L’aube tricolore

Hier, j’ai surpris l’aurore à son premier éveil,
Quand le nid est muet encore sur la branche.
Là-haut, le sombre azur. Plus bas, la brume blanche.
Enfin, à l’horizon, un flamboiement vermeil.

Bleu, blanc, rouge! – Le ciel, à nos drapeaux pareil,
M’a rendu nos espoirs oubliés de revanche.
Car, captive en ces nœuds que, seul, le glaive tranche,
L’Alsace attend, là-bas où monte le soleil.

Que de jours et de jours, hélas! depuis l’outrage!
Peut-être – ô doute amer! – elle se décourage!
Elle doit, après tant d’angoisse et de douleurs,

Se demander parfois si l’on se souvient d’elle! –
– Non. Dans le matin clair arborant nos couleurs,
L’Alsace nous répond de loin :  » Je suis fidèle! « 


1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (1 votes, average: 5,00 out of 5)

Verset L’aube tricolore - François Coppée