècle effacé, Jusque dans le siècle où nous […]...
- Je fus jadis Hercule, or Pasquin je me nomme Sonnet CVIII. Je fus jadis Hercule, or Pasquin je me nomme, Pasquin fable du peuple, et qui fais toutefois Le même office encor que j’ai […]...
- La complainte de l’Âme Bretonne Sur la lande et dans les taillis, Cueillez l’ajonc et la bruyère, Doux compagnons à l’âme fière, Ô jeunes gens de mon pays! * * […]...
- Le paysan du Danube Je supplie avant tout les Dieux de m’assister : Veuillent les Immortels, conducteurs de ma langue, Que je ne dise rien qui doive être repris! […]...
- Nous ne faisons la cour aux filles de Mémoire Sonnet LXXXIV. Nous ne faisons la cour aux filles de Mémoire, Comme vous qui vivez libres de passion : Si vous ne savez donc notre […]...
- La couronne effeuillée J’irai, j’irai porter ma couronne effeuillée Au jardin de mon père où revit toute fleur ; J’y répandrai longtemps mon âme agenouillée : Mon père […]...
- L’Amour de l’Amour I. Aimez bien vos amours ; aimez l’amour qui rêve Une rose à la lèvre et des fleurs dans les yeux ; C’est lui que […]...
- Ère des Césars Un philosophe grec, persan ou byzantin, Débarqua sur les bords du Tibre un beau matin. Maint bourgeois tout de suite étourdit le pauvre homme Des […]...
- Keepsake Sa robe était de tulle avec des roses pâles, Et rose pâle était sa lèvre, et ses yeux froids, Froids et bleus comme l’eau qui […]...
- Aux prêtres Il sied de ressembler aux dieux. Ton Dieu, flamine, Dévore ses enfants ; ton Dieu, mage, extermine ; Augure, ton Dieu ment ; uléma, ton […]...
- Hugo Dundas Devant les douze lords de la chambre étoilée, Hugo Dundas fut grand. Du fond d’une tribune une femme voilée L’admirait en pleurant. Nuit, flambeaux, murs […]...
- En l’an 801 de Rome En l’an 801 de Rome César Claudius convint De quelques mesures, afin D’aider au bonheur des hommes. Un aqueduc fut parfait, Une loi réprima l’usure […]...
- Quand l’eunuque régnait à côté du césar Quand l’eunuque régnait à côté du césar, Quand Tibère, et Caïus, et Néron, sous leur char Foulaient Rome, plus morte, hélas! que Babylone, Le poète […]...
- Germanicus Pourquoi des anciens jours réveiller la mémoire? Ma voix suffirait elle à leur immense gloire? Laissez, laissez dormir les antiques douleurs, Ne forcez point mes […]...
- Je ne vois pas pourquoi je ferais autre chose Je ne vois pas pourquoi je ferais autre chose Que de rêver sous l’arbre où le ramier se pose ; Les chars passent, j’entends grincer […]...
- Réponds-moi T’ai-je vu chez mon père, Dans l’âge où tout est beau, Comme je dois, j’espère, Te voir près du tombeau? Sur les bords de ma […]...