Sonnet LVIII.
Le Breton est savant et sait fort bien écrire
En français et toscan, en grec et en romain,
Il est en son parler plaisant et fort humain,
Il est bon compagnon et dit le mot pour rire.
Il a bon jugement et sait fort bien élire
Le blanc d’avec le noir : il est bon écrivain,
Et pour bien compasser une lettre à la main,
Il y est excellent autant qu’on saurait dire.
Mais il est paresseux et craint tant son métier
Que s’il devait jeûner, ce crois-je, un mois entier,
Il ne travaillerait seulement un quart d’heure.
Bref il est si poltron, pour bien le deviser,
Que depuis quatre mois qu’en ma chambre il demeure,
Son ombre seulement me fait poltronniser.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Le progrès calme et fort, et toujours innocent Le Progrès calme et fort, et toujours innocent, Ne sait pas ce que c’est que de verser le sang. Il règne, conquérant désarmé ; quoi […]...
- Un plus savant que moi, Paschal, ira songer Sonnet II. Un plus savant que moi, Paschal, ira songer Avecques l’Ascréan dessus la double cime : Et pour être de ceux dont on fait […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- Je me ferai savant en la philosophie XXXII. Je me ferai savant en la philosophie, En la mathématique et médecine aussi : Je me ferai légiste, et d’un plus haut souci Apprendrai […]...
- Le savant et le fermier Que j’aime les héros dont je conte l’histoire! Et qu’à m’occuper d’eux je trouve de douceur! J’ignore s’ils pourront m’acquérir de la gloire ; Mais […]...
- Le château-fort À quoi pensent ces flots, qui baisent sans murmure Les flancs de ce rocher luisant comme une armure? Quoi donc! n’ont-ils pas vu dans leur […]...
- Sur un livre Breton Tel que ces fines cassolettes Des bazars de Smyrne et d’Oran, Où court en minces bandelettes Une sourate du Coran : Du sachet vidé sur […]...
- Fort en thème Vous aviez l’âge où flotte encore La double natte sur le dos, Mais où l’enfant qu’elle décore Sent le prix de pareils fardeaux ; L’âge […]...
- Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire Sonnet XI. Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire, Bien que de tels trésors l’avarice n’ait soin, Bien que de tels harnais le soldat n’ait […]...
- Bien perdu Entre quinze et vingt ans, le cœur tout neuf, qui sort De sa torpeur première et qui commence à vivre, S’enflamme quelquefois tout de bon, […]...
- Bien qu’elle soit ta meilleure amie Bien qu’elle soit ta meilleure amie, C’est farce ce que nous la trompons Jusques à l’excès, sans penser mie À elle, tant nos instants sont […]...
- Si tu le veux bien, divine Ignorante Si tu le veux bien, divine Ignorante, Je ferai celui qui ne sait plus rien Que te caresser d’une main errante. En le geste expert […]...
- Le loup et sa mère Fable XII, Livre V. LA LOUVE. Rarement à changer on gagne. Pourquoi veux-tu courir les champs? Crois-moi, reste sur la montagne. J’aime ces bois, j’aime […]...
- Celui vraiment était et sage et bien appris Sonnet CXVII. Celui vraiment était et sage et bien appris, Qui, connaissant du feu la semence divine Être des animants la première origine, De substance […]...
- Maraud, qui n’es maraud que de nom seulement Sonnet LIV. Maraud, qui n’es maraud que de nom seulement, Qui dit que tu es sage, il dit la vérité : Mais qui dit que […]...
- Je voudrais bien richement jaunissant Je voudrais bien richement jaunissant En pluie d’or goutte à goutte descendre Dans le beau sein de ma belle Cassandre, Lors qu’en ses yeux le […]...
- La chanson de la bien-aimée La chanson de la Bien-Aimée, Comme un trille d’oiseau siffleur, Monte dans la nuit parfumée. L’entendez-vous sous la ramée, A travers les pommiers en fleur, […]...
- Du temps que tu fus tout mon bien Du temps que tu fus tout mon bien, Ô tête bien-aimée et folle, Par caprice tu voulais bien Voir à mon front une auréole. Dans […]...
- Tu crois au marc de café Tu crois au marc de café, Aux présages, aux grands jeux : Moi je ne crois qu’en tes grands yeux. Tu crois aux contes de […]...
- Ô marâtre nature et marâtre es-tu bien Sonnet XLV. Ô marâtre nature (et marâtre es-tu bien, De ne m’avoir plus sage ou plus heureux fait naître), Pourquoi ne m’as-tu fait de moi-même […]...
- Tu peux bien ne pas revenir Tu peux bien ne pas revenir Si c’est à présent ton envie ; Mais redoute mon souvenir, Qui, malgré toi, t’aura suivie Dans les songes […]...
- Reprends ton bien Quand l’amitié tremblante T’abandonna mon sort, Que ta main bienfaisante Me sauva de la mort, Pour la reconnaissance Je pris l’amour, Et, moins que ta […]...
- Nous sommes bien faits Nous sommes bien faits l’un pour l’autre ; Pourtant quand tu me rencontreras Menant mes derniers embarras D’homme grave et de bon apôtre, Ruine encore […]...
- Écoutez la chanson bien douce Écoutez la chanson bien douce Qui ne pleure que pour vous plaire, Elle est discrète, elle est légère : Un frisson d’eau sur de la […]...
- Bien que déjà, ce soir Bien que déjà, ce soir L’automne Laisse aux sentes et aux orées, Comme des mains dorées, Lentes, les feuilles choir, Bien que déjà l’automne, Ce […]...
- Quand bien même une amère souffrance Sonnet. Non, quand bien même une amère souffrance Dans ce cœur mort pourrait se ranimer ; Non, quand bien même une fleur d’espérance Sur mon […]...
- Le retour de la bien-aimée I Que ces vallons déserts, que ces vastes prairies Où j’allais promener mes tristes rêveries, Que ces rivages frais, que ces bois, que ces champs, […]...
- J’ai beau trouver bien sympathique Contrerime XLIX. J’ai beau trouver bien sympathique Feu Loufoquadio, Ses Japs en sucre candiot, Son Bouddha de boutique ; Faime mieux le subtil schéma, Sur […]...
- Bien que les champs, les fleuves et les lieux Bien que les champs, les fleuves et les lieux, Les monts, les bois, que j’ai laissés derrière, Me tiennent loin de ma douce guerrière, Astre […]...
- Bien que la guerre soit âpre Sonnet X. Bien que la guerre soit âpre, fière et cruelle Et qu’un douteux combat dérobe la douceur, Que de deux camps mêlés l’une et […]...