En route, mauvaise troupe!
Partez, mes enfants perdus!
Ces loisirs vous étaient dus :
La Chimère tend sa croupe.
Partez, grimpés sur son dos,
Comme essaime un vol de rêves
D’un malade dans les brèves
Fleurs vagues de ses rideaux.
Ma main tiède qui s’agite
Faible encore, mais enfin
Sans fièvre, et qui ne palpite
Plus que d’un effort divin,
Ma main vous bénit, petites
Mouches de mes soleils noirs
Et de mes nuits blanches. Vites,
Partez, petits désespoirs,
Petits espoirs, douleurs, joies,
Que dès hier renia
Mon coeur quêtant d’autres proies.
Allez, ‘aegri somnia’.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Prologue Le vieux maître excellent de l’école lombarde N’a certes pas créé ses tableaux d’un seul jet, Tant leur style absolu témoigne du projet De ne […]...
- Prologue d’un livre PROLOGUE D’UN LIVRE DONT IL NE PARAITRA QUE LES EXTRAITS CI-APRÈS. Ce n’est pas de ces dieux foudroyés. Ce n’est pas encore une infortune Poétique […]...
- Prologue Bonjour, lecteurs. On me propose Et j’accepte, – oh! les étourdis! De vous parler tous les lundis Et même pas toujours en prose. La causerie […]...
- Prologue Je ne suis plus enfant : trop lents pour mon envie, Déjà dix-sept printemps ont passé dans ma vie : Je possède une lyre, et […]...
- Chanson de Barberine Beau chevalier qui partez pour la guerre, Qu’allez-vous faire Si loin d’ici? Voyez-vous pas que la nuit est profonde, Et que le monde N’est que […]...
- À des amis qui partaient Vous partez, chers amis ; la bise ride l’onde, Un beau reflet ambré dore le front du jour ; Comme un sein virginal sous un […]...
- Marine L’Océan sonore Palpite sous l’oeil De la lune en deuil Et palpite encore, Tandis qu’un éclair Brutal et sinistre Fend le ciel de bistre D’un […]...
- Complainte à sa dame Ne lisez pas ces vers, si mieux vous n’aimez lire Les escrits de mon coeur, les feux de mon martyre : Non, ne les lisez […]...
- Grotesques Leurs jambes pour toutes montures, Pour tous biens l’or de leurs regards, Par le chemin des aventures Ils vont haillonneux et hagards. Le sage, indigné, […]...
- À Madame la D. De R Partez, puisqu’un départ est nécessaire encore, Puisque la guérison, que notre France ignore, Vous rappelle en Bohême au murmure d’une eau ; Partez, et qu’en […]...
- En chasse Vous qui craignez vent, pluie ou fièvres, Restez coi, mes mignons! Au lit! au chaud! vous, cœurs de lièvres ; Fusil en main et rire […]...
- Le plaisir le plus pur Heureux qui sans effort admire! Cœur humble à la fois et joyeux, Soupirant sans être envieux, Il est joyeux quoiqu’il soupire ; Divin plaisir que […]...
- Frère et sœur Frère et sœur, les petiots, se tenant par la main, Vont au rythme pressé de leurs bras qu’ils balancent ; Des hauteurs et des fonds […]...
- La bonne chienne Les deux petits jouaient au fond du grand pacage ; La nuit les a surpris, une nuit d’un tel noir Qu’ils se tiennent tous deux […]...
- À Victor Hugo Je ne vous connais pas, ô bien-aimé poète ; Je n’ai pu contempler la fière et noble tête Où les rayons brûlants et doux du […]...
- Chanson d’Escalade L’heure a sonné, les échos de Genève Ont dit : Savoie! et, plus prompt que le vent, Ce cri, parti du pied du vieux Salève, […]...
- Paysage mauvais Sonnet. Sables de vieux os – Le flot râle Des glas : crevant bruit sur bruit… – Palud pâle, où la lune avale De gros […]...
- Le Dernier Dizain Ô Belgique qui m’as valu ce dur loisir, Merci! J’ai pu du moins réfléchir et saisir Dans le silence doux et blanc de tes cellules […]...
- César Borgia Sur fond sombre noyant un riche vestibule Où le buste d’Horace et celui de Tibulle Lointain et de profil rêvent en marbre blanc, La main […]...
- La famille Salut, bords où j’aimai! Beaux arbres dont l’ombrage Me couvrit tant de fois, Quand j’allais, loin de tous emportant son image, L’adorer dans les bois! […]...
- La tristesse, langueur du corps humain La tristesse, langueur du corps humain M’attendrissent, me fléchissent, m’apitoient, Ah! surtout quand des sommeils noirs le foudroient. Quand les draps zèbrent la peau, foulent […]...
- L’incroyable, l’unique horreur de pardonner L’incroyable, l’unique horreur de pardonner, Quand l’offense et le tort ont eu cette envergure, Est un royal effort qui peut faire figure Pour le souci […]...
- Âmes obscures Tout dans l’immuable Nature Est miracle aux petits enfants : Ils naissent, et leur âme obscure Éclôt dans des enchantements. Le reflet de cette magie […]...
- Dieu vous bénisse Quand je vous dis, Dieu vous bénisse! Je n’entends pas le créateur, Dont la main féconde et propice Vous donna tout pour mon bonheur ; […]...
- Bruxelles (Simples fresques) I La fuite est verdâtre et rose Des collines et des rampes, Dans un demi-jour de lampes Qui vient brouiller toute chose. L’or sur les […]...
- Le désir Je sais la vanité de tout désir profane. A peine gardons-nous de tes amours défunts, Femme, ce que la fleur qui sur ton sein se […]...
- Le Christ au tombeau Seigneur, Seigneur! Se peut-il que l’on meure? Quittez enfin cette étroite demeure, Venez à nous! Christ, Fils de Dieu, né du sein d’une femme, Qu’attend […]...
- Le songe Tableau III. Le sommeil a touché ses yeux ; Sous des pavots délicieux Ils se ferment, et son cœur veille, À l’erreur ses sens sont […]...
- Ballade Sappho Ma douce main de maîtresse et d’amant Passe et rit sur ta chère chair en fête, Rit et jouit de ton jouissement. Pour la servir […]...
- À une Normande Adieu, mon joli cœur de rêve! Souvenez-vous du Val-André Et de l’heure exquise et trop brève Où le soir mourait sur la grève Comme un […]...