Ami, le temps n’est plus des guitares, des plumes,
Des créanciers, des duels hilares à propos
De rien, des cabarets, des pipes aux chapeaux
Et de cette gaîté banale où nous nous plûmes.
Voici venir, ami très tendre qui t’allumes
Au moindre dé pipé, mon doux briseur de pots,
Horatio, terreur et gloire des tripots,
Cher diseur de jurons à remplir cent volumes,
Voici venir parmi les brumes d’Elseneur
Quelque chose de moins plaisant, sur mon honneur,
Qu’Ophélia, l’enfant aimable qui s’étonne,
C’est le spectre, le spectre impérieux! Sa main
Montre un but et son oeil éclaire et son pied tonne,
Hélas! et nul moyen de remettre à demain!





Poèmes similaires:
- Le fantôme D’un souffle printanier l’air tout à coup s’embaume. Dans notre obscur lointain un spectre s’est dressé, Et nous reconnaissons notre propre fantôme Dans cette ombre […]...
- Quelque chose que je dis d’amour Quelque chose que je dis D’amour, non de son pouvoir. Toutefois, pour dire voir, J’ai une Dame choisie, La mieux en bien accomplie Que l’on […]...
- Beauté des femmes Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles Qui font souvent le bien et peuvent tout le mal, Et ces yeux, où plus rien […]...
- La ferme Voici l’asile pur des champs : voici la ferme, Le potager étroit, le grand clos de pommiers, La cour vaste où les coqs grattent les […]...
- En septembre Parmi la chaleur accablante Dont nous torréfia l’été, Voici se glisser, encor lente Et timide, à la vérité, Sur les eaux et parmi les feuilles, […]...
- Une terre au flanc maigre Une terre au flanc maigre, âpre, avare, inclément, Où les vivants pensifs travaillent tristement, Et qui donne à regret à cette race humaine Un peu […]...
- Amour me tue, et si je ne veux dire Amour me tue, et si je ne veux dire Le plaisant mal que ce m’est de mourir : Tant j’ai grand peur, qu’on veuille secourir […]...
- Fin d’année Sous des cieux faits de filasse et de suie, D’où choit morne et longue la pluie, Voici pourrir Au vent tenace et monotone, Les ors […]...
- Scrupule (I) Je veux lui dire quelque chose, Je ne peux pas ; Le mot dirait plus que je n’ose, Même tout bas. D’où vient que je […]...
- L’interprète Sonnet. L’inclinaison de ce vieux saule Sur le vieil étang soucieux Que pas une brise ne frôle, A quelque chose de pieux. Et l’on dirait […]...
- Pierrot Ce n’est plus le rêveur lunaire du vieil air Qui riait aux aïeux dans les dessus de porte ; Sa gaîté, comme sa chandelle, hélas! […]...
- Je ne demande pas autre chose aux forêts Je ne demande pas autre chose aux forêts Que de faire silence autour des antres frais Et de ne pas troubler la chanson des fauvettes. […]...
- Le chameau et les bâtons flottants Le premier qui vit un Chameau S’enfuit à cet objet nouveau ; Le second approcha ; le troisième osa faire Un licou pour le Dromadaire. […]...
- Magny, je ne puis voir un prodigue d’honneur Sonnet LXVII. Magny, je ne puis voir un prodigue d’honneur, Qui trouve tout bien fait, qui de tout s’émerveille, Qui mes fautes approuve et me […]...
- Le lion amoureux À Mademoiselle de Sévigné. Sévigné, de qui les attraits Servent aux Grâces de modèle, Et qui naquîtes toute belle, A votre indifférence près, Pourriez-vous être […]...
- Cependant que tu dis ta Cassandre divine Sonnet XIX. Cependant que tu dis ta Cassandre divine, Les louanges du roi, et l’héritier d’Hector, Et ce Montmorency, notre français Nestor, Et que de […]...
- Quand je te dis adieu, pour m’en venir ici Sonnet XXVIII. Quand je te dis adieu, pour m’en venir ici, Tu me dis, mon La Haye, il m’en souvient encore : Souvienne-toi, Bellay, de […]...
- Embrasse-moi, mon cœur Embrasse-moi, mon cœur, baise-moi, je t’en prie, Presse-moi, serre-moi! À ce coup je me meurs! Mais ne me laisse pas en ces douces chaleurs : […]...
