À madame la princesse Douairière

XxPour l’inviter à revenir de Provence à Paris.

1605.

Quoi donc! grande princesse, en la terre adorée,
Et que même le ciel est contraint d’admirer,
Vous avez résolu de nous voir demeurer
En une obscurité d’éternelle durée?

La flamme de vos yeux, dont la cour éclairée
À vos rares vertus ne peut rien préférer,
Ne se lasse donc point de nous désespérer,
Et d’abuser les vœux dont elle est désirée?

Vous êtes en des lieux où les champs toujours verts,
Pour ce qu’ils n’ont jamais que de tièdes hivers,
Semblent en apparence avoir quelque mérite :

Mais si c’est pour cela que vous causez nos pleurs,
Comment faites-vous cas de chose si petite,
Vous de qui chaque pas fait naître mille fleurs?


1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (2 votes, average: 4,00 out of 5)

Verset À madame la princesse Douairière - François de Malherbe