Nature, rien de toi ne m’émeut, ni les champs
Nourriciers, ni l’écho vermeil des pastorales
Siciliennes, ni les pompes aurorales,
Ni la solennité dolente des couchants.
Je ris de l’Art, je ris de l’Homme aussi, des chants,
Des vers, des temples grecs et des tours en spirales
Qu’étirent dans le ciel vide les cathédrales,
Et je vois du même oeil les bons et les méchants.
Je ne crois pas en Dieu, j’abjure et je renie
Toute pensée, et quant à la vieille ironie,
L’Amour, je voudrais bien qu’on ne m’en parlât plus.
Lasse de vivre, ayant peur de mourir, pareille
Au brick perdu jouet du flux et du reflux,
Mon âme pour d’affreux naufrages appareille.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Pourquoi m’as tu vendu, Jeunesse Pourquoy m’as tu vendu, Jeunesse, A grant marchié, comme pour rien, Es mains de ma dame Viellesse Qui ne me fait gueres de bien? A […]...
- Que je voudrais te voir Que je voudrais te voir, quand la tardive aurore Annonce le réveil de nos derniers beaux jours! Ces derniers jours si doux, bien que déjà […]...
- Je voudrais bien richement jaunissant Je voudrais bien richement jaunissant En pluie d’or goutte à goutte descendre Dans le beau sein de ma belle Cassandre, Lors qu’en ses yeux le […]...
- L’espoir Je voudrais aimer autrement, Hélas! Je voudrais être heureuse! Pour moi l’amour est un tourment, La tendresse m’est douloureuse. Ah! Que je voudrais être heureuse! […]...
- Je meurs de soif en couste la fontaine Je meurs de soif en couste la fontaine ; Tremblant de froit ou feu des amoureux ; Aveugle suis, et si les autres maine ; […]...
- Vers sans rimes Le bruit de ton aiguille et celui de ma plume Sont le silence d’or dont on parla d’argent. Ah! cessons de nous plaindre, insensés que […]...
- Quant vint a la prochaine feste Quant vint a la prochaine feste Qu’Amours tenoit son parlement, Je lui presentay ma requeste Laquelle leut tresdoulcement, Et puis me dist : » Je […]...
- À celle qui est trop gaie Ta tête, ton geste, ton air Sont beaux comme un beau paysage ; Le rire joue en ton visage Comme un vent frais dans un […]...
- Albertus (LX) Un front impérial d’artiste et de poète, Occupant à lui seul la moitié de la tête, Large et plein, se courbant sous l’inspiration, Qui cache […]...
- Caprice Ô poète, faux pauvre et faux riche, homme vrai, Jusqu’en l’extérieur riche et pauvre pas vrai, (Dès lors, comment veux-tu qu’on soit sûr de ton […]...
- Trop tard Sonnet. Nature, accomplis-tu tes œuvres au hasard, Sans raisonnable loi ni prévoyant génie? Ou bien m’as-tu donné par cruelle ironie Des lèvres et des mains, […]...
- Les trois Toc Toc Toc toc! – L’homme prêtant l’oreille, Hache en main, guettant scélérat, Dit : » Qu’est là? – Moi! » La vieille entra… D’un coup, il […]...
- Le piano que baise une main frêle Le piano que baise une main frêle Luit dans le soir rose et gris vaguement, Tandis qu’un très léger bruit d’aile Un air bien vieux, […]...
- Le Père Éloi Une nuit, dans un vieux cimetière pas riche, Ivre, le père Éloi, sacristain-fossoyeur, Parlait ainsi, d’un ton bonhomique et gouailleur, Gesticulant penché sur une tombe […]...
- Ne hurtez plus a l’uis de ma pensee Ne hurtez plus a l’uis de ma pensee, Soing et Soussi, sans tant vous traveiller! Car elle dort et ne veult s’esveiller ; Toute la […]...
- Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur Sonnet XXI. Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur, Ton Du Bellay n’est plus : ce n’est plus qu’une souche Qui dessus un […]...
- Votre bouche dit : Baisez-moi Vostre bouche dit : Baisiez moy, Ce m’est avis quant la regarde ; Mais Dangier de trop prés la garde, Dont mainte doleur je reçoy. […]...
- Sur l’herbe – L’abbé divague. – Et toi, marquis, Tu mets de travers ta perruque. – Ce vieux vin de Chypre est exquis Moins, Camargo, que votre […]...
- Laisse dire la calomnie Laisse dire la calomnie Qui ment, dément, nie et renie Et la médisance bien pire Qui ne donne que pour reprendre Et n’emprunte que pour […]...
- École buissonnière Ma pensée est une églantine Éclose trop tôt en avril, Moqueuse au moucheron subtil Ma pensée est une églantine ; Si parfois tremble son pistil […]...
- Conseils à une parisienne Oui, si j’étais femme, aimable et jolie, Je voudrais, Julie, Faire comme vous ; Sans peur ni pitié, sans choix ni mystère, A toute la […]...
- Le beau soleil, le jour saint Valentin Le beau soleil, le jour saint Valentin, Qui apportoit sa chandelle alumee, N’a pas longtemps entra un bien matin Priveement en ma chambre fermee. Celle […]...
- Le souvenir Ô délire d’une heure auprès de lui passée, Reste dans ma pensée! Par toi tout le bonheur que m’offre l’avenir Est dans mon souvenir. Je […]...
- Tu n’es pas vaincu, sinon par le Seigneur Or, tu n’es pas vaincu, sinon par le Seigneur, Oppose au siècle un front de courage et d’honneur Bande ton coeur moins faible au fond […]...
- Le reniement de Saint-Pierre Qu’est-ce que Dieu fait donc de ce flot d’anathèmes Qui monte tous les jours vers ses chers Séraphins? Comme un tyran gorgé de viande et […]...
- L’horoscope Les deux sœurs étaient là, les bras entrelacés, Debout devant la vieille aux regards fatidiques. Qui tournait lentement de ses vieux doigts lassés Sur un […]...
- Notre-Dame de Paris Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ; Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera […]...
- Un scrupule qui m’a l’air sot Un scrupule qui m’a l’air sot comme un péché Argumente. Dieu vit au sein d’un cœur caché, Non d’un esprit épars, en milliers de pages, […]...
- La vieille et les deux servantes Il était une vieille ayant deux Chambrières. Elles filaient si bien que les soeurs filandières Ne faisaient que brouiller au prix de celles-ci. La Vieille […]...
- Le désespoir de la vieille La petite vieille ratatinée se sentit toute réjouie en voyant ce joli enfant à qui chacun faisait fête, à qui tout le monde voulait plaire […]...