- Si nos coeurs ont brûlé Si nos coeurs ont brûlé en des jours exaltants D’une amour claire autant que haute, L’âge aujourd’hui nous fait lâches et indulgents Et paisibles devant […]...
- Le spectre de la rose Soulève ta paupière close Qu’effleure un songe virginal ; Je suis le spectre d’une rose Que tu portais hier au bal. Tu me pris encore […]...
- La remariée Le corps prostitué de la veuve infidèle Est maudit chaque nuit par un spectre blafard Dont l’œillade ironique et le baiser cafard Viennent la chatouiller […]...
- Ce qui m’arrive est affreux Ce qui m’arrive est affreux : Elle est morte, je l’enterre. L’adieu fut très douloureux ; Mais je commence à me taire. J’ai, comme on […]...
- La saison qui s’avance La saison qui s’avance Nous baille la défense D’user des us d’été, Le frisson de l’automne Déjà nous pelotonne Dans le lit mieux fêté. Fi […]...
- Toute cette nuit nous avons Toute cette nuit nous avons Relu le vieil ami Shakspere Aux beaux endroits que nous savons, Et voici que la nuit expire. Nous avons longtemps […]...
- Quinze longs jours encore et plus de six semaines Quinze longs jours encore et plus de six semaines Déjà! Certes, parmi les angoisses humaines La plus dolente angoisse est celle d’être loin. On s’écrit, […]...
- Le sermon du curé Fable IV, Livre V. Mes bons amis, je dois en convenir, Je n’imaginais pas qu’un mort pût revenir ; Que bien empaqueté, soit dans cette […]...
- Le bœuf, le cheval et l’âne Un bœuf, un baudet, un cheval, Se disputaient la préséance. Un baudet! direz-vous, tant d’orgueil lui sied mal. A qui l’orgueil sied-il? et qui de […]...
- La caravane La caravane humaine au Sahara du monde, Par ce chemin des ans qui n’a pas de retour, S’en va traînant le pied, brûlée aux feux […]...
- Amour, divin rôdeur Amour, divin rôdeur, glissant entre les âmes, Sans te voir de mes yeux, je reconnais tes flammes. Inquiets des lueurs qui brûlent dans les airs, […]...
- Les braconniers et le lièvre Fable IX, Livre IV. Prétendons-nous au même office ; Aspirons-nous au même objet, Sous-lieutenance ou bénéfice, Trône ou fauteuil ; en ce projet, Mes bons […]...
- Le chien de Jean de Nivelle C’est le chien de Jean de Nivelle Qui mord sous l’œil même du guet Le chat de la mère Michel ; François-les-bas-bleus s’en égaie. La […]...
- Tu bois, c’est hideux presque autant que moi Tu bois, c’est hideux! presque autant que moi. Je bois, c’est honteux, presque plus que toi, Ce n’est plus ce qu’on appelle une vie… Ah! […]...
- Les chiens qui dansent Fable II, Livre V. Je suis un peu badaud, je n’en disconviens pas. Tout m’amuse ; depuis ces batteurs d’entrechats, Depuis ces brillants automates, Dont […]...
- À cette terre, où l’on ploie À cette terre, où l’on ploie Sa tente au déclin du jour, Ne demande pas la joie. Contente-toi de l’amour! Excepté lui, tout s’efface. La […]...
- À tuer Voici venir le printemps vague Je veux être belle. Une bague Attire à ma main ton baiser. Aime-moi bien! Aime-moi toute Surtout jamais, jamais de […]...
- Stances à Molière (Sur sa comédie L’école des femmes.) En vain mille jaloux esprits, Molière, osent avec mépris Censurer ton plus bel ouvrage : Sa charmante naïveté S’en […]...
- La neige à travers la brume La neige à travers la brume Tombe et tapisse sans bruit Le chemin creux qui conduit A l’église où l’on allume Pour la messe de […]...
- Solitude Les choses formant d’habitude Au plus fauve endroit leur tableau : Les rochers, les arbres et l’eau, Manquent à cette solitude. D’un gris fané de […]...
- Initium Les violons mêlaient leur rire au chant des flûtes, Et le bal tournoyait quand je la vis passer Avec ses cheveux blonds jouant sur les […]...
- Les peupliers de Keranroux Le soir a tendu de sa brume Les peupliers de Keranroux. La première étoile s’allume : Viens-t’en voir les peupliers roux. Fouettés des vents, battus […]...