Chant de printemps

Enfin le printemps nous donne
Sa couronne,
Et ses parfums précieux ;
Enfin parmi les prairies
Refleuries
S’égarent nos pas joyeux.

Vois à travers le feuillage
Du rivage,
Frémir le lac doux et pur!
Plus loin, vois, ô ma compagne!
La montagne
Briller dans les champs d’azur!

As-tu vu, de ta fenêtre
Disparaître
Du soir les riches couleurs?
As-tu senti, sur la plaine.
Quelle haleine
Monte des lilas en fleurs?

Le cœur, au printemps suave,
Sans entrave,
N’est-ce pas? Peut s’élever.
Tout aspire ce mystère
Dont la terre
S’enveloppe pour rêver.

Mais, plus que cette nature
Grande et pure,
Plus que les teintes des cieux ;
Bien plus que l’azur de l’onde
Si profonde,
Et que les monts glorieux ;

Plus que l’haleine surprise
De la brise
Dans les longs plis du rideau,
J’aime entre les fleurs écloses
Et les roses,
Voir briller ton œil si beau :

Ô toi, mon amour suprême!
J’aime, j’aime
Ton souris plein de douceur,
Ton souris qui me fait vivre,
Qui m’enivre
Et met le ciel dans mon cœur.


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Verset Chant de printemps - Henri Durand