Sonnet XXXV.
La nef qui longuement a voyagé, Dillier,
Dedans le sein du port à la fin on la serre :
Et le boeuf, qui longtemps a renversé la terre,
Le bouvier à la fin lui ôte le collier :
Le vieux cheval se voit à la fin délier,
Pour ne perdre l’haleine ou quelque honte acquerre :
Et pour se reposer du travail de la guerre,
Se retire à la fin le vieillard chevalier :
Mais moi, qui jusqu’ici n’ai prouvé que la peine,
La peine et le malheur d’une espérance vaine,
La douleur, le souci, les regrets, les ennuis,
Je vieillis peu à peu sur l’onde ausonienne,
Et si n’espère point, quelque bien qui m’advienne,
De sortir jamais hors des travaux où je suis.





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