Sonnet.
Tout à l’heure, sous les éclats
Et les souffles de la tempête,
Le saule brandillait sa tête,
Et l’étang cognait ses bords plats.
Avec de mortelles alarmes,
Par ce vent, ces rumeurs, ces feux,
L’arbre tordait ses longs cheveux
Sur l’eau qui balayait ses larmes.
Calme, à présent, l’étang reluit,
Le ciel illumine la nuit,
Et, sans qu’une brise l’effleure,
Le Narcisse des végétaux
Admire encore dans les eaux
Sa figure verte qui pleure.
(2 votes, average: 4,50 out of 5)
Poèmes similaires:
- Les feuilles de saule L’air était pur ; un dernier jour d’automne, En nous quittant, arrachait la couronne Au front des bois ; Et je voyais d’une marche suivie […]...
- Extase du soir Sonnet. Droits et longs, par les prés, de beaux fils de la Vierge Horizontalement tremblent aux arbrisseaux. La lumière et le vent vernissent les ruisseaux. […]...
- La vieille échelle Sonnet. Gisant à plat dans la pierraille, Veuve à jamais du pied humain, L’échelle, aux tons de parchemin, Pourrit au bas de la muraille. Jadis, […]...
- Extase Mon cœur dans le silence a soudain tressailli, Comme une onde que trouble une brise inquiète ; Puis la paix des beaux soirs doucement s’est […]...
- Soirs (III) Sonnet. Le ciel comme un lac d’or pâle s’évanouit, On dirait que la plaine, au loin déserte, pense ; Et dans l’air élargi de vide […]...
- Les ailes Sonnet. Grand ciel, tu m’es témoin que j’étais tout enfant Quand par témérité j’ai demandé des ailes ; Convoitant de si bas les voûtes éternelles, […]...
- Seigneur, ne pensez pas d’ouïr chanter ici Sonnet LX. Seigneur, ne pensez pas d’ouïr chanter ici Les louanges du roi, ni la gloire de Guise, Ni celle que se sont les Châtillons […]...
- Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit Sonnet LIII. Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit Des vieillards ne laissons à faire bonne chère : Vivons, puisque la vie est si […]...
- L’indifférent Sonnet. Dans le parc vaporeux où l’heure s’énamoure, Les robes de satin et les sveltes manteaux Se mêlent, reflétés au ciel calme des eaux, Et […]...
- Le parfum Sonnet. Lecteur, as-tu quelquefois respiré Avec ivresse et lente gourmandise Ce grain d’encens qui remplit une église, Ou d’un sachet le musc invétéré? Charme profond, […]...
- À un poète mort Sonnet. Toi dont les yeux erraient, altérés de lumière, De la couleur divine au contour immortel Et de la chair vivante à la splendeur du […]...
- Ballade de ses regrets Je veux chanter ma ballade à mon tour! Ô Poésie, ô ma mère mourante, Comme tes fils t’aimaient d’un grand amour Dans ce Paris, en […]...
- À son livre Sonnet. Mon livre (et je ne suis sur ton aise envieux), Tu t’en iras sans moi voir la Cour de mon Prince. Hé, chétif que […]...
- Les femmes sont fleurs Sonnet. Il y a des moments où les femmes sont fleurs ; On n’a pas de respect pour ces fraîches corolles… Je suis un papillon […]...
- I Sonnet I Sonnet Avec la manière de s’en servir. Réglons notre papier et formons bien nos lettres : Vers filés à la main et d’un pied […]...
- Je t’aime mieux Oh! Non, ne crois pas que ma flamme Se soit éteinte avec le temps ; Sur mes sens tu régnas longtemps, Tu vis aujourd’hui dans […]...
- Les deux âges Ce n’était, l’an passé, qu’une enfant blanche et blonde Dont l’œil bleu, transparent et calme comme l’onde Du lac qui réfléchit le ciel riant d’été, […]...
- La musique Sonnet. La musique souvent me prend comme une mer! Vers ma pâle étoile, Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, Je mets […]...
- Mille baisers perdus Sonnet LVIII. Mille baisers perdus, mille et mille faveurs, Sont autant de bourreaux de ma triste pensée, Rien ne la rend malade et ne l’a […]...
- La coupe Sonnet. Au temps des Immortels, fils de la vie en fête, Où la Lyre élevait les assises des tours, Un artisan sacré modela mes contours […]...
- Ascension Sonnet. À mesure que l’on s’élève Au-dessus des mornes terrains, On sent le poids de ses chagrins Se désalourdir comme en rêve. Pour l’âme, alors, […]...
- À l’aube Sonnet. Brûlé par l’énorme lumière Irradiant du ciel caillé, – Stupéfait, recroquevillé, Hâlé, sali par la poussière, Le pauvre paysage mort Se ranime à l’heure […]...
- Paysage mauvais Sonnet. Sables de vieux os – Le flot râle Des glas : crevant bruit sur bruit… – Palud pâle, où la lune avale De gros […]...
- Le vieux pont Sonnet. Ce bon vieux pont, sous ses trois arches, En a déjà bien vu de l’eau Passer verte avec du galop Ou du rampement dans […]...
- Le mirage Sonnet. Le ciel ayant figé ses grands nuages roses, Émeraudés, lilas, cuivreux et violets, L’étang clair, miroitant dans la douceur des choses, Renvoya leur image […]...
- La roue de moulin Les nuages traînant leurs blocs Autour du soleil qui les troue, On voit reflamboyer la roue Du moulin bâti dans les rocs. Et la chose […]...
- Vers cet espace calme Vers cet espace calme où tourne l’hirondelle Et qui ne connaît pas le cri des chairs mortelles, Portez-moi, longs soupirs des oiseaux et des branches, […]...
- Ville morte Sonnet. Vague, perdue au fond des sables monotones, La ville d’autrefois, sans tours et sans remparts, Dort le sommeil dernier des vieilles Babylones, Sous le […]...
- Vapeurs de mares Sonnet. Le soir, la solitude et la neige s’entendent Pour faire un paysage affreux de cet endroit Blêmissant au milieu dans un demi-jour froid Tandis […]...
- Un jour d’hiver Sonnet. Arqué haut sur les monts et d’un bleu sans nuages Qu’un triomphant soleil embrase éblouissant, Le ciel, par la vallée où la chaleur descend, […]...