Sonnet XX.
Heureux, de qui la mort de sa gloire est suivie,
Et plus heureux celui dont l’immortalité
Ne prend commencement de la postérité,
Mais devant que la mort ait son âme ravie.
Tu jouis (mon Ronsard), même durant ta vie,
De l’immortel honneur que tu as mérité :
Et devant que mourir (rare félicité)
Ton heureuse vertu triomphe de l’envie.
Courage donc, Ronsard, la victoire est à toi,
Puisque de ton côté est la faveur du Roi :
Là du laurier vainqueur tes tempes se couronnent,
Et là la tourbe épaisse à l’entour de ton flanc
Ressemble ces esprits, qui là-bas environnent
Le grand prêtre de Thrace au long sourpelis blanc.
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