Il est des maux sans nom, dont la morne amertume
Change en affreuses nuits les jours qu’elle consume.
Se plaindre est impossible ; on ne sait plus parler ;
Les pleurs même du cœur refusent de couler.
On ne se souvient pas, perdu dans le naufrage,
De quel astre inclément s’est échappé l’orage.
Qu’importe? Le malheur s’est étendu partout ;
Le passé n’est qu’une ombre, et l’attente un dégoût.
C’est quand on a perdu tout appui de soi-même ;
C’est quand on n’aime plus, que plus rien ne nous aime ;
C’est quand on sent mourir son regard attaché
Sur un bonheur lointain qu’on a longtemps cherché,
Créé pour nous peut-être! et qu’indigne d’atteindre,
On voit comme un rayon trembler, fuir… et s’éteindre.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)Poèmes similaires:
- Le déchiffrement des esprits L’homme vain dit ce qu’il veut faire, L’homme fort dit ce qu’il a fait ; Inconnu, si tu veux me plaire, Révèle-moi ce qui te […]...
- La jeune châtelaine » Je vous défends, châtelaine, De courir seule au grand bois. » M’y voici, tout hors d’haleine, Et pour la seconde fois. J’aurais manqué de […]...
- Ma grand-mère Ma grand-mère, un soir à sa fête, De vin pur ayant bu deux doigts, Nous disait en branlant la tête : Que d’amoureux j’eus autrefois! […]...
- L’entrevue au ruisseau L’eau nous sépare, écoute bien : Si tu fais un pas, tu n’as rien. Voici ma plus belle ceinture, Elle embaume encor de mes fleurs. […]...
- Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
- Dedans des Prez je vis une Dryade Dedans des Prez je vis une Dryade, Qui comme fleur s’assisoyt par les fleurs, Et mignotoyt un chappeau de couleurs, Echevelée en simple verdugade. Des […]...
- Tristesse J’ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaieté ; J’ai perdu jusqu’à la fierté Qui faisait croire à mon génie. […]...
- Le moyen pour réussir Travailler, même avec courage, Mais sans méthode, est temps perdu. Pour faire un travail étendu Apprends à diviser l’ouvrage : Qui, pour abattre une forêt, […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- L’étranger Sonnet. Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu? Ton cœur ne trouve rien qui l’enchaîne ou ravisse, Ta pensée et tes sens, […]...
- Chanson de la plus haute tour Oisive jeunesse A tout asservie, Par délicatesse J’ai perdu ma vie. Ah! Que le temps vienne Où les coeurs s’éprennent. Je me suis dit : […]...
- Qu’en avez-vous fait Vous aviez mon coeur, Moi, j’avais le vôtre : Un coeur pour un coeur ; Bonheur pour bonheur! Le vôtre est rendu, Je n’en ai […]...
- L’accablement Mes yeux rendus à la lumière, Mais fatigués de tant de pleurs, S’offensent des vives couleurs, Et baissent leur faible paupière. Les voix n’ont plus […]...
- La prière perdue Inexplicable cœur, énigme de toi-même, Tyran de ma raison, de la vertu que j’aime, Ennemi du repos, amant de la douleur, Que tu me fais […]...
- L’angoisse Nature, rien de toi ne m’émeut, ni les champs Nourriciers, ni l’écho vermeil des pastorales Siciliennes, ni les pompes aurorales, Ni la solennité dolente des […]...
- La nuit d’hiver Qui m’appelle à cette heure, et par le temps qu’il fait? C’est une douce voix, c’est la voix d’une fille : Ah! je te reconnais […]...
- L’absence Huit jours sont écoulés depuis que dans ces plaines Un devoir importun a retenu mes pas. Croyez à ma douleur, mais ne l’éprouvez pas. Puissiez-vous […]...
- L’isolement Quoi! ce n’est plus pour lui, ce n’est plus pour l’attendre, Que je vois arriver ces jours longs et brûlants? Ce n’est plus son amour […]...
- La première heure de l’année XxMinuit! l’année expire ; et l’année est éclose. Une reine nouvelle entre dans l’univers : Reine enfant, dans ses mains que de hochets divers! Que […]...
- La couronne effeuillée J’irai, j’irai porter ma couronne effeuillée Au jardin de mon père où revit toute fleur ; J’y répandrai longtemps mon âme agenouillée : Mon père […]...
- Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit Sonnet LIII. Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit Des vieillards ne laissons à faire bonne chère : Vivons, puisque la vie est si […]...
- Les deux amis Deux vrais Amis vivaient au Monomotapa : L’un ne possédait rien qui n’appartînt à l’autre : Les amis de ce pays-là Valent bien, dit-on, ceux […]...
- Le coucher d’un petit garçon Regarde : plus de feux, plus de bruit. Tout se tait. La lune tout à l’heure à l’horizon montait, Tandis que tu parlais. Victor Hugo. […]...
- Je l’ai vu Ma sœur, il ne faut me blâmer Si ma tristesse est sans colère : Je ne peux me sauver d’aimer, Et celui qui m’aima ne […]...
- L’adieu Adieu pour toujours, Mes amours ; Ne pleure pas, Tes pleurs ont trop d’appas! Presse encor ma main ; Mais, demain, Il aura fui, Le […]...
- Le petit menteur Venez bien près, plus près, qu’on ne puisse m’entendre. Un bruit vole sur vous, mais qu’il est peu flatteur! Votre mère en est triste ; […]...
- Le lendemain du premier jour de mai Le lendemain du premier jour de may, Dedens mon lit ainsi que je dormoye, Au point du jour m’avint que je songay Que devant moy […]...
- Pan et la Fortune Un jeune grand seigneur à des jeux de hasard Avait perdu sa dernière pistole, Et puis joué sur sa parole : Il fallait payer sans […]...
- La tourterelle et la fauvette Une fauvette jeune et belle S’amusait à chanter tant que durait le jour ; Sa voisine la tourterelle Ne voulait, ne savait rien faire que […]...
- Le premier amour Vous souvient-il de cette jeune amie, Au regard tendre, au maintien sage et doux? À peine, hélas! au printemps de sa vie, Son cœur sentit […]...