Quand on arrive au Val des Ronces
On l’inspecte, le cœur serré,
Ce gouffre épineux, bigarré
De rocs blancs qu’un torrent noir ponce.
Partout, sous ce tas qui s’engonce,
Guette un dard, toujours préparé,
Qui, triangulaire, acéré,
Si peu qu’il vous pique, s’enfonce.
S’y risquer? le sourcil se fronce!
En sort-on, une fois entré?
Qu’on appelle? pas de réponse…
C’est si loin, si seul, si muré!
Puis, ce fouillis démesuré
Innombrablement vous dénonce
Ces aspics, dont du rouge fonce
Le jaunâtre et le mordoré :
On n’est pas du tout rassuré
Quand on arrive au Val des Ronces!
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Les collines Quand je monte vers la barrière, En laissant la ville en arrière, Quand la rue est près de finir, Un mirage, un décor, un rêve […]...
- Chelles J’aime Chelles et ses cressonnières, Et le doux tic-tac des moulins Et des coeurs, autour des meunières ; Quant aux blancs meuniers, je les plains. […]...
- Le roi des buveurs Tenez! fit le soulard à bonnet de coton, Allumant ses yeux ronds dans sa figure en poire, J’ai connu plus buveur que moi. Voilà l’histoire […]...
- Roses d’automne Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore, Comme par un prodige inouï du soleil, Avec plus de langueur et plus de charme […]...
- Le Temps pascal Chrétien, la cloche t’appelle, Viens donc, viens donc, Viens prier à la chapelle, Viens chercher le saint pardon. C’est pour l’Église romaine L’instant du deuil […]...
- Le voyage Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte, Sans songer seulement à demander sa route ; Aller de chute en chute, et, se traînant […]...
- Les deux amis Deux vrais Amis vivaient au Monomotapa : L’un ne possédait rien qui n’appartînt à l’autre : Les amis de ce pays-là Valent bien, dit-on, ceux […]...
- Laissez-moi penser à mon aise Laissez-moi penser à mon aise : Hélas! donnez m’en le loisir. Je devise (1) avecques plaisir, Combien que ma bouche se taise. Quand Mélancolie mauvaise, […]...
- Salut à l’île d’Ischia Il est doux d’aspirer, en abordant la grève, Le parfum que la brise apporte à l’étranger, Et de sentir les fleurs que son haleine enlève […]...
- L’impatience Ô ciel! après huit jours d’absence, Après huit siècles de désirs, J’arrive, et ta froide prudence Recule l’instant des plaisirs Promis à mon impatience! » […]...
- La pie et la colombe Une colombe avait son nid Tout auprès du nid d’une pie. Cela s’appelle voir mauvaise compagnie, D’accord ; mais de ce point pour l’heure il […]...
- Marine Les chars d’argent et de cuivre – Les proues d’acier et d’argent – Battent l’écume, – Soulèvent les souches des ronces. Les courants de la […]...
- Le bûcheron et la mort Le dos chargé de bois, et le corps tout en eau, Un pauvre bûcheron, dans l’extrême vieillesse, Marchait en haletant de peine et de détresse. […]...
- Petit-loup Portant sur lui de grosses sommes, Tard, le maquignon s’en revient, Lorsque, soudain, il est attaqué par deux hommes. D’un coup de voix stridente il […]...
- La fortune et le jeune enfant Sur le bord d’un puits très profond Dormait, étendu de son long, Un enfant alors dans ses classes. Tout est aux écoliers couchette et matelas. […]...
- À M. Charles Magnard Justice est le ciment des Etats monarchiques, L’arc-boutant de la paix, le bras droit des Rois, Fille aînée de Dieu, trésorière des lois, La base […]...
- La Sérénade Mère, quel doux chant me réveille? Minuit! c’est l’heure où l’on sommeille. Qui peut, pour moi, venir si tard Veiller et chanter à l’écart? Dors, […]...
- Dans les parcs Tant que dans les places publiques Les bancs remplissent leur devoir D’hôtels sans frais ni domestiques, Des gueux oisifs y viennent choir. Vieillards qu’a rejetés […]...
- Tant de fois s’appointer, tant de fois se fascher Tant de fois s’appointer, tant de fois se fascher, Tant de fois rompre ensemble et puis se renoüer, Tantost blasmer Amour et tantost le loüer, […]...
- Un ange Dans toutes les douleurs humaines Toujours avec nous de moitié, Quel instinct secret vers nos peines Guide ainsi ta tendre pitié? Dès ce jeune âge […]...
- Lorsque l’enfant paraît Le toit s’égaie et rit. ANDRÉ CHÉNIER. Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller […]...
- L’oiseau blessé d’une flèche Mortellement atteint d’une flèche empennée, Un Oiseau déplorait sa triste destinée, Et disait, en souffrant un surcroît de douleur : » Faut-il contribuer à son […]...
- Sonnet impressionniste (4) Les haches sonnent dur, le sol est presque nu, A la terre, les gels d’automne se font rudes. – Amante qui chassa l’amant par lassitude, […]...
- Réponse à l’esprit des bois Nain qui me railles, Gnome aperçu Dans les broussailles, Ailé, bossu ; Face moisie, Sur toi, boudeur, La poésie Tourne en laideur. Magot de l’Inde, […]...
- La convalescence d’un enfant – Réveillez-vous, ma sœur, votre enfant vous appelle ; Ses yeux se sont ouverts, et sa bouche a parlé ; Un Ange l’emportait vers la […]...
- Fog! Ce brouillard de Paris est fade, On dirait même qu’il est clair Au prix de cette promenade Que l’on appelle Leicester Square Mais le brouillard […]...
- Vêpres rustiques Le dernier coup de vêpres a sonné : l’on tinte. Entrons donc dans l’Église et couvrons-nous d’eau sainte. Il y a peu de monde encore. […]...
- À Albert Dürer Dans les vieilles forêts où la sève à grands flots Court du fût noir de l’aulne au tronc blanc des bouleaux, Bien des fois, n’est-ce […]...
- En mai Une sorte de verve étrange, point muette, Point sourde, éclate et fait du printemps un poète ; Tout parle et tout écoute et tout aime […]...
- À la Pologne Jusqu’au jour, ô Pologne! où tu nous montreras Quelque désastre affreux, comme ceux de la Grèce, Quelque Missolonghi d’une nouvelle espèce, Quoi que tu puisses […]...