Ce n’est plus le rêveur lunaire du vieil air
Qui riait aux aïeux dans les dessus de porte ;
Sa gaîté, comme sa chandelle, hélas! est morte,
Et son spectre aujourd’hui nous hante, mince et clair.
Et voici que parmi l’effroi d’un long éclair
Sa pâle blouse a l’air, au vent froid qui l’emporte,
D’un linceul, et sa bouche est béante, de sorte
Qu’il semble hurler sous les morsures du ver.
Avec le bruit d’un vol d’oiseaux de nuit qui passe,
Ses manches blanches font vaguement par l’espace
Des signes fous auxquels personne ne répond.
Ses yeux sont deux grands trous où rampe du phosphore
Et la farine rend plus effroyable encore
Sa face exsangue au nez pointu de moribond.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Pierrot Gamin Ce n’est pas Pierrot en herbe Non plus que Pierrot en gerbe, C’est Pierrot, Pierrot, Pierrot. Pierrot gamin, Pierrot gosse, Le cerneau hors de la […]...
- La famille du menuisier Le marchand de cercueils vient de trousser ses manches Et rabote en sifflant, les pieds dans les copeaux. L’année est bonne ; il n’a pas […]...
- Dimanche matin Sonnet. Oh! les éveils des bourgades sous l’or des branches, Où courent la lumière et l’ombre – et les roseaux Et les aiguilles d’or des […]...
- La baigneuse endormie près d’une source Chut! Avançons sans bruit, gardons de l’éveiller. Nous pourrons contempler, sous le rideau des branches, L’imprudente dormeuse, et ses épaules blanches, Et ses bras arrondis […]...
- Vénus Ciel! un fourmillement emplit l’espace noir, On entend l’invisible errer et se mouvoir ; Près de l’homme endormi tout vit dans les ténèbres. Le crépuscule, […]...
- Tantalized Toutes deux regardaient s’enfuir les hirondelles : L’une pâle aux cheveux de jais, et l’autre blonde Et rose, et leurs peignoirs légers de vieille blonde […]...
- L’immensité de l’humanité L’immensité de l’humanité, Le Temps passé vivace et bon père, Une entreprise à jamais prospère : Quelle puissante et calme cité! Il semble ici qu’on […]...
- La grande ville La » grande ville « . Un tas criard de pierres blanches Où rage le soleil comme en pays conquis. Tous les vices ont leur tanière, […]...
- La dame en pierre À Catulle Mendès. Sur ce couvercle de tombeau Elle dort. L’obscur artiste Qui l’a sculptée a vu le beau Sans rien de triste. Joignant les […]...
- Les yeux de Berthe Vous pouvez mépriser les yeux les plus célèbres, Beaux yeux de mon enfant, par où filtre et s’enfuit Je ne sais quoi de bon, de […]...
- Le réveil Du wagon sombre où rien ne bouge, où rien ne luit, Las des rêves, mauvais compagnons pour la nuit, Le voyageur, avec le jour, cherchant […]...
- Le piano que baise une main frêle Le piano que baise une main frêle Luit dans le soir rose et gris vaguement, Tandis qu’un très léger bruit d’aile Un air bien vieux, […]...
- Croquis de banlieue L’homme, en manches de veste et, sous son chapeau noir, A cause du soleil, ayant mis son mouchoir, Tire gaillardement la petite voiture, Pour faire […]...
- Chelles J’aime Chelles et ses cressonnières, Et le doux tic-tac des moulins Et des coeurs, autour des meunières ; Quant aux blancs meuniers, je les plains. […]...
- L’Etrangère Il existe près des écluses Un bas quartier de bohémiens Dont la belle jeunesse s’use À démêler le tien du mien En bande on s’y […]...
- Cuisses grosses mais fuselées Cuisses grosses mais fuselées. Tendres et fermes par dessous, Dessus d’un dur qui serait doux, Musculeuses et potelées, Cuisses si bonnes tant baisées Devers leur […]...
- Colloque sentimental Dans le vieux parc solitaire et glacé Deux formes ont tout à l’heure passé. Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles, Et l’on […]...
- Ecrit sur l’album de Mme N. de V Des yeux tout autour de la tête Ainsi qu’il est dit dans Murger. Point très bonne. Un esprit d’enfer Avec des rires d’alouette. Sculpteur, musicien, […]...
- Et maintenant aux Fesses! Et maintenant, aux Fesses! Je veux que tu confesses, Muse, ces miens trésors Pour quels – et tu t’y fies – Je donnerais cent vies […]...
- Sur le balcon Toutes deux regardaient s’enfuir les hirondelles : L’une pâle aux cheveux de jais, et l’autre blonde Et rose, et leurs peignoirs légers de vieille blonde […]...
- Sur la terrasse Devant le pur, devant le vaste ciel du soir, Où scintillaient déjà quelques étoiles pâles, Sur la terrasse, avec des fichus et des châles, Toute […]...
- Tu crois au marc de café Tu crois au marc de café, Aux présages, aux grands jeux : Moi je ne crois qu’en tes grands yeux. Tu crois aux contes de […]...
- Dans les bois D’autres, ― des innocents ou bien des lymphatiques, ― Ne trouvent dans les bois que charmes langoureux, Souffles frais et parfums tièdes. Ils sont heureux! […]...
- Éclipse La terre par moments doute ; on ne comprend plus. L’homme a devant les yeux de la brume, un reflux, On ne sait quoi de […]...
- En printemps En printemps, quand le blond vitrier Ariel Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel, Quand aux carrefours noirs qu’éclairent les toilettes En monceaux odorants […]...
- La berge Malgré le froid, le ciel est en fête, et l’azur, Pâle encore, adoucit la lumière adorable ; Penché sur l’horizon, le soleil favorable Se répand […]...
- Cuisson du pain Sonnet. Les servantes faisaient le pain pour les dimanches, Avec le meilleur lait, avec le meilleur grain, Le front courbé, le coude en pointe hors […]...
- Conseil (I) Sonnet. Pour vous, enfants, le monde est une nouveauté ; De leur nid vos vertus, colombes inquiètes, Regardent en tremblant les printanières fêtes Et cherchent […]...
- Le cortège d’Amphitrite Le cortège léger glisse aux plaines liquides ; Une rose lueur teinte le flot changeant ; C’est la jeune Amphitrite, en sa conque d’argent, Qui […]...
- Les paupières des fleurs Les paupières des fleurs, de larmes toujours pleines, Ces visages brumeux qui, le soir, sur les plaines Dessinent les vapeurs qui vont se déformant, Ces […]...