Sonnet XIV.
Si l’importunité d’un créditeur me fâche,
Les vers m’ôtent l’ennui du fâcheux créditeur :
Et si je suis fâché d’un fâcheux serviteur,
Dessus les vers, Boucher, soudain je me défâche.
Si quelqu’un dessus moi sa colère délâche,
Sur les vers je vomis le venin de mon cœur :
Et si mon faible esprit est recru du labeur,
Les vers font que plus frais je retourne à ma tâche.
Les vers chassent de moi la molle oisiveté,
Les vers me font aimer la douce liberté,
Les vers chantent pour moi ce que dire je n’ose.
Si donc j’en recueillis tant de profits divers,
Demandes-tu, Boucher, de quoi servent les vers,
Et quel bien je reçois de ceux que je compose?
(2 votes, average: 2,50 out of 5)Poèmes similaires:
- Flatter un créditeur, pour son terme allonger Sonnet LXXXV. Flatter un créditeur, pour son terme allonger, Courtiser un banquier, donner bonne espérance, Ne suivre en son parler la liberté de France, Et […]...
- Ô combien est heureux qui n’est contraint de feindre Sonnet XLVIII. Ô combien est heureux qui n’est contraint de feindre, Ce que la vérité le contraint de penser, Et à qui le respect d’un […]...
- Ô combien le repos devrait être plaisant Sonnet LXVI. Ô combien le repos devrait être plaisant Après un long chemin, fâcheux et difficile! Ô combien la santé qui tire le débile Hors […]...
- Liberté douce et gracieuse Stance IX. Liberté douce et gracieuse, Des petits animaux le trésor, Ah liberté, combien es-tu plus précieuse Ni que les perles ni que l’or! Suivant […]...
- Ôtez votre beauté, ôtez votre jeunesse Ôtez votre beauté, ôtez votre jeunesse, Ôtez ces rares dons que vous tenez des cieux, Ôtez ce bel esprit, ôtez-moi ces beaux yeux, Cet aller, […]...
- Ma maîtresse est toute angelette Ma maîtresse est toute angelette, Toute belle fleur nouvelette, Toute mon gracieux accueil, Toute ma petite brunette, Toute ma douce mignonnette, Toute mon coeur, toute […]...
- Un plus savant que moi, Paschal, ira songer Sonnet II. Un plus savant que moi, Paschal, ira songer Avecques l’Ascréan dessus la double cime : Et pour être de ceux dont on fait […]...
- Las où est maintenant ce mépris de Fortune Sonnet VI. Las où est maintenant ce mépris de Fortune Où est ce coeur vainqueur de toute adversité, Cet honnête désir de l’immortalité, Et cette […]...
- Magny, je ne puis voir un prodigue d’honneur Sonnet LXVII. Magny, je ne puis voir un prodigue d’honneur, Qui trouve tout bien fait, qui de tout s’émerveille, Qui mes fautes approuve et me […]...
- À propos d’un centenaire de Calderon A José Maria de Heredia Ce poète terrible et divinement doux, Plus large que Corneille et plus haut que Shakespeare, Grand comme Eschyle avec ce […]...
- Après avoir longtemps erré sur le rivage Sonnet XVII. Après avoir longtemps erré sur le rivage Où l’on voit lamenter tant de chétifs de cour, Tu as atteint le bord où tout […]...
- Douce Maîtresse Douce Maîtresse, touche, Pour soulager mon mal, Ma bouche de ta bouche Plus rouge que coral ; Que mon col soit pressé De ton bras […]...
- Le repos Le plaisir mystique et païen, L’amour, la beauté, le désir Ont fait plus de mal que de bien À mon âme qui s’en revient Lasse […]...
- Les esprits revêches Connais-tu ces épis sans grâce, Qui, dans une manche glissés, Par leurs poils revêches hissés, Grimpent d’autant plus qu’on les chasse? Tels sont, contredisant toujours […]...
- Le serment Idole de ma vie, Mon tourment, mon plaisir, Dis-moi si ton envie S’accorde à mon désir? Comme je t’aime en mes beaux jours, Je veux […]...
- Le lion abattu par l’homme On exposait une peinture Où l’artisan avait tracé Un Lion d’immense stature Par un seul homme terrassé. Les regardants en tiraient gloire. Un Lion en […]...
- Bonjour mon coeur Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie. Bonjour mon oeil, bonjour ma chère amie, Hé! bonjour ma toute belle, Ma mignardise, bonjour, Mes délices, mon […]...
- N’étant, comme je suis, encore exercité Sonnet III. N’étant, comme je suis, encore exercité Par tant et tant de maux au jeu de la fortune, Je suivais d’Apollon la trace non […]...
- La Liberté, ou le Serment des trois Suisses Ils étaient là tous trois! A travers les nuages, La lune révélait sur leurs mâles visages D’un héroïque espoir les présages vainqueurs : Sous leurs […]...
- Mon rêve » Jeune imprudent, ne brave pas l’orage, L’indépendance est un mot oublié! Courbe ton front! » me disait un vieux sage, Qu’au char des grands […]...
- Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c’est Rome LVXXXII. Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c’est Rome? Rome est de tout le monde un publique échafaud ; Une scène, un théâtre, auquel rien ne […]...
- L’âne et le cerf Fable XIV, Livre I. Vive la liberté! criait, dans la prairie ; L’unique fois, hélas! qu’il se soit emporté, Martin, qui se croyait vraiment en […]...
- Si les larmes servaient de remède au malheur Sonnet LII. Si les larmes servaient de remède au malheur, Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter, On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter, Et […]...
- Beauté, mon cher souci Beauté, mon cher souci, de qui l’âme incertaine A, comme l’Océan, son flux et son reflux, Pensez de vous résoudre à soulager ma peine, Ou […]...
- La Sainte ta patronne La sainte, ta patronne, est surtout vénérée Dans nos pays du Nord et toute la contrée Dont je suis à demi, la Lorraine et l’Ardenne. […]...
- Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront Sonnet V. Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront, Ceux qui aiment l’honneur, chanteront de la gloire, Ceux qui sont près du roi, publieront sa […]...
- Mois d’août Par les branches désordonnées Le coin d’étang est abrité, Et là poussent en liberté Campanules et graminées. Caché par le tronc d’un sapin, J’y vais […]...
- A un astronome Ami, si dans le ciel, sur ces pages d’azur Dont votre œil lit d’en bas les sublimes merveilles, Vous savez une étoile où, pour ses […]...
- Midi au village Nul troupeau n’erre ni ne broute ; Le berger s’allonge à l’écart ; La poussière dort sur la route, Le charretier sur le brancard. Le […]...
- Pour toujours! L’espoir divin qu’à deux on parvient à former Et qu’à deux on partage, L’espoir d’aimer longtemps, d’aimer toujours, d’aimer Chaque jour davantage ; Le désir […]...