Ô toi, qui fus mon écolière
En musique, et même en amour,
Viens dans mon paisible séjour
Exercer ton talent de plaire.
Viens voir ce qu’il m’en coûte à moi,
Pour avoir été trop bon maître.
Je serais mieux portant peut-être,
Si moins assidu près de toi,
Si moins empressé, moins fidèle,
Et moins tendre dans mes chansons,
J’avais ménagé des leçons
Où mon cœur mettait trop de zèle.
Ah! viens du moins, viens apaiser
Les maux que tu m’as faits, cruelle!
Ranime ma langueur mortelle ;
Viens me plaindre, et qu’un seul baiser
Me rende une santé nouvelle.
Fidèle à mon premier penchant,
Amour, je te fais le serment
De la perdre encor avec elle.
